Les premiers play-offs
Le championnat s’est joué, pour la première fois, sous la formule des play-offs afin de répondre à une demande télévisuelle d’avoir plus de challengers au titre souvent acquis par l’Olympique Lyonnais, fort d’une série de 16 titres quasiment consécutifs, et maintenant 17 avec celui de 2024. Le PSG étant la seule équipe à avoir réussi à l’interrompre en 2021.
Quatre équipes sont donc ressortis du lot avec en première place, l’Olympique Lyonnais, suivi du Paris Saint Germain puis du Paris FC, pour finir par terminer par le Stade de Reims, monté dans l’élite en 2020, gagnant sa place sur la 22e et dernière journée, face à Fleury, finaliste malheureux de la Coupe de France, opposé au PSG, vainqueur.
Un classement de championnat à vingt deux journées qui est resté le même après les play-offs.
Le PSG s’imposant au Paris FC (2-2, 4 à 3), l’Olympique Lyonnais faisant de même face au Stade de Reims (6-0) pour les 1/2 finales.
Puis, au stade des récompenses, le Paris FC réussissant aux tirs au buts, à conserver sa 3e place (1-1, tab), qualificative pour l’Europe quand l’Olympique Lyonnais s’imposait sans coup férir en finale, face au PSG au Groupama Stadium, sur le score de (2-1).
Les play-offs, au parloir du coupable ou un outil de compétition à maîtriser ?
Dans les faits, devant le risque de tout perdre puisque le principe des play-offs est de remettre tout en question, les joueuses comme les staffs se sont senties agressées par ce risque et ont consommé un influx excessif afin de garder le bénéfice du travail de toute la saison.
Sonia Bompastor (OL) est intervenue dans la presse, pour donner son sentiment. Le Directeur Général du nouvel OL, s’est manifesté, redoutant, ce que la règle pouvait donner, pour une structure lourde financièrement, en cours de reconstruction par l’arrivée de la nouvelle propriétaire : Michel Kang. Le Paris Saint Germain, par la voie de Jocelyn Prêcheur, a exprimé les mêmes interrogations devant le risque de perdre face au Paris FC. Seul le Stade de Reims, par sa coach Amandine Miquel, a souri au bonheur de jouer un mauvais tour aux trois autres, sachant néanmoins que le budget de son équipe n’aurait pas changé en cas de victoires.
Bien que certaines rencontres furent serrées en terme de score pendant ces play-offs, le Paris Fc contre le PSG (2-2) ou le PFC face au Stade de Reims (1-1), décidant le vainqueur au tirs au but, le contenu lui a montré que l’équipe vainqueur avait dominé la rencontre et que l’équipe perdante, s’était attelée à jouer le contre, espérant avoir une nouvelle chance aux tirs au but. Les Play-offs, sur le plan du résultat, n’ont rien apporté à l’exception de la confirmation qui chacune avec quelques marches de différences avec son poursuivant.
Que reste-t-il à retenir de cette première et nouvelle formule ?
Est-ce la nouveauté ? Est-ce une des faiblesses du mental français qu’on retrouve avec les Bleues quand l’échéance sur joue pour une médaille ? Est-ce dans le futur, justement, un outil d’apprentissage à maîtriser ?
Il est difficile d’apporter une réponse réfléchie. La seule que l’on peut préciser est simple : l’UEFA reconnaîtra le classement du championnat des vingt deux journées pour les qualifications européennes, laissant le soin à la nouvelle Ligue de Football Féminin Professionnel, de désigner un vainqueur, en interne.
Après ce recadrage de l’instance européenne, les play-offs ont généré une excitation particulière pour la quatrième place, puisque quatre équipes ont bataillé pour l’avoir : le Stade de Reims (35 points), Fleury FC (33 pts), Montpellier (32 pts) et même Saint-Etienne (29 pts), revenue de loin, qui pouvait l’avoir encore dans sa lunette d’objectif, aux alentours de la 20e journée.
Pour les trois premières équipes, elles sont restées tout au long de la saison, dans cet ordre quasi hiérarchique : l’Olympique Lyonnais, le Paris Saint Germain et le Paris FC.
Les françaises habituées à jouer vingt deux matches en ont rajouté deux. C’est peu, mais visiblement pour le physique et le mental des joueuses concernées, sur le contenu des matches vus, cela s’est avéré être beaucoup. Le Paris Saint Germain n’avait plus de jus face à l’Olympique Lyonnais (2-1), le Paris FC a manqué de forces contre le Stade de Reims (0-0), et l’Olympique Lyonnais a perdu tout impact à compter de la 60′, face au FC Barcelone (0-2) pour le gain de la Coupe d’Europe.
A moins d’avoir une réponse ferme des joueuses et des staffs sur le coût sportif des play-offs ; il faudra s’y habituer dans un univers médiatique nécessaire au développement du football féminin. Plus de matches télévisés, donne plus de présence et plus de moyens et des rencontres à enjeux significatives, offrant l’opportunité à de nouveaux spectateurs, de voir des matches disputés dans de grands stades (Parc des Princes, Groupama Stadium, Charlety).
Les play-offs, une vitre à achalander
C’est une vitrine.
Je pense que les play-offs peuvent être une bonne idée à la condition où ils sont acceptés par les joueuses et les staffs et qu’ils en trouvent un intérêt.
Sportif dans un premier temps mais leur laisser cette seule dimension hypothétique serait une erreur stratégique. Il faut lui donner la dimension de l’idée : soit, une fête pour les spectateurs, un bonheur pour les médias, une source de revenus pour les clubs et un pourcentage pour les joueuses.
Dans cet esprit de fête, dans celle de la continuité des Jeux Olympiques, la nouvelle Ligue a intérêt de faire rêver face à des pays challengers qui se sont engagés ailleurs et dont la stratégie a ses avantages, mais aussi ses limites.
Ce qui est certain, c’est que la formule des Play-offs n’existe pas ailleurs en Europe pour le football féminin. C’est un principe américain qui a été abandonné par l’Angleterre.
Vitrine chère ou vitrine trop chère ? Difficile à dire mais aujourd’hui, on peut dire qu’on en connait le prix : la Coupe d’Europe pour l’OL.
Ce qu’il faut, c’est certainement, des idées pour mieux l’achalander.
A voir sur plusieurs saisons.
William Commegrain Lesfeminines.fr