Ligue des Nations. 1/2 finale aller. C’est une Allemagne bien décimée qui reçoit la France à Düsseldorf, pour une première. Devant 33.000 spectateurs, elles tenteront de dominer les Bleues, juste calée derrière elle au classement mondial (6e) pour une place en finale qui se jouera, à Caen, au match retour, le 28 Octobre.

Deux équipes nouvelles pour imposer, chacune son ADN à l’autre.

L’humiliation subie par les françaises

Bixente Lizarazu, consultant phare de TF1 n’avait pas mâché ses mots à la sortie de ces cent-vingt minutes françaises, jouées à dix allemandes contre onze françaises depuis la 13′ (expulsion directe de la défenseure Kathrin Hendrich pour tirage de cheveux) avec le bénéfice d’un penalty marqué dans la foulée par Grace Geyoro (1-0, 13′).

Pour au final, voir la tête basse des Bleues, occupées encore à comprendre cette défaite plus qu’à fêter une victoire (1-1, égalisation de Lena Nüskenn 25′). Une qualification allemande faite aux tirs au but (6 à 5), vers une demi-finale qu’elles perdront contre l’Espagne, dans cet EURO 2025 joué en Suisse.

« Comment peut-on perdre un match comme cela ?  » avait été dit par l’ex-international, avec une si forte véhémence, que la phrase en était devenue vérité.

Lui qui avait joué pendant neuf saisons pour le Bayern (six championnats, cinq coupes d’Allemagne, une ligue des Champions et la coupe intercontinentale 2001), et voilà que les françaises l’obligeaient à vanter le caractère, la puissance, la force et la détermination allemande alors que ses 97 sélections en Bleus, lui confirmaient que son costume était français et que ses couleurs se faisaient, en plus, sortir pour la neuvième fois (depuis 2009) -quasiment consécutivement-, en quart de finale d’un tournoi international !

Une phrase qui était au coeur de tout le monde. La vérité du public, des téléspectateurs, des réseaux sociaux. La vérité d’un peuple, celui qui fait le football féminin.

Elle n’était peut-être pas celle des joueuses. Toutes et tous doivent avoir en mémoire les deux arrêts extraordinaires de Ann-Katrin Berger, partie chercher une balle impossible sur une détente arrière incroyable de détermination comme de confiance. L’arrêt de la compétition.

L’arrêt incroyable d’An-Katrin Berger sur la tête involontaire de sa partenaire, la sortant de la cage, face à la France, en 1/4 Euro 2025

Sjoeke Nüsken (buteuse pour l’Allemagne) se rappelle, face à la France : « Jamais dans ma vie, je n’ai eu un match avec autant de haut et de bas ! » De notre correspondant Gerd Weidermann pour les Feminines.fr

Seulement, on sait depuis longtemps que la vérité du peuple est plus importante que celle du terrain.

L’Allemagne habituée à être démunie

L’Allemagne vit son football, à l’identique de son excédent du Commerce Extérieur. Toujours positif (+136 milliards sur les huit premiers mois de 2025), ce qui est une performance, que la France ne connaît pas, en sachant qu’il a été bien meilleur dans le passé pour l’économie Outre-Rhin.

Pour les joueuses, on est dans le même registre.

L’Allemagne a dominé le football européen, tant avec la Mannschaft (8 titres de l’Euro, 2 coupes du monde, Or olympique à Rio en 2016) qu’avec les clubs (Frankfurt, Turbine Postdam, Wolfsburg, .. soit 8 titres).

C’était dans les années 1990 à 2010. Aujourd’hui, c’est variable. Au mieux, première mondiale, habituellement seconde, maintenant 5e mondiale au dernier classement FIFA, juste devant la France.

Lors de l’Euro 2025, la Mannschaft de Christian Wück a été décimée par la première blessure de Lena Oberdorf (ligament croisé), puis celle lors du premier match, de sa capitaine Giulia Gwinn (genou) du Bayern de Munich.

