SI on jette sa caméra des souvenirs en arrière, on est surpris que les célébrations marquantes se soient faites lors de l’édition précédente, en France. Et en même temps, la terre culturelle des avis et opinions divergentes ne pouvait être que le fourreau où pouvait s’exprimer tant de différences.
Brandy Chastain
La plus historique ne peut revenir qu’à la défenseure américaine Brandy Chastain qui marque le cinquième tir au but (0-0, 5 à 4) face à la République Populaire de Chine, dans un stade Rose Bowl plein comme un œuf à Pasadena, occupé par plus de 90.000 spectateurs, record mondial féminin qui tiendra jusqu’au récent Barcelone – Wolfsburg du Camp Nou, avec 91.648 spectateurs, le 22 avril 2022.
Devant une foule incroyable quand le football féminin était encore confidentiel, elle retire son maillot et torse nu, équipée d’une brassière, elle éructe de bonheur devant la terre entière du football féminin de l’époque : les Etats-Unis d’amérique, hôte de la compétition.
Pour un second titre obtenu après celui de la première édition en 1991, première championne olympique en 1996, après avoir laissé le titre mondial à la Norvège en 1995.
Elle a représenté la victoire féminine américaine pendant longtemps. Elle a été dans la tête de toutes les féministes et LBGT de l’histoire. C’est une icône. Son geste l’a rendu historique.
Megan Rapinoe
Les deux autres gestes qui viennent en mémoire sont dues aussi à deux autres américaines. A croire que ces joueuses, propriétaires de la lace de numéro 1 mondial depuis la création du classement par la FIFA, identifient le football à ce qu’elles sont. Différentes, iconiques, surprenantes et, à la base, créées pour idolâtrer ou être idolâtrée.
Soyons « happy » du fait qu’ils se soient passés en France lors du Mondial 2019. En même temps, dans un moment où le football mondial, par une forme de sororité internationale au caractère sectaire, s’est fait prendre par un mouvement féminin d’égalité excessivement argumenté, pour être renversé de son piédestal et dans l’obligation d’apprendre les terminaisons féminines comme un futur universitaire se doit d’apprendre l’anglais maitrisé.
Le premier vient de Megan Rapinoe avec ce geste d’Auguste romain qui salue des buts de « phacochère », à ras de terre ou sur pénalty, et qui, par la célébration, deviennent sublime, touchant à la grâce de l’Opéra sur un terrain vert, plein ou non comme un œuf, mais avec les caméras qui donnent au personnage violet, le sens de ce que veut le monde de Demain.
Trois pénaltys, un doublé contre les Bleues français, une première réalisation contre la Thaïlande et l’Histoire s’arrêtera à cette magnifique célébration qui lui restera.
Alex Morgan
Rien n’est plus fin que l’irrationnel. Il y a dans ce moment quelque chose qui sort l’être humain du raisonnable. Le voilà, pour un instant, qu’il surfe sur chacune de ses émotions, les laissant s’échapper les unes après les autres, accompagnant ce moment irréel sans le formater.
Il y a de ce qui touche à l’artistique. Devant le Monde entier maintenant, telle est devenue la proposition du football féminin !
Alex Morgan est née le jour de la demi-finale américaine face à l’Angleterre. Alex Morgan en juillet 2019 fête, pile poil, ses trente ans. Alex Morgan est née un 2 Juillet, à deux pas du moment de la fête nationale américaine du 4 Juillet. Alex Morgan est déjà une star avec, on imagine plus de cinq millions de fans sur les réseaux sociaux. elle a quasiment établi un record en marquant cinq buts face à la Thaïlande(13-0). Alex Morgan est une américaine à Paris. C’est une star.
L’Angleterre et la Royauté lui titille les oreilles.
Au thé Royal, la voilà qui attend quand on promet à l’équipe d’Angleterre, des titres et des reconnaissances données aux Reines et aux Rois.
La bataille est psychologiquement rude entre les deux nations. Christen Press a ouvert le score d’une tête solide sur un centre venu de la droite et Ellen White, qui finira avec six buts, à égalité avec Megan Rapinoe et Alex Morgan, a égalisé.
Les américaines jouent en transversale. La première vient de la droite. Elle touche le flanc gauche américain. La balle est dans les pieds de Lindsey Horan qui sollicite Alex Morgan comme unpasseur le fait avec un volleyeur au-delà des trois mètres. Il faut aller chercher cette balle et Alex Morgan s’envole en allant vers ce ballon qui l’enverra sur la Lune.
La vraie, celle que nous avons toute en tête. La Lune du rêve.
La balle ira se loger dans les filets, comme va une destinée. De manière implacable.
La finale sera américaine et à ce moment, l’américaine, l’esprit libéré et libertaire, prend sa tasse de thé avec l’élégance qui sied et boit, le thé le plus parfait.
Le Mondial 2019 a montré que le football féminin était aussi une source d’images. Que sera le Mondial 2023 ? Nul ne le sait sauf qu’il ne sera pas sage.
Depuis quatre ans, la planète du football féminin a décidé de ne plus êtes sage.
William Commegrain Lesfeminines.fr