Par Margaux Lacoste. Le coup d’envoi de la Women’s Champions League 2025–2026 a marqué le début d’une nouvelle ère pour le football féminin européen.

A l’instar du format repensé pour la compétition masculine, exit la phase de groupes à 16 équipes : la compétition adopte désormais une phase de ligue à 18 clubs, soit 75 matches sur la saison, accompagnée d’une centralisation inédite des droits TV et du sponsoring.

Ce changement ne se limite pas à une réforme sportive : il redéfinit en profondeur l’économie du football féminin.

Pilotés par l’UEFA et sa filiale UC3 ( la société commune créée avec l’Association européenne des clubs pour gérer les compétitions européennes et leurs droits audiovisuels), les revenus de la compétition devraient plus que tripler, passant de moins de 10 millions d’euros à 37,7 millions dès cette saison, avec une projection à près de 47 millions d’ici 2030 selon l’UEFA.

Pour la première fois, Disney+ diffuse l’intégralité des matchs en direct, sans supplément pour ses abonnés, dans le cadre d’un partenariat de cinq ans (2025–2030).

La plateforme s’appuie sur la production d’ESPN, avec des commentaires multilingues assurés par d’anciennes internationales et des journalistes spécialisées, pour offrir une couverture digne des grandes affiches de la compétition.

En parallèle, un match par journée est diffusé en clair sur L’Équipe. Et dès la première journée, 580 000 téléspectateurs ont suivi Arsenal–Lyon, une très bonne audience pour une chaîne de la TNT. 

En effet, chaque club qualifié en phase de ligue bénéficie désormais d’un minimum garanti de 400 000 euros, contre 100 000 à 200 000 auparavant, tandis que les meilleures équipes peuvent viser jusqu’à 1,4 million d’euros en cumulant droits TV, primes et billetterie.

Le vainqueur, qui percevait environ 600 000 euros en 2023–24, pourrait ainsi doubler ses gains dès cette saison. Cette réforme de la Women’s Champions League, suivi d’un Euro Suisse très suivi cet été (record avec 657.291 spectateurs sur les terrains pour 31 matches), confirme encore l’essor économique et médiatique du foot féminin.

Reste à savoir si cette dynamique se diffusera jusqu’aux championnats nationaux, à commencer par la Première ligue Arkema, dont la progression – sportive, structurelle et médiatique – sera essentielle pour maintenir le football féminin français dans le peloton de tête européen face aux mastodontes du championnat anglais notamment.

sources : UEFA/Press Disney/sportquake.com