Les bleues, comme les autres, vont s’obliger à la polyvalence

Les Bleues de 2023, parties de l’autre côté du Globe, alignent un nombre conséquent de blessées : Griedge M’Bock avec une rechute en septembre 2022 (71 sélections, défenseure centrale), Marie-Antoinette Katoto (32 sélections, 26 buts), pas guérie de sa blessure de l’Euro 2022, Delphine Cascarino en juin 2023 (56 sélections, 14 buts), Kessya Bussy en mars 2023 (6 sélections), Oriane Jean-François en fin de stage (3 sélections) et maintenant Amandine Henry (93 sélections) pour son retour.

Le groupe de vingt-trois des Bleues qui a atterri en Australie se trouve différent de ce qu’il aurait pu être.

A l’idéal.

A l’idéal, car aujourd’hui, peu de nations peuvent se prévaloir d’un groupe pour le Mondial à venir (20 Juillet-20 Août) sans aligner des noms retentissants pour leur nation, éloignées à plus ou moins long terme, de l’équipe nationale, soit pour blessures actuelles, soit en phase de réathlétisation.

L’Espagne, elle, qui depuis l’arrivée du FC Barcelone au plus haut niveau européen, fait partie d’un outsider qui pourrait très vite se transformer en favori, ajoute à cette liste celle, des « grévistes » de l’équipe nationale, ne souhaitant pas évoluer sous les ordres du sélectionneur actuel. Un groupe différent de l’idéal est parti pour la Nouvelle-Zélande (groupe C avec la Zambie, le Costa-Rica et le japon).

Enfin, le Nigéria se propose de faire grève du premier match, ayant appris que la part qui devrait leur revenir de la FIFA, leur serait confisquée. Une somme conséquente, voir l’article qui l’évoque ci-dessous-. Un groupe idéal qui risque de ne plus l’être.

La solution va donc être l’adaptation.

C’est un raisonnement qui était premier au début de la pratique féminine, faute d’avoir de quoi doubler ou même choisir, il n’était pas rare de voir sur les terrains, un dimanche, une joueuse jouer ailière pour la semaine suivante, la retrouver latérale et, en fin de saison, pouvoir compter son temps de jeu en milieu de terrain.

Le cas d’Aissatou Tounkara

AInsi, Aissatou Tounkara était une numéro six d’un talent assez incroyable. J’ai en mémoire une course qu’elle avait eu en portant les couleurs de Juvisy. Le match était à Bondoufle et il y avait Jean-Michel Aulas comme Noël Le Graêt dans les tribunes. Cela devait concerner un match important face à l’Olympique Lyonnais.

La jeune joueuse avait porté le ballon de la partie du milieu de terrain adverse et ses trois enjambées avaient été des lumières de souplesse, félinités, naturelles et uniques. Personne n’avait cette course et cette identité à ce moment du jeu. J’avais laissé énoncer ma surprise pour évoquer Patrick Vieira assez fort.

Ceux qui connaissent Bondoufle savent que tous les bruits de la tribune de presse tombent dans les oreilles des présidentielles.

A l’évidence, ces hommes d’expérience étaient sous le même charme et identité. Nous avions sous les yeux quelque chose de rare.

Puis, laissons lui la grâce d’avoir été obligé de le faire, Pascal Gouzènes, le coach juvisien de l’époque a décidé de la placer en défenseure centrale. Cela doit faire huit années peut-être.

Huit années à avoir d’autres réflexes, d’autres attitudes, se mettre en concurrence à un poste réfléchi quand l’autre était naturel. Un poste où elle a porté occasionnellement le brassard de l’Equipe de France sous Corinne Diacre (39 sélections). Plutôt une réussite.

Il sera difficile de penser qu’elle peut être au niveau mondial en six. Il n’est pas impossible d’y penser.

Huit années, c’est beaucoup mais comparé au naturel, ce n’est pas tant.

Il y a peut-être une place et un intérêt pour les Bleues. A ce poste, deux joueuses prévues seront manquantes : Oriane Jean-François et Amandine Henry.

Sinon, Léa Le Garrec (30 ans) disait, dans une récente interview, qu’elle tenait ce poste à Fleury 91. Je la vois plus en huit qu’en six mais, de toute évidence, notre jugement ne peut pas avoir la qualité de celui des joueuses comme du staff.

William Commegrain Lesfeminines.fr

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