Sa remplaçante, excellente au demeurant, Carlotta Wamser est sortie sur un rouge lors du match suivant, alors qu’ensuite, Sarai Linder, a dû déclarer forfait pour la demi-finale face à l’Espagne. Le nouveau sélectionneur a cherché désespéramment des défenseures durant cet Euro !

Quelques mois plus tard, le scénario se répète. Une nouvelle blessure à long terme (ligaments) de Lena Oberdorf (23 ans) pour le même genou subie ce week-end en Google Pixel Bundesliga, l’absence d’Ann-Katrin Berger (genou), la gardienne royale de l’Euro comme de Sarai Linder ne sont que des micro-événements pour une équipe habituée à faire avec ce qu’elle a.

Bien que cela fasse beaucoup de micro-évènements avec l’avant-centre Giavanna Hoffmann (ligaments croisés), Sophia Klainherne (Wolfsburg), Rebecca Knaak (Manchester City), et la gardienne Ena Mahmutovic.

Une défense très démunie avec en plus, une gardienne qui sera nécessairement inexpérimentée. Deux gardiennes n’ont aucune sélection. Une seule en a 3.

Si la France ne fait pas la différence dans ce registre, Bixente Lizarazu demande un arrêt de travail préventif de peur de faire un AVC à voir son coeur se torturer entre ces deux nations : France et Allemagne. On ne passe pas neuf saisons dans un pays sans en apprécier les qualités.

Lena Oberdorf, seconde blessure des ligaments croisés alors qu’elle venait tout juste de revenir.

Les vingt-deux joueuses se connaissent

Avec l’internationalisation et les sélections de jeunes, les joueuses se connaissent depuis longtemps.

Sandy Baltimore joue, avec Oriane Jean-François à Chelsea avec la buteuse allemande lors de l’Euro, Sjoeke Nüsken (25 ans). Jule Brand, extraordinaire à l’Euro, joue avec les Lyonnes (6 dans la sélection de ce stage) depuis cet été. La jeune française, Kessya Bussy fait rire ses collègues de Wolfsburg, nombreuses (4) dans cette liste.

Sjoeke Nüsken : Sandy Et Oriane sont des personnes tranquilles mais sur le terrain, elles ont des qualités incroyables. Janina Minge sur Kessya (Wolfsburg) : Elle est ouverte, marrante, et elle est extrêmement rapide dans le match ! De notre correspondant Lesfeminines.fr Gerd Weidermann en Allemagne.

Les deux sélections ont enclenché la régénération, volontaire ou involontaire, des sélectionnées. Wendie Renard, Eugénie Le Sommer, Kenza Dali, Amel Majri, Sandie Toletti pour la France. Alexandra Popp, Sarah Däbritz, Dzsenifer Marozsán comme d’autres, pour l’Allemagne.

Si la France a 50% de joueuses venues hors de l’Arkema Première Ligue, la Mannschaft 2025, moins aventurière, n’en compte que sept, un peu moins d’1/3. Un ADN « Ich Liebe dich » de la sélection.

Le jeu, que le jeu !

La France, sans parler des joueuses, a besoin que les Bleues passent un cap.

Qu’elles donnent plus de réalités, pour se transformer en certitudes pour 2027.

L’Allemagne a connu la même période, avant l’Euro 2022, où rien ne lui réussissait. De manière inattendue, elle avait atteint la finale de la compétition et tout un peuple s’était levé (17,9 millions sur ARD) pour espérer, qu’en finale, elle l’emporte sur l’Angleterre, nouvelle terre du football des joueuses.

Victoire anglaise (2-0) qui a labellisé les jeunes Alessia Russo, Ella Toone, Chloe Kelly en stars.

Nul ne sait si les joueuses ont conscience qu’une finale gagnée te transforme en star quand les perdantes rampent médiatiquement dans la rubrique sarcophage, des articles du passé et des regrets.

Nul ne sait si elles préfèrent les photos de mode où l’objet est convoitise ou alors, une nuée de gardes du corps car elles deviennent convoitises ?

