Le groupe C intéresse la France pour les 1/4. On voyait deux vainqueurs avec la Suède et les Pays-Bas. Avec la remontada du Portugal, le nul de la Suisse (2-2), le nul du Pays-Bas-Suède (1-1), la sortie de deux joueuses néerlandaises sur blessures, on se trouve avec quatre prétendants, toutes remontées comme des horloges, pour vivre des 1/4 d’enfer !

Les Russes n’ont jamais de pot avec l’Euro

Le groupe C a joué hier et personne ne donnait une chance au Portugal, invité de la dernière heure, suite au « bannissement » de la Russie dans le monde sportif des compétitions. Des Russes qui d’ailleurs, sur l’Euro féminin, n’ont jamais tiré la carte du bonheur. Souvenez-vous, en 2013, dans le groupe de la France, au tirage des meilleurs troisièmes, elles finissent par jouer leur place à « pile ou face » et se font sortir de la poule de groupe !

2013 sur une pièce d’un Euro, 2022 sur la tonne de blé du Donbass.

Plus on avance dans cet Europe et plus on revient au système du Mur de Berlin (avant 1989) avec les chambres de compensation qui faisaient le lit des transactions entre l’Ouest et l’Est. Pour ceux qui ont travaillé et connu ces systèmes, je vois bien le retour en arrière.

Bon quittons la Russie, son économie et sa politique, et retournons au Portugal.

Le Portugal a trouvé son Jésus féminin : l’esprit d’équipe !

D’un pays petit qui possède un Dieu, des des apôtres en football, CR7 pour Dieu, les multiples talentueux portugais pour les apôtres, mais qui cherche encore ses déesses du jeu.

Effectivement, de ses dix millions d’habitants, le Portugal en a fait une place forte dans le football au masculin, prenant même l’Euro, au pays hôte, la France en 2016.

Seulement, dans le football féminin, personne ne connaît le Portugal. Les quelques unités de talents se promènent en joueuses de compléments pour les meilleures équipes, en titulaires dans un championnat de milieu de tableau et le club européen, Benfica Lisbonne, ne dépasse pas le stade des qualifications, sans entrer dans les nouvelles phases de poules.

Ce qui fait que dans le onze titulaire face à la Suisse, seulement deux joueuses étaient sous les couleurs d’un club étranger : la gardienne Pereira et Norton l’attaquante. Des clubs peu huppés d’ailleurs avec le Servette et l’Inter de Milan au féminin. Les neuf autres joueuses évoluent dans le championnat portugais, et seulement trois dans le club champion, Amado, C.Costa la capitaine et Jessica Silva !

Alors la remontada portugaise après deux buts suisses encaissés à la 2′ par Comba Sow et 4′ avec Kiwic, est un exploit incroyable !

La jeune capitaine (23 ans) Diana Gomez qui met tout son cœur pour que cette balle franchisse la ligne à la 58′ (1-2), motivant son équipe de manière incroyable, finissant par renverser l’ogre Suisse, au jeu des statistiques et des buts (2-2, 65′).

Portugal à gauche et Suisse à droite (source UEFA).

Petit Poucet a montré les crocs. 30e mondial, invité de la dernière minute, un onze fait de neuf joueuses d’un championnat portugais inconnu, menées (0-2) à la 5′. Match nul à la fin de la 90′ et devant au niveau des statistiques.

Qui a joué au football sait qu’il faut toujours se méfier de l’intensité des joueurs ou joueuses portugaises ! C’est culturel.

Pays-Bas – Suède ! La peur au ventre, la tête dans les calculs.

L’affiche était évidente et se devait de faire saliver les habitués de ce sport même si le Samedi soir se doit d’être consacré à la détente auprès de tous plutôt qu’à l’intensité d’un match.

Les Pays-Bas ont bousculé le football européen et mondial de 2017 à 2019. Une période courte mais intense. Le Gain de l’Euro à domicile transformant le pays en Oranje au féminin quand la partie masculine faisait ses entraînements de compétition devant le canapé à regarder les filles prendre l’Euro.

Vice-championne du monde en 2019 face aux USA, éreintées par une compétition lourde mais tenues à bout de bras par leur guide-coach, Sarina Wiegman !

