Sur le dernier rapport de l’Arcom (26 janvier 2023), autorité gérant les diffusions TV, le chiffre de la mixité (retransmission de sport masculin et féminin dans la même diffusion) est un excellent chiffre de médiatisation pour le sport féminin.
Les tendances
La tendance n’est pas favorable au sport exclusivement féminin avec des écrans tournés vers le sport masculin quand l’intégration exclusivement féminine navigue dans un range entre 3 à 6% sauf à intégrer la mixité. En sachant que cette dernière est très dépendante des compétitions internationales : mixtes ou non.
Des médias qui comprennent les chaînes gratuites généralistes comme spécialistes ainsi que les chaînes payantes thématiques (voir liste ci-dessous). Une diffusion mixte à hauteur de 28.9% en 2018 qui tombe à 21% en 2021. Un chiffre plutôt positif en début de période, mais à l’inverse, une mesure qui a diminué graduellement sur les quatre années d’études puisqu’en 2021, la diffusion de programmes sportifs mixtes descend à 21%.
Un résultat à relativiser suivant les compétitions des années considérées.
Pour la diffusion exclusivement féminine, en 2018 face au 67.5% de diffusion masculine, le sport exclusivement féminin n’était que de 3.6% ! Ce qui donne raison à celles et ceux qui demandent plus de sports exclusivement féminins à la TV.
En 2019, la diffusion exclusivement féminine augmentait cependant à 6.4%, certainement due à la Coupe du monde féminine de 2019. La Covid bloquant cette amélioration en 2020 (3.1%) pour reprendre un phénomène haussier (2021 à 4.8%) sans savoir si cette courbe est à maturité ou encore ascendante ?
La tendance télévisuelle est donc, sans surprise, pour le sport masculin avec une courbe graduelle positive passant de 67.5% en 2018 à 74.2%. Les épreuves féminines quant à elles, sont associées à des événements internationaux mixtes.
Le nombre d’heures de sport annuel
Plus d’heures de sports à l’écran avec les rediffusions, donc plus de sports féminins mais peu en % total sauf si on intègre la mixité.
Toutes chaînes confondues (voir liste), le volume annuel de diffusion sportive en France est de 49.000 heures (48.916 en 2021), soit un moins de 4.100 heures mensuelles (4.076) qui marque néanmoins une tendance à la hausse puisque la diffusion sportive augmente avec les rediffusions et donc la part féminine horaire suit le mouvement : 1.575 heures en 2018 pour 2.350 en 2021.
Une augmentation de 50% pour le sport exclusivement féminin, ce qui fait peu en valeur quand même en termes de chiffres ! Sauf si on pense à la mixité, avec 10.281 heures en 2021.
Qui diffuse du sport féminin ?
On le voit, les spectateurs exclusivement féminins sont rares. De fait et de droit sur le plan économique, la diffusion féminine exclusive est compliquée, d’autant que le sport passe par des exclusivités payantes pour le diffuseur et pour le spectateur.
97% du sport est diffusé par des chaînes payantes ! Un chiffre impressionnant.
En même temps, ces chaînes payantes sont très thématiques, faites de passionnées avec des exclusivités de sensation dans lesquels le sport féminin a peu de place.
L’audience thématiques sportives est très limitée en comparaison des chaînes généralistes : aucune chaîne payante ne réalise de part d’audience moyenne supérieure à 0,3 – 4 % nous dit le rapport de l’Arcom.
À l’évidence, les chaînes généralistes non-payantes sont les portes idéales de la diffusion du sport féminin ou mixte.
Les chaînes généralistes diffusent 61% de mixité pour seulement 33.5% de sports exclusivement masculins. Un volume important dû à la diffusion des Jeux Olympiques de Tokyo. Cela reste quand même une tendance générale. On était à 57.4 % de sport masculin seulement en 2019, avec 17% de sports exclusivement féminins dû à la Coupe du Monde féminine de Football, soit une mixité de 26% en 2019.
France télévision est le partenaire de la diffusion féminine : 48% de la diffusion exclusivement féminine avec le Tournoi des six nations féminines, le ski sur France 3 et France Ô, le cyclisme sur France 3. France 4 avec la Fed Cup et le Rugby.
Toutes les chaînes participent (groupe TF1, groupe M6, groupe Canal plus), ce qui veut dire qu’il n’y a plus de terrains télévisuels à conquérir et que, de plus, les droits actuels bloquent la diffusion d’autres sports féminins.
En d’autres termes, les raisons de voir des chiffres plus importants sont inexistants. Chaque chaîne, ayant déjà donné une place et ne voulant pas dépasser un quota pour des raisons économiques et d’audience. Les chaînes généralistes ont d’autres programmes et donc une limite.
Il faut donc bouger la répartition et donner des raisons à la bouger.
Cela veut dire que la diffusion du sport féminin doit se faire au détriment sur le sport masculin et cela est un plafond de verre en béton compte tenu que tout dépend des événements sportifs alors que ces derniers, économiquement, vivent d’abord sur du sport masculin.
Cela ouvre donc la voir à une seule porte sur lesquels les principales intéressées doivent travailler à en faire un accès d’autoroute : la mixité.
Le bilan, sans aller plus loin dans les détails, est à l’évidence de développer des événements mixtes si on veut plus de diffusions globales féminines ou alors à créer une identité spécifique forte.
Ou alors reste à travailler sur les réseaux sociaux ; les jeunes ne regardent plus la TV.
William Commegrain Lesfeminines.fr
Le premier sport exclusivement féminin télévisé : le football.
la liste des médias concernés :
Les chaînes suivantes ont ainsi été considérées et sollicitées pour que leurs données de
retransmissions sportives soient communiquées aux services de l’Autorité :
-Chaîne gratuite sportive : La chaîne l’Équipe ;
-Chaînes gratuites généralistes ou semi-généralistes : TF1, TMC, TFX, M6, W9, C8,
CStar, France 2, France 3, France 4, France O1, RMC Story ;
-Chaînes payantes généralistes : Canal +, Canal + Décalé, Action ;
-Chaînes payantes à thématique sportive : Canal+ Sport, beIN SPORTS 1, beIN
SPORTS 2, beIN SPORTS 3, RMC Sport 1, RMC Sport 2, RMC Sport 3 ;
-Chaînes payantes thématisées autour d’une discipline sportive : Equidia, Automoto la
chaîne, Trek