Le PSG féminin en était, en début de quinzaine à un peu plus de 20.000 pour la demi-finale européenne face à l’OL (Samedi 30 avril, 21 heures, en direct sur DAZN You Tube), faisant de la rencontre, dans un Paris abandonné au cœur des vacances de Pâques 2022, déjà une belle affiche.

Puis la vague est montée officiellement à plus de 27.000 sur des communiqués du club, touchant le récent record de mars 2022 contre le Bayern de Munich (27.267), pour que mercredi, France Bleue comme le Parisien se mettent à communiquer et écrire autour de 37.000 spectateurs attendus !

Le précédent record, ancien de quinze jours, obtenu en quart de finale retour (mars 2022) va exploser entraînant celui français pour une rencontre féminine de club, détenu par l’Olympique Lyonnais à domicile … face au Paris Saint Germain en 2019, établi à 30.661 spectateurs.

Le son donne des ailes

Un stade sans personne, c’est une église vide à l’intérieur. Surprenante. Décevante. L’église est faite pour éteindre le bruit favorisant l’introspection quand le stade n’a vocation qu’à exploser de bruits et de rumeurs.

Dès que le son résonne et explose, le fond sonore excite tous les sens du genre humain. Les sensations sont décuplées, avec une gêne bizarre. On est seul.

Le bruit et le volume sonore occupe tellement l’espace qu’elle développe une concentration extrême nous obligeant à nous mettre dans une forme de carapace individuelle, car dans l’incapacité de communiquer avec les autres. On n’arrive pas à s’entendre.

Cet isolement nous renvoie à nous-même et le fond sonore se transforme alors en une identité unique. Il devient notre seul indicateur sonore. Un fil qui nous guide, nous porte, nous soulève comme une vague quand la rumeur est positive et nous met face à nous-même, dans un miroir déformant, quand la critique arrive. Les gestes les plus simples deviennent compliqués. Au risque qu’ils s’intensifient. Peut-être faut-il s’interroger sur ce point quant à la contreperformance incroyable de la gardienne Votikova, plutôt bonne tout au long de la saison parisienne.

Samedi soir, le Parc, travaillé pour communiquer ses bruits, va faire monter le son.

Les féminines ne manquent pas de supporters. Les centaines d’Ultras, suiveurs habituels du PSG féminin, constitue une identité dans le football féminin international parmi des spectateurs plutôt familiaux. Aucune joueuse parisienne n’y est insensible.

Là, on passe au-dessus. De 5.000 à un stade (40.000) quasiment plein au Parc des Princes, on va entendre comme un moteur humain continu.

Pour les spectateurs, nos moindres mots, répétés à l’envi par 40.000 spectateurs, vont revenir, gonflés nous obligeant à parler plus fort, ce qui nous reviendra encore plus gonflé ! Un écho d’humanité, qui sur un même émotion partagée, deviendra une vague sur laquelle la joueuse surfera.

Ce qui va concrètement se passer : sur un contre, elle se met à courir, balle au pied, et soudain elle entend une vague qui l’accompagne. La porte. Qui attend et espère la finition, dans une seule et même respiration. La joueuse commence à être dans l’asphyxie, son cerveau met tout en sommeil pour que son geste soit parfait.

Explosion si but. Descente au 3è sous-sol de la Tour Montparnasse dans le cas contraire, puis appuyer rapidement sur le bouton pour remonter.

Le football masculin de très haut niveau à l’habitude de cela. Les féminines le découvrent.

Ramona Bachmann (31 ans), trois finaliste de la compétition, entrée à la 92′, buteuse à la 112′, le dit : « quand tu entends un tel bruit après le but, c’est incroyable à vivre et à ressentir ».

Les joueuses du FC Barcelone, détentrices du nouveau record mondial (91.665) de spectateurs, parlent d’un fond sonore qui les emportent. Une vague ayant laissé le Vfl Wolfