Le football français a été décapité en l’espace de trois mois ! Avec la démission de Noël Le Graët le 28 février, le départ de Jean-Michel Aulas le 11 mai et la démission de Brigitte Henriques, le 25 mai. Cela décapite sec dans le football et le sport français.
D’abord Noël le Graët
Noël Le Graët, (82 ans) Président de la Fédération française depuis plus de dix ans (18 Juin 2011), est obligé d’annoncer sa démission sur les coups de butoir de la Ministre des Sports, son organisme de tutelle, le 28 février 2023. Président de la Ligue de Football de 1991 à 2000, il est la pierre angulaire de l’histoire structurelle du football français, soit en tant que Président de club (EA Guingamp de 72 à 91), soit en tant que dirigeant.
Sa démission fait l’effet d’une bombe amorcée quelques mois plus tôt et dans laquelle les coups bas se multiplient, tout en faisant attention, à ne pas recevoir d’éclats.
Ensuite Jean-Michel Aulas
A peine digéré, voilà qu’un autre mastodonte du football français, le Président Aulas (72 ans) de l’Olympique Lyonnais, qui fait annoncer par son club le 11 mai, son retrait définitif de l’Olympique Lyonnais alors qu’il était ceint d’un contrat lui assurant la direction opérationnelle pendant les trois années qui avait à suivre la date de vente (19 décembre 2022) de l’OL à John Textor, représentant et animateur d’une masse de fonds regroupée dans une société Eagle Football, désirant investir dans le football français.
Une situation clarifiée après que, grand écran sur Canal+, la caméra des spécialistes du football français montrait John Textor en pleine discussion avec le directeur du football Vincent Ponsot, laissant à sa droite un fauteuil historique de Jean-Michel Aulas vide quand les lyonnais jouaient, sur le terrain, leur qualification européenne et que surtout, le sort et la volonté, donnaient à cette partie, le sens de l’Histoire, puisque terminée sur le résultat de (5-4) avec un dernier but sur pénalty de Lacazette, à la dernière seconde de jeu.
Là, déjà, c’est assez énorme vu de l’intérieur. A la comparaison, on pourrait imaginer que le Président de la République et son Premier Ministre soient mis dehors.
Maintenant Brigitte Henriques
Et bien avec la démission de Brigitte Henriques aujourd’hui (25 mai 2023), ex-vice présidente de la FFF et devenue Présidente du Comité National Olympique du Sport Français (CNOSF) le 29 Juin 2021, on est quasiment, dans la continuité de la comparaison politique et économique, avec celle potentielle de la Présidente de la BCE.
C’est à dire un organisme qui régule l’ensemble de son environnement, comme la Banque Centrale Européenne, régule l’ensemble de l’économie, par le jeu simple de la monnaie. Vu qu’il n’y a pas d’échange et d’économie sans monnaie, celui qui fait le volume de la monnaie, fait l’économie.
C’est assez énorme d’autant que, pour les trois, il n’y avait pas de volonté inscrite de le faire. Noël Le Graët le disant. Jean-Michel Aulas se couvrant d’un mandat, Brigitte Henriques écrivant la veille, qu’elle prendrait une décision à la condition d’être désavouée. Ses contradicteurs sachant qu’ils n’avaient pas la majorité pour le faire.
Pourtant, elle a démissionné, sous les bravos et les reconnaissances comme les précédents l’avaient fait. Ce n’est jamais bon de partir avec les remerciements de ceux qui restent.
Quand vous additionnez à cela, le licenciement de Corinne Diacre, les problèmes de droits de diffusion de la Coupe du Monde 2023 de manière accessoire, et ceux de la D1F Arkema de manière principale, vous vous dites que trop de choses différentes se passent sans lien direct ce qui vous pousse à imaginer qu’il y a un lien central quelque part.
Peu importe que cela soit possible ou pas. Le football français et le sport français a bougé au plus haut niveau en l’espace de trois mois.
Cela fait réfléchir. On se demande ce qu’il se passe ?
William Commegrain Lesfeminines.fr