Saint-Etienne est renversant sur cette seconde partie d’un championnat en trois actes. Quasiment condamné à la descente dans le premier tiers, autant par le simple fait que tout club montant, même champion de D2, s’auréole de ce préjugé en début de saison que par ses résultats (4 points fin novembre) avec, sur les sept premières journées, six défaites pour un nul !

Rien de surprenant en soi au premier coup d’œil des adversaires, puisque les vertes avaient du recevoir le PSG (0-1), s’étaient déplacés à Lyon (6-0) pour terminer cette malheureuse série par un (1-6) subi contre le Paris FC. Avec le nul de Montpellier (1-1), seule bonne nouvelle, les joueuses du Forez avaient mal à la tête, même si ses premiers résultats, face à des historiques du haut de la division, ne pouvaient pas être bons.

Un mal de tête qui ne pouvait pas se soigner avec un Doliprane, puisque les rencontres contre leurs véritables adversaires ne tournaient jamais à leur avantage.

Un déplacement à Reims (2-0), une défaite face au Havre (1-2) suivie d’une autre dans la région parisienne (Fleury, 2-1) ; rien n’allait dans le bon sens !

Et puis, avec un championnat divisé en deux, les oppositions ont commencé à tourner à leurs avantages. Victoire à Lille (1-2), Guingamp (2-1), Bordeaux (1-4), une revanche contre Dijon (2-0) et Fleury (1-0). Saint-Etienne, discrètement mais inexorablement, remontait au classement.

Sans le savoir, Saint-Etienne avaient rencontré, lors de ce premier tiers, les équipes fortes -attendues et surprenantes- de ce début de championnat. Logiquement, pour une équipe montante qui doit se mettre au rythme de la division, elles s’étaient faites battre.

Cette seconde partie remettait juste le baromètre stéphanois à la bonne température (6e).

Un renouveau offensif où, associé à Cindy Caputo (pleine de promesses à l’OM), installée à Saint-Etienne depuis quatre saisons, meilleure buteuse avec (5 buts) et la capitaine, Solène Champagnac (3 buts), les nombreuses attaquantes étrangères ont réussi à s’intégrer.

L’expérimentée trentenaire Phoenetia Browne (4 buts, USA), forte en D2F, présente au plus haut niveau et l’anglaise Kess Elmore (3 buts), arrivée cette saison, assurent un premier quota, complété par les deux canadiennes, Alexandria Lamontagne (2 buts) et Amandine Pierre-Louis (2 buts, jouant pour Haïti). Des buteuses anglophones auxquelles il faut rajouter les nigérianes, Regina Otu (1 but) et Amanda Mbati (1 but). Un total de 13 buts sur 21. Les deux tiers.

Leur dernier match contre Reims (4-3) montre bien que si la défense a des errements, c’est par l’option et l’esprit offensif que les vertes ressortent vainqueurs (40′, 69′, 84′, 86′). A chaque fois menées sur leur terrain au cours de cette rencontre, à chaque fois revenues pour passer devant dans le money time, avec la dernière buteuse remplaçante (Browne), retournant le match en une victoire à 3 points ! Une envie de gagner qui se colle au banc.

« Je suis très fière de ce qu’elles ont été capables de faire, confie Laurent Mortel en fin de rencontre. Elles ont été menées au score à trois reprises mais ont été capables de revenir à chaque fois, et de l’emporter dans les dernières minutes. C’est une très belle performance qui va nous aider pour la suite. J’aurais évidemment préféré ne pas être mené à trois reprises mais c’est leur force de caractère et leur détermination à revenir à chaque fois que je retiendrais aujourd’hui. On avance vers notre objectif : la maintien en D1 Arkema. On a pris un confort en accentuant notre écart avec nos concurrents directs, ça va nous permettre de travailler plus sereinement. » (source asse.fr)

Pour une année olympique, les stéphanoises (19 points) vont-elles se faire leur second rêve olympique (après celui du maintien) en jouant les play-offs à la barbe de Montpellier (22), pour l’instant qualifié, dans une course où on trouve Reims (21 points) et Fleury (20 points).

Il faudra une véritable performance quand s’annonce sur les sept dernières rencontres, le Paris FC (2 mars), le PSG dans la foulée (16 mars), Lyon (13 avril) et Montpellier le 24. De plus, il va falloir assurer son niveau en jouant les deux derniers du championnat (Lille et Bordeaux), toujours difficiles à rencontrer quand les derniers points valent leur pesant d’Or.

Sans oublier que dans le dernier tiers de la compétition, si les résultats dépendent de soi ; le classement, lui, dépend des concurrents. Que vont faire Montpellier, Reims et Fleury ?

Si tout se passe bien, symboliquement, leur finale olympique pourrait se jouer contre Montpellier, le 24, à l’extérieur, pour l’avant-dernière journée.

Saint-Etienne dans les play-offs. C’est possible. Ce n’est pas impossible. Souvenez-vous de l’OM de la saison 2017. Champion en D2F. Dernier en Décembre au plus haut niveau. Quatrième à la fin de la saison ! Christophe Parra, élu meilleur coach au final. Peut-être le chemin de Laurent Mortel (ex Soyaux, Saint-Etienne)

Mais alors quelle performance cela serait ! Et un petit bonheur pour Jean-Michel Aulas, à la recherche d’une véritable médiatisation pour la nouvelle Ligue de Football Féminin Professionnel lancée la saison prochaine, dans une finale des play-offs entre l’Olympique Lyonnais et Saint-Etienne !

Les fans des années 70 termineront cette lecture en fredonnant, « Qui c’est les plus forts, … ». le club historique français qui a fait vivre possible, l’impossible !?

photo : compte twitter @assefeminines