Le Ballon d’Or féminin, avec 30 noms proposés, a nécessairement fait l’objet de choix stratégiques. Les JO de Paris avec les Etats-Unis ont imposé cinq noms (Lindsey Horan, la gardienne Alyssa Naeher -seule gardienne de la liste-, la fille du basketteur Rodman Trinity, et les deux attaquantes Sophia Smith et Mallory Swanson sans qu’il y en ait une qui s’impose.

Le jeu des médaillées d’Or (cinquième titre) n’ayant pas soulevé les foules, avec des résultats serrés, notamment en finale (1-0), très bousculées par le Brésil (quatre occasions franches en finale).

Pour la médaille d’argent, le Brésil ramène peu de suffrages. C’est assez surprenant en ne proposant que Portilho et Tarciane, défenseure. La raison se trouve peut-être dans le fait que les brésiliennes ont buté en phase de groupe, qualifiée comme meilleure troisième.

En même temps, le Ballon d’Or oublie souvent les autres continents. En effet, les journalistes de France Football privilégient l’Europe, pour certainement, mieux les connaître. La règle 2024 ne change pas avec une japonaise (Hasegawa) et deux africaines (Chawinga et Barbra Banda). Chawinga (Malawi), excellente en France, partie du PSG vers l’OL, aura de meilleures chances de réussir à être reconnue dans les années prochaines, en cas de succès du plan de Michele Kang. Sans garantie compte tenu d’une concurrence européenne forte (Espagne et Angleterre).

Quant à Branda, joueuse aux USA, elle a été souvent contestée sous le sceau de son physique très masculin. Elle donne la couleur LGBT+ qui convient à l’esprit du football féminin. Soit pour le contester, soit pour faire avancer les différences et l’inclusion. Au choix de chacun.

La surprise, c’est le peu d’attention donnée aux allemandes avec trois nominées en oubliant l’excellente gardienne Ann-Katrin Berger, buteuse pour qualifier son équipe aux tirs au but et deux arrêts sur pénalties, avec notamment celui de l’Espagne, à la dernière minute de jeu du Bronze pris par la Mannschaft de Horst Hrubesch.

L’Espagne, avec cinq nominées, a certainement trop de candidates. Toutes du FC Barcelone d’ailleurs. La contrepartie du palmarès européen du club catalan (championne d’Europe 2024) et des titres nationaux, mais aussi de la renommée comme de l’antériorité pour une Espagne qui a paru bien fatiguée lors de ces JO.

L’Angleterre, pas qualifiée aux JO, bénéficie de la notoriété de Chelsea quand, la Norvège pourrait très bien retirer la gloire de ce Ballon d’Or 2024 avec une Caroline Graham Hansen (28 ans) qui a porté les succès du FC Barcelone.

D’autres parient sur un doublé d’Aimata Bonmati, dans la suite du doublé d’Alexia Putellas (2021-2022).

Ce qui est certain c’est que la France avec deux nominées, ne devrait pas être dans les trois premières. Grace Geyoro et Marie-Antoinette Katoto (meilleure buteuse des JO), toutes les deux du PSG ne sont pas allées en finale européenne et elles ont été éliminées, sans gloire, par le Brésil, en quart des JO.

Pour cette année, si le Ballon d’Or a réussi à proposer trente noms, les résultats des équipes nationales comme des clubs ne permettent pas de ressortir, un talent 2024 de manière impérieuse.

Peut-être Caroline Graham Hansen pour ceux qui ont suivi le football féminin. Mais il faut vraiment l’avoir suivi, ce qui n’est pas souvent le cas des journalistes votants. Renouvelant, comme dans un vote présidentiel, son concours au précédent : soit Aimata Bonmati.

Mes cinq, sans lien avec l’ordre : Lindsey Horan pour son influence sur les USA. Aimata Bonmati pour l’Espagne. Caroline Graham Hansen pour le FC Barcelona. Chawinga pour son talent en France et Alyssa Naeher (USA) comme gardienne, bien que j’aurais mis Ann-Katrin Berger (Allemagne).

Aitana Bonmati (Barça, Espagne)
Barbra Banda (Shanghai, Orlando Pride, Zambie)
Tarciane (Corinthians, Houston Dash, Brésil)
Lauren Hemp (Manchester City, Angleterre)
Trinity Rodman (Washington Spirit, USA)
Ada Hegerberg (OL, Norvège)
Manuela Giugliano (AS Rome, Italie)
Mallory Swanson (Chicago Red Stars, USA)
Glodis Viggosdottir (Bayern Munich, Islande)
Mariona Caldentey (Barça, Arsenal, Espagne)
Lauren James (Chelsea, Angleterre)
Lea Schüller (Bayern Munich, Allemagne)
Patricia Guijarro (FC Barcelone, Espagne)
Gabi Portilho (Corinthians, Brésil)
Tabitha Chawinga (PSG, OL, Malawi)
Caroline Graham Hansen (FC Barcelone, Norvège)
Lindsey Horan (OL, USA)
Sjoeke Nüsken (Chelsea, Allemagne)
Yui Hasegawa (Manchester City, Japon)
Lucy Bronze (FC Barcelone, Chelsea, Angleterre)
Salma Paralluelo (FC Barcelone, Espagne)
Giulia Gwinn (Bayern Munich, Allemagne)
Khadija Shaw (Manchester City, Jamaïque)
Grace Geyoro (PSG, France)
Alexia Putellas (FC Barcelone, Espagne)
Sophia Smith (Portland, USA)
Ewa Pajor (Wolfsburg, FC Barcelone, Pologne)
Alyssa Naeher (Chicago, USA)
Mayra Ramirez (Chelsea, Colombie)
Marie-Antoinette Katoto (PSG, France)