Les Bleues ont battu logiquement une équipe d’Allemagne, limitée dans ses propositions face à l’envie et à la détermination des Bleues, qui n’ont pas raté l’occasion de cette première victoire dans un match officiel face aux allemandes, pour la 5e victoire sur 20 rencontres.

Une Allemagne (descendue à la 6e place FIFA) qui nous a expliqué et montré, sur le terrain, les raisons pour lesquelles aucun club allemand ne sont qualifiés en quart de finale de la Women’s Champions League. Une première depuis 25 saisons.

Un résultat des Bleues dû à des efforts défensifs impressionnants des attaquantes (Eugénie Le Sommer, Kadidiatou Diani) et une volonté des onze joueuses sur le terrain, de s’imposer dans son duel, face à son adversaire allemande. Un objectif réussi. Il suffit de compter le nombre impressionnant de touches gagnées par les joueuses d’Hervé Renard en comparaison de celles obtenues des allemandes.

Grâce à cette victoire, la France se qualifie pour la finale de la première Ligue des Nations féminines et sa première finale. Face à l’Espagne, la meilleure équipe actuelle du Monde, à Séville. Une ville qui parle aux anciens fans de football.

L’analyse des coachs français semble clair. Sur les trois premiers mètres, les françaises vont bien plus vite que leurs adversaires allemandes en défense et les trente premières minutes seront l’expression française de cette qualité, intensifiant les centres comme on enfile des perles, mais sans opportunité réelle pour autant. L’Allemagne, acceptant cette qualité, la subissant mais restant bien placée en défense pour récupérer et détourner les centres.

Ce qui donne une belle présence française dans les trente mètres allemands.

Au bout de dix minutes, on en est à cinq incursions des Bleues (Diani, Bacha, Karchaoui) qui font vibrer le public acquit du Groupama Stadium. Les françaises accélèrent le début de leur course, pour se dégager et centrer aussi vite. Ce qui n’empêche pas les contres allemands.

Latérale à gauche, Linder lancée, centre sans que Peyraud Magnin n’arrive à maitriser la balle, inquiétant Sakina Karchaoui. Direct en corner sur lequel Alexandra Popp, toujours buteuse face à la France, s’impose physiquement de la tête. Extérieur (15′).

Dans la foulée, De Almeida se lance sur le côté pour un centre sur la tête, bien que sans danger de la capitaine Eugénie Le Sommer. Chacun compte les coups reçus tout en s’escrimant à en donner.

L’Allemagne n’est pas réellement là, dans la surface française. Elle a décidé de jouer en verticalité. La balle est lancée comme un missile sort d’un canon guerrier. A la 19′, second corner allemand sur un beau sauvetage de Pauline Peyraud Magnin, face à Bühl (19′), physique impressionnant qui renouvelle ses velléités offensives, en venant au duel face à De Almeida, pour un tir croisé puissant, légèrement au-dessus.

Sur ce premier comptage des trente minutes, à ce jeu où la France passe sur les côtés quand l’Allemagne court directement vers le but français, les joueuses d’Outre-Rhin ont déjà trois corners et quatre tirs dangereux, pour aucun corner des Bleues et aucun tir significatif, alors que dominatrice.

Sauf que plus tu vois tes crampons dans le secteur défensif adverse, plus tu deviens légitime dans ton rôle offensif. Comme un félin qui joue avec sa proie et plus le temps passe, plus un sentiment de propriété s’insère en soi. C’est avec cet état d’esprit que Kadidiatou Diani marque un superbe but sur une demi-volée puissante qui laisse Frohms impuissante (40′, 1-0). Cette balle qu’elle reprend doit être à elle. Elle s’en empare et fusille l’Allemagne.