Nul ne sait si les joueuses, superstitieuses, savent que la nouvelle compétition de la Ligue des Nations est la seule compétition à leur avoir permis d’aller en finale, même balayée par l’Espagne (2-0).

Nul ne sait si les joueuses françaises, l’ayant vécue ou pas, ont la même blessure que celle du public qui les regarde.

L’objectif des Bleues est simple : il faut que plus jamais, on puisse écrire « nul ne sait » en parlant d’elles comme il est impossible, aujourd’hui, de s’interroger si l’Allemagne va livrer un combat.

On le sait pour l’avoir vu, que les allemandes sont des combattantes.

Conférence de Presse Christian Wück, sélectionneur allemand. Une joueuse de plus nous aidera dans l’offensive, par rapport au quart de finale lors de l’Euro en Suisse. Nous croyons que la France nous donnera des espaces, de façon que nous pouvons agir offensivement et ensuite faire notre jeu. Gerd Weidermann, correspondant Lesféminines.fr en Allemagne

Aux Bleues, quelque soit leurs âges, de signer leur nouvel ADN.

En leur posant la question : Avez-vous assez mangé avec cette demi-finale ou avez-vous plus faim que l’Allemagne ?

Vendredi 24 Octobre – Aller en Allemagne – France – 17h45 sur France 4. Retour Mardi 28 à Caen, 21h00

Pour la France :

#BLEUES – Laurent Bonadei cherche Jeunesse de France et d’ailleurs, connue comme inconnue !

L’Allemagne :

12 Laura-Johanna Dick 13.06.2003 TSG Hoffenheim – 0 sélection
1 Stina Johannes 23.01.2000 VfL Wolfsburg – 0 sélection
21 Rafaela Borggräfe 05.03.2000 FC Liverpool – 3 sélections – (-23 ans) remplace Ena Mahmutovic.

7 Giulia Gwinn 02.07.1999 FC Bayern München – 64 sélections – 14 buts
3 Kathrin Hendrich 06.04.1992 Chicago Red Stars – 86 sélections – 5 buts
17 Franziska Kett 24.10.2004 FC Bayern München – 5 sélections – 0 but
23 Camilla Küver 10.06.2003 VfL Wolfsburg – 0 sélection – 0 but
5 Janina Minge 11.06.1999 VfL Wolfsburg – 2- sélections – 1 but
4 Bibiane Schulze Solano 12.11.1998 Athletic Bilbao – 7 sélections – 0 but
13 Carlotta Wamser 01.11.2003 Bayer Leverkusen – 6 sélections – 0 but.

16 Nicole Anyomi 10.02.2000 Eintracht Frankfurt – 27 sélections – 2 buts
22 Jule Brand 16.10.2002 Olympique Lyonnais – 65 sélections – 11 buts
19 Klara Bühl 07.12.2000 FC Bayern München – 72 sélections – 28 buts
15 Selina Cerci 31.05.2000 TSG Hoffenheim – 13 sélections – 5 buts
6 Linda Dallmann 02.09.1994 FC Bayern München – 71 sélections – 14 buts remplace Lena Oberdorf
10 Laura Freigang 01.02.1998 Eintracht Frankfurt – 42 sélections – 17 buts
8 Sydney Lohmann 19.06.2000 Manchester City – 42 sélections – 6 buts

18 Shekiera Martinez 04.07.2001 West Ham United – 0 sélection – 0 but
9 Sjoeke Nüsken 22.01.2001 FC Chelsea – 49 sélections – 7 buts
11 Lea Schüller 12.11.1997 FC Bayern München – 80 sélections – 54 buts
2 Alara Şehitler 27.11.2006 FC Bayern München – 2 sélections – 0 but remplace Sarai Linder
20 Elisa Senß 01.10.1997 Eintracht Frankfurt – 26 sélections – 2 buts
14 Cora Zicai 29.11.2004 VfL Wolfsburg – 4 sélections – 2 buts