La litanie du championnat de D1F à chanter les louanges méritées de l’Olympique Lyonnais avec 16 titres nationaux, opération commencée en 2007, condamnera-t-elle la course des lyonnaises à la série incroyable des volleyeuses du RC Cannes, fortes de vingt et un championnats de France ! Record unique dans le sport masculin et féminin français ?

C’est la seule question que pose les play-offs de la dernier D1FArkema, appelée à devenir l’Arkema Première Ligue dès la prochaine saison 2024-2025 ?

En attendant cette nouveauté, bien comprise par les quatre premières équipes du championnat a montré son intérêt puisque la quatrième place, souvent sans enjeu, a été gagnée lors de la dernière journée, par un renversement de situation : le FC Fleury 91, finaliste de la Coupe de France a été battu par Montpellier Hsc (2-3) à domicile, quand le Stade de Reims, très récent en D1F (2019-2020), l’a emporté (2-1) face à un PSG, fait de joueuses de réserves !

Nerilia MONDESIR of Montpellier celebrates scoring her team first goal during the D1 Arkema match between Fleury and Montpellier at Stade Robert-Bobin on May 8, 2024 in Bondoufle, France.(Photo by Daniel Derajinski/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

Lyon n’a pas fait autre chose en validant sa première défaite de la saison (2-1) face à un Bordeaux, condamné à la descente en Seconde Ligue, nouveau nom de la D2F, en attendant d’avoir un naming. Même le Paris FC a fait reposer ses forces vives, Gaetane Thiney entre autres, pour accepter une défaite à domicile (0-1) face à Dijon.

Fleury pourrait l’avoir mauvaise. Le Paris Saint Germain l’emporte en finale dans leur opposition le samedi, pour que le mercredi, le club de la capitale, tout juste vainqueur de la Coupe de France, envoie ses réservistes se faire dépecer à Reims, menées (2-0) à la 27′.

Pour autant ce n’est pas si évident. Le constat est général et les joueuses semblent épuisées, alignant les matches les uns après les autres, pour jouer les plus importants, en fin de championnat.

Les play-offs vont laisser des traces, dont on ne sait l’importance ou l’influence, sur les prochains Jeux Olympiques à venir. Particulièrement étudiés puisqu’à Paris. La dernière finale de la Coupe de France entre le PSG et Fleury a montré à quel point, les joueuses n’ont plus de jus, même si dans leurs têtes, subsiste l’influx de l’enjeu.

Ce principe des play-offs, courant en basket-ball, issu du football féminin américain va donc rendre son verdict :

  • Ou, l’Olympique Lyonnais l’emporte dans sa rencontre face au Stade de Reims, dimanche 12 mai 2024, à 17h00, en direct sur Canal Plus Foot et dans la foulée, prend la finale du championnat le 17 mai, à 21 heures et les play-offs n’auront pas servie à grand chose, voire à rien.
  • Ou, le Paris FC face au Paris Saint Germain, l’emporte samedi à 21 heures, en déplacement au Parc des Princes puis finisse vainqueur surprise du championnat ou, voir le Stade de Reims l’emporter et les play-offs auront été spectaculaires mais injustes.

Injuste car l’Olympique Lyonnais, avec une défaite forcée face à Bordeaux, un match nul et vingt victoires est un champion logique même s’il est répétitif. Le Paris Saint Germain, second avec cinq nuls, deux défaites et onze points d’écart devient logiquement vice-champion quand le Paris FC, huit points en dessous et six défaites pour trois nuls, devient un 3e larron pour l’Europe tout désigné.

Voilà ce qu’aurait été avant. La règle d’aujourd’hui a un goût différent.

Emotionnellement, les play-offs sont sympas mais quand on voit l’effort physique des joutes européennes pour un championnat européen qui montre des gaps importants jusqu’en quart de finale, et donc le peu de chances des petites équipes à entrer dans les phases de groupe ; quand on connait le besoin d’impact financier et de réussite des grosses écuries pour maintenir à flot l’économie circulaire du football féminin ; on se dit qu’un Olympique Lyonnais, 4e des play-offs, ferait plus de mal au football féminin, qu’un Stade de Reims, championne de France, ne ferait du bien.

N’oublions pas la colère de Montpellier, sortie du Top 4, avec son Président Laurent Nicollin qui annonce une restriction drastique de son budget féminin.

Le stade de Reims (4e avec 26 points de différence avec l’OL) ne fera pas exploser son budget en cas de titres et les transferts resteront bien fantomatiques pour la simple et bonne raison que toutes les joueuses sont sous contrat et qu’aucun budget ne justifie le paiement d’un transfert, faute d’équilibre financier possible due à une subvention exceptionnelle tirée d’un parcours européen.

Par contre pour le boum médiatique, le cœur des joueuses, du staff et des supporters, c’est exactement le contraire.

C’est peut-être une bonne idée ? A voir ? La finalité sera encadrée avec soit l’Ol, le PSG ou le Paris FC, championnes de France. Il y aurait un sacré chambardement avec un Stade de Reims, levant les bras, au soir du 7 mai 2024 !

Classement définitif saison 2023-2024 (source footofeminin.fr)