Megan Rapinoe est cette femme qui a compris qu’on peut être différent, médiatisée et vivre sa vie comme on a espéré la vivre. Comme une artiste, elle a fait de son football autre chose qui l’ont faite grandir et exister médiatiquement et financièrement.

Time is time, la vraie question est : que va-t-elle faire de tant d’existence encore à vivre à 39 ans après l’annonce de sa retraite ?

L’histoire des gestes médiatiques de Megan Rapinoe !

Sa célébration a donné une dimension nouvelle aux LGBT. En ce sens elle a eu une démarche politique forte.

La 8e Coupe du Monde 2019 a été le moment de gestes qui resteront dans l’histoire de ce sport. Le premier revient à l’Auguste célébration de Megan Rapinoe lors de ses six buts dans la compétition, lui donnant le titre de meilleure buteuse (Soulier d’or Adidas) à égalité avec sa coéquipière Alex Morgan ; celui de meilleure joueuse du Tournoi (Ballon d’Or Adidas) et la reconnaissance du Ballon d’Or France Football 2019 comme de celle de la FIFA : TheBest 2019.

Une razzia de reconnaissance quand, jusqu’à cinq années plus tôt, les dollars ne remplissaient pas le compte en banque des joueuses, appelées à sélectionner leur club sur leurs seuls potentiels d’amélioration physique et tactique, trouvant dans la co-location, l’amour et le partage chrétien des gens qui n’ont rien.

La Californienne de 37 ans, qui vit maintenant autant son homosexualité (annoncé en 2012) pour le bonheur qu’elle en a que pour l’effet d’annonce que cela pouvait -et a pu- provoquer, mariée avec Sue Bird, star du basket américain féminin, a toujours eu le geste d’un tempérament et d’une affirmation.

Megan Rapinoe : Le sens politique de la différence

Je me souviens lors de son passage à l’Olympique Lyonnais (2013-2014). Elle ne s’entendait pas avec Patrice Lair qui lui reprochait des matches en demi-teinte, l’américaine se concentrant sur ceux de l’équipe nationale. A mi-saison, prenant sa guitare et ses résolutions, elle avait quitté l’OL pour retourner aux USA, expliquant que sa compagne lui manquait. A une époque où les joueuses étaient au garde-à-vous devant les signatures des possesseurs de chéquiers, c’était unique et rare. Surtout avec la notoriété de l’Olympique Lyonnais.

En 2016, lors d’un match à Chicago contre les Red Stars, Rapinoe s’est agenouillée pendant l’hymne national en solidarité avec Colin Kaepernick, le quarterback des 49ers de San Francisco qui a refusé de se lever pendant l’hymne pour protester contre l’injustice raciale, l’oppression des minorités, ainsi contre les violences policières à l’égard des Afro-Américains. Elle a continué à le faire pendant longtemps, sortant même de l’équipe nationale un court instant.

Megan Rapinoe on taking a knee

Elle est au cœur de la négociation avec la fédération américaine, faisant sortir du jeu son Président obligé à démissionner, pour finir par un accord mettant dans un pot commun les dotations aux joueurs et joueuses américaines, à partager par part égale, et rétrocédant, dans un consensus, pas loin d’une vingtaine de millions d’euros aux américaines.

Enfin, elle refusera d’aller à la Maison Blanche pour la victoire de 2019, luttant contre la politique de Donald Trump.

Diplômée en sociologie et sciences politiques de l’Oregon, à la tête d’un business Re-inc, très axé sur la couleur, 2019 in purple, 2023 will be blue, elle sait ce que l’image veut dire.

Sa célébration donnera une dimension nouvelle aux LGBT.

En ce sens elle a eu une démarche politique forte.

William Commegrain Lesfeminines.fr