Jeudi dernier, un groupe de quatre personnes a pris la décision à l’unanimité, de mettre fin au contrat de Corinne Diacre dont le terme arrivait en Juillet 2024, soit aux JO de Paris.
Les yeux sur les JO
Aujourd’hui, le calendrier nous amène le vent des JO, ses couleurs, ses performances, ses émotions. Il reste 500 jours avant la compétition sublime, dont Jean Galfione, champion olympique français aux JO de Dallas en 1996, rappelle avec ces mots : « Cette compétition n’a pas de lendemain. C’est le moment où tout le monde a travaillé son talent pour qu’il soit au maximum. La compétition qui renverse les favoris. La compétition qui entre chez tout le monde ! ».
Et là, elle est à Paris. Tu passes de l’inconnu à l’Histoire, avec un grand H. Imagine, tu feras partie des trente médaillés en Or que la France comptera. A Paris, ce sera pour l’Histoire et pour la vie. Voilà ce qui attend les équipes de France, dont les Bleues du football féminin.
L’enjeu du nouveau sélectionneur est essentiel
Dans quelques jours, le même groupe, fait de Laura Georges, Aline Riera, Jean-Michel Aulas, Marc Keller, proposera au nouveau Président intérimaire, Philippe Diallo, un ou une nouvelle sélectionneuse ou sélectionneur. Visiblement, des consultations commencent.
Personne ne doute qu’il y a eu un lynchage sur Corinne Diacre. Tout le monde sera prêt à l’oublier en cas de réussite, c’est une évidence française comme mondiale. A l’inverse, les stylos ne manqueront pas de l’écrire, au sang des mots, dans le cas contraire. La foule n’attendra que cela et, visiblement, ce que foule veut, foule l’obtient.
L’enjeu est important. La décision doit vraiment être réfléchie pour un sport qui n’a jamais rien gagné depuis dix ans, hors Olympique Lyonnais avec huit titres de Championnes d’Europe, un Ballon d’Or (2018) pour Ada Hegerberg (Norvégienne récompensée comme joueuse de l’OL) suivi d’un autre pour Megan Rapinoe, récompensée comme joueuse des USA mais joueuse de l’OL Reign, avec le titre de meilleure joueuse FiFA en 2019.
L’Olympique Lyonnais n’est pas les Bleues et il serait bien que cela soit inscrit dans le marbre. D’un autre côté, l’Olympique Lyonnais a des joueuses qui font partie des Bleues et ce serait bien que cela soit inscrit dans le marbre.
Si ces deux vérités ne sont pas installées dans le choix du nouveau coach ; on n’éteindra pas le feu qui anime l’esprit français. Celui de la critique excessive, du verre à demi-vide, de la déception, tout cela étant la source de l’esprit français : ne pas être favori pour espérer gagner le Jour J.
Changeons de vie et de regards
Le monde change et notre regard doit changer sur la compétition : il doit être positif.
Le nouveau ou la nouvelle coach doit apporter cela en dehors de l’obligation qu’il a ou qu’elle a, à avoir le diplôme requis pour prendre une sélection : le BEPF en France plutôt que le DES qui permet d’avoir un siège de coach en D1F Arkema.
A ce titre, il me semble que Sandrine Soubeyrand a refusé avec Gaetane Thiney l’opportunité qui leur avait été offerte de passer le diplôme, en un an plutôt que deux, avec le groupe de Zinédine Zidane en tant qu’anciennes sportives de haut niveau. Je ne crois pas que Sonia Bompastor l’ait, ni Camille Abily.
Sarah M’Barek
A l’inverse, Sarah M’Barek le possède. Elle pourrait être une solution féminine, compte tenu que l’enjeu du contrat qu’elle a actuellement (D2F féminine, RC Lens) est bien moindre que les candidats hommes, en grande majorité, diplômés. A voir si ses possibilités personnelles et choix de vie le permettent. Elle aurait de bonnes raisons de refuser. Personne du haut niveau ne l’a réellement aidée.
Par contre, elle serait source d’apaisement et d’expériences humaines.