Les choses se décident à qui s’impose le plus. Sur cette fin de rencontre, Eugénie Le Sommer réalise un pressing inattendu sur la première défense allemande, récupère un ballon qu’elle transmet à l’idéal pour la course de Grace Geyoro, envoyée dans les airs par une Oberdorf de 22 ans, star allemande sans expérience alors que la Mannschaft joue une partie essentielle pour redémarrer une histoire bien grippée depuis le Mondial 2023. L’arbitre siffle un pénalty naturel et le spécialiste se demande les raisons pour lesquelles le Bayern a mis un tel chèque pour la prendre à Wolfsburg, la saison prochaine.

Sakina Karchaoui, vierge de buts avec l’Equipe de France après 68 sélections, ouvre son compteur en explosant de joie (45’+3, 2-0).

En cinq minutes, l’Allemagne est loin derrière. Là, où on ne revient pas quand on est classé plus loin que son adversaire au ranking FIFA. Sauf que c’est l’Allemagne, seconde depuis la nuit des temps, soit 20 ans ! Il faudra attendre avant d’envoyer la facture à payer.

Les Bleues s’imposent avec leur 3e place mondiale. Pendant les dix premières minutes du deuxième acte, les Bleues campent dans le camp allemand.

C’est l’occasion que cherchera le jeu allemand pour s’approcher par touches, du camp français, profitant d’un centre aérien pour trouver une tête qui passe devant Popp, se jetant et trouvant Pauline Peyraud Magnin. L’Allemagne est forte sur le jeu de tête mais sans danger pour le score français.

Toujours menées 2-0, l’Allemagne ne sait pas comment revenir au score, hormis en jouant des effets de poids sur les corners. Des passes n’arrivent pas, le jeu est stéréotypé et les attaquantes françaises récupèrent des ballons en exerçant un premier mur de défense. Selma Bacha en profite pour envoyer une mine cadrée à la 69′, au moment des Ahou habituels de la région lyonnaise.

Bien qu’Alexandra Popp frappe sur la transversale et que Sara Däbritz ne soit pas loin du cadre, l’Allemagne n’apporte rien.

Amandine Henry commet une faute de mains dans la surface sur une défense et l’Allemagne se relance avec pus d’intensité mais sans danger dans le jeu à l’exception d’un coup franc cadré d’Alexandra Popp que Pauline Peyraud Magnin sort. Les dernières minutes sont allemandes, mais il est bien trop tard pour qu’elles reviennent face à des Bleues décidées.

Jamais deux sans trois. Le Paris FC avait éliminé Wolfsburg. Le Paris Saint Germain a éliminé le Bayern et voila que les Bleues sortent la Mannschaft. 3e s’impose à 6e. Un ranking qui montre sa vérité.

J’ai été impressionné par l’envie et la présence d’Eugénie Le Sommer et Kadidiatou Diani, deux attaquantes qui ont défendues si bien qu’elles ont rassuré la défense des Bleues, auteure de deux gestes extraordinaire avec Griedge M’Bock et Maëlle Lakrar.

FRANCE (2-1) ALLEMAGNE : Esther Staubli (Sui), Susann Küng (Sui) Paulina Baranowska (Pol). 30.270 spectateurs.

Cartons Jaunes : (40′) Huth, (45’+3) Oberdorf ; Toletti (86′), De Almeida (88′)

  • (1-0) 40′ superbe but de Diani qui prend une balle demi-hauteur
  • (2-0) Pénalty de Sakina Karchaoui (2-0, 45’+3)
  • (2-1) 80′, pénalty pour l’Allemagne sur une main d’Amandine Henry. Gwinn marque (2-1)

France : Peyraud-Magnin – De Almeida, Lakrar, Mbock Bathy, Karchaoui – Diani, Henry, Geyoro, Bacha (76′, Toletti)- Katoto, Le Sommer (Cap) (76′, Cascarino)

Allemagne : Frohms – Gwinn, Hendrich, Hegering (46′, Dabritz) Linder – Huth (46′, Brand), Nusken, Oberdorf, Bühl – Schuller (46′ Lohmann), Popp(Cap)