Avec trois buteuses comme Amandine Henry, Eugénie Le Sommer et Marie-Antoinette Katoto sur ce France-Autriche gagnée par les Bleues (3-0), qui les qualifient pour le Final Four de la première édition, l’Equipe de France d’Hervé Renard signe son ADN : la reconnaissance !
La reconnaissance d’Amandine Henry
Amandine Henry le dit, auteure d’une belle tête en toute début de rencontre (5′) sur un coup franc de Selma Bacha: « je ne marque pas souvent ! », son dernier but étant celui qui avait construit l’espoir des Bleues, au bout de la prolongation, lors d’un superbe France-Brésil du Mondial 2019 en France.
D’autant moins buteuse qu’elle n’était plus apparue, dans le jeu, chez les Bleues depuis un autre France-Autriche (27-11-2020) gagné (3-0), ne revenant aux couleurs françaises que lors du France-Portugal du 22 Septembre 2023. Trois saisons d’absence pour la capitaine française, dans les papiers d’Hervé Renard d’avril 2023, mais obligée de regarder les Bleues lors du Mondial 2023 en raison d’une blessure subie au quasi-lendemain de l’annonce du changement de sélectionneur entre Corinne Diacre et Hervé Renard.
Alors reconnaissante au sélectionneur de l’avoir recontactée pendant sa blessure, de lui avoir précisé que sa place était dans le groupe à venir, de l’avoir suivi dans son changement de club en ce mois de Novembre, entre une fin de saison chez Angel City et un retour sur ses terres d’enfance : le Losc, pour être prête à faire partie des 18 qui seront annoncées pour les JO de Paris Juillet-Août 2024.
Amandine Henry est reconnaissante. Je crois me souvenir d’avoir lu : « qu’elle ferait le maximum pour ce coach et cette équipe. »
La reconnaissance d’Eugénie Le Sommer
Si on doit résumer la française, meilleure buteuse de l’histoire des Bleues avec 93 buts, on pourrait écrire cette courte phrase : Eugénie Le Sommer est petite (1.61) mais elle aime les hauteurs.
Bloquée après un France-Etats-Unis jouée au Havre et gagnée par les USA (0-2) en avril 2021, elle était restée condamnée à regarder les Bleues sur son canapé malgré d’excellentes prestations pour le compte de l’OL Reign, pour un stage tous frais payés de six mois.
A ce moment, elle en était à 86 buts de marqués, juste devant Marinette Pichon (81 buts), star du football féminin français dans les années 90-2000 et voyait peu de raison d’augmenter son capital comme ses sélections.
Depuis l’arrivée d’Hervé Renard (Avril 2023), la voilà, aujourd’hui, à dix unités (188) du record français de sélections de Sandrine Soubeyrand (198), hommes et femmes confondus pour 93 buts de marqués, assez proche de la centaine. Un autre chiffre symbolique qui doit animer les rêves de cette jeune trentenaire (34 ans).
On peut penser qu’elle dépassera la coach actuel du Paris FC lors des JO de Paris, si les françaises dépassent les 1/4 de finale.
Alors Eugénie Le Sommer ne peut être que reconnaissante envers Hervé Renard de l’avoir sorti d’un placard qui la condamnait à l’histoire.
La reconnaissance de Marie-Antoinette Katoto
Qui a vu rejouer Marie-Antoinette Katoto (25 ans) depuis son retour sur les terrains, après une saison blanche (2022-2023) et quelques mois de plus, ne peut que se demander comment cette joueuse physique a pu devenir la meilleure buteuse du championnat pendant trois saisons (2018-2019, 2019-2020, 2021-2022) et meilleure joueuse en 2021-2022, élue par l’UNFP et ses pairs.
Elancée avant sa blessure, elle a aujourd’hui, le physique de la jamaïcaine Khadija Shaw, découverte aux Girondins de Bordeaux pendant la période 2019-2021, maintenant sous les couleurs de Manchester City.
Un physique impressionnant où on voit du poids et de la force pour moins de vitesse et de percussions. Des qualités qui vous placent haut mais vous limitent pour la première place.
Un tel changement qui oblige la joueuse la mieux payée du Paris Saint Germain (aux alentours de 50.000 euros) à changer de style de jeu, en espérant jouer dans une équipe qui amène le ballon dans la surface pour qu’elle puisse impacter la défense et marquer en puissance.
Une obligation psychologique qui demande de l’expérience et de la confiance.
Ce qu’Hervé Renard a compris en la sélectionnant sans autre raison que de lui donner une chance d’y croire et de la vivre, alors qu’avec le Paris Saint Germain, elle apprend les défaites dans les matches à haute intensité, avec des ballons tournant d’un point à l’autre du terrain, sans lui arriver.
Entrée à la 46′, elle reçoit de Selma Bacha, la fille spirituelle non-déclarée d’Amel Majri tant leurs deux jeux sont proches, la balle qui fait qu’elle explosa physiquement son adversaire autrichienne en mettant une tête croisée, gagnée au physique et à l’impact.
Marie-Antoinette Katoto est reconnaissante envers Hervé Renard de lui avoir donné cet élixir de la victoire et du but marqué.
Hervé Renard et la reconnaissance.
A la question que j’avais posé à Corinne Diacre au moment où je suivais les conférences de presse : « Quelle est la signature de vos choix ? ». Elle avait répondu : « la performance ».
Quand je regarde les matches joués par les Bleues d’Hervé Renard, je ne vois pas un meilleur niveau des Bleues, ni dans le jeu. Peut-être même un moins bon niveau. Par contre, je suis certain d’une différence : il y a beaucoup de joueuses qui lui vouent une forte reconnaissance.
Je crois que c’est son ADN et qu’il l’entretient comme une forme de management et d’identité. Kenza Dali rappelée, Eve Perisset prise dans le groupe sans grand temps de jeu avec Chelsea.
William Commegrain Lesféminines.fr