Bruno Bini et Eric Blahic
Du côté masculin, après en avoir discuté avec Bruno Bini, il serait tout à fait partant à faire un duo avec Blahic comme adjoint. De la même manière, C’est un management participatif et humain qu’il propose avec l’avantage du passé (Deux demi-finales en 2011 à la Coupe du Monde et aux Jo de Londres en 2012) et l’expérience d’une performance avec l’équipe de Chine : avoir éliminé chez elle, le Japon, pour se qualifier aux JO de Rio en 2016 et un quart de finale avec une équipe assez moyenne.
Il calmerait les tensions et ferait jouer les Bleues dans un cadre « emotion » et couleurs Bleues qui ont été la signature de sa réussite passée et de son décollage de l’anonymat.
Eric Blahic
Le même Eric Blahic, qui a l’avantage d’avoir été l’un des adjoints de Corinne Diacre (2020-2021), a été proposé par les joueuses. Il postule aussi à endosser le costume de sélectionneur comme de nombreux adjoints l’ont fait ailleurs. Il fait partie de la DTn dont les sélections françaises sont la chasse gardée. il a l’inconvénient de n’avoir pas d’expériences dans ce rôle de leader.
Patrice Lair, adapté à la Coupe du Monde
Patrice Lair (vainqueur de la WCL en 2011 et 2012) est aussi un bon argument. Il dispose de la pédagogie pour la Coupe du Monde 2023 à venir avec cet esprit vainqueur qu’il sait donner à un groupe en difficulté. A l’inverse, sur la durée, en championnat, les résultats des Girondins de Bordeaux l’obligent à apporter des réponses à cette interrogation.
Patrice Lair est un puncheur. Il saura mettre les filles au combat.
Gérard Prêcheur, une organisation de la tactique
Le candidat mis en avant dans les médias est Gérard Prêcheur. A l’identique, il a une expérience de la gagne avec l’Olympique Lyonnais ainsi qu’un travail en Asie (champion). Seulement, il est lié par contrat avec le PSG sur des enjeux conséquents (second du championnat, Coupe d’Europe et Coupe de France) qui oblige le club de la capitale à donner un accord pour un départ. Ce qui ne se fera qu’avec des coachs de même niveau, rares sur le marché en fin de saison.
Les agents au travail ? Pas facile avec des coaches sous contrat pour un CDD plus proche d’un intérim que d’un contrat.
C’est peut-être une fausse piste pour laisser les médias croquer quelque chose et les agents, certainement Sonia Souid, sont au téléphone pour proposer au groupe de Jean-Michel Aulas, des profils inattendus dont la libération contractuelle est tout à fait dans les cordes du réseau du Président Olympien.
le souci, c’est qu’aucun agent n’acceptera la proposition d’un contrat de si courte durée et aucun, n’a dans sa besace, le candidat qui pourra faire dormir tranquille, le comité de sélection jusqu’aux JO 2024 !
Les autres opportunités
On peut penser, si on cherche une casquette OL du passé, à Farid Benstiti (BEPF, sélectionneur de l’Algérie), Jean-Luc Vasseur (BEPF, libre) ou Reynald Pedros (sélectionneur du Maroc) mais sans BEPF.
Dommage que personne n’ait pris le temps de prendre le temps.
Comme personne ne confirme de contacts. La solution est certainement ailleurs. Elle est loin d’être évidente. Le consensus aurait été de donner sa chance à Corinne Diacre pour le Mondial 2023 et de construire une sélection unitaire pour les JO 2024 avec un nouveau coach.
Maintenant les solutions difficiles sont quelques fois les bonnes. Elles obligent à ne pas se rater. C’est tout.
Gilles Eyquem
On oublie aussi Gilles Eyquem qui est certainement le sélectionneur ayant connu les meilleurs résultats avec la génération actuellement sous les Bleues. Champions d’Europe en 2003, 2006, 2009 (en U19).
Finaliste de la Coupe du Monde en 2016, 3e en 2014. 4e en 2018.
Et en plus, il a son staff. Peut-être à sortir de sa retraite ?
Le groupe de quatre a une sacrée décision à prendre.
William Commegrain Lesfeminines.fr