Les néerlandaises, sorties de l’ombre d’un univers qui éclaire essentiellement le football masculin, se sont baladées en pleine lumière intersidérale aux Pays-Bas.

Depuis, le Monde a découvert les fans hollandais et leur a décerné le titre de champion du monde !

Les Pays-Bas sont devenues en deux saisons, le rêve idéal des équipes outsiders éloignées du Top 5, à prendre le leadership de ce sport.

Et chaque joueuse internationale de cette période a pu compter, un peu plus et un peu mieux, les Euros venus des clubs étrangers qui s’accumulaient sur leur compte bancaire, oubliant un championnat néerlandais inexistant, ne servant que de propulseur au démarrage d’une carrière obligatoirement internationale.

La Suède joue avec le sourire !

La Suède a une histoire plus ancienne avec le football féminin, mais assez proche.

Le championnat suédois a été dominateur au tout début de la décennie puis s’est épuisé face aux euros des championnats majeurs qui s’annonçaient, allant même jusqu’au dépôt de bilan de leur dernier finaliste européen, Tyresö en 2013. Les joueuses sont devenues des VRP européens du football suédois, allant de clubs en clubs, bénéficiant de la qualité de leur anglais, et très contentes d’aller voir ailleurs, là où cela paie.

Elles ont connu un gros trou de performance jusqu’en 2015, au Mondial canadien, où elles sortent épuisées en 1/8e de finale, après avoir été inconstantes et inconsistantes tout au long de la compétition. A ce moment de leur histoire, la Suède pointait pas loin de la 10e place FIFA, dans un était d’esprit qui aurait pu les envoyer dans le Top 20.

Mais les joueuses suédoises ont un truc particulier. Elles aiment bien la victoire, la vivent sereinement et oublient très vite le négatif. Peut-être cette habitude du mauvais temps et du froid des équipes du Nord. On vit très bien dans le froid et la neige, si l’état d’esprit est positif et les joueuses suédoises ont un état d’esprit positif.

Elles se qualifient pour les JO de Rio en 2016 aux play-off européens. Elles jouent les JO avec un état d’esprit de défense, si défensif qu’elles en sont devenues un exemple militaire ! Elles sont traitées de « couards » par Hope Solo, ce qui lui coûte sa place aux USA. Et elles prennent l’avion du retour avec une médaille d’argent face à l’Allemagne.

En 2017, elles ne font rien de spécial à l’Euro. En 2019, elles jouent le plus beau jeu de la compétition avec Asllani et Jakobsson et prennent la 3e place mondiale pour revenir dans le Top 4 mondial à la FIFA. Et aux JO de Tokyo, elles perdent l’Or sur un pénalty que devait marquer l’emblématique Caroline Seger (plus de 200 sélections), dernière tireuse, face à sa coéquipière de club, Stéphanie Labbè, canadienne et pendant six mois parisienne. Raté, et personne pour lui poser un problème. cela fait partie de l’histoire de leur football. Sereines.

Au final, l’Or ira au Canada, l’Argent à la Suède, mais la seconde place mondiale à la Suède, délogeant l’Allemagne de ce podium qu’elle détenait depuis vingt bonnes années.

Samedi, la partie s’est terminée sur (1-1) des familles.

Ce sont deux sœurs qui se sont opposées et en « bonnes frangines », elles se sont disputées, battues (Pays-Bas perdant sa gardienne et une défenseur sur blessures), ont mené (0-1, Andersson, 36′), ont égalisé (1-1, Roord, 52′) et finissent la partie sur un score de parité (1-1) qui met l’eau à la bouche aux portugaises et suisses et tout le monde à la même place !

Statistiques quasiment identiques entre les Pays-Bas et la Suède (1-1) source UEFA

On voyait deux vainqueurs dans ce groupe, on termine la journée avec quatre postulantes aux quarts de finale de l’Euro, toutes ayant 1 point. Le Portugal et la Suisse devant, ayant marqué deux buts chacune.

Portugal, Suisse devant dans le groupe C. Qui l’aurait cru ?

Le groupe C va envoyer de la dynamite de motivation en quart ! Protèges tibias obligatoires.

William Commegrain Lesfeminines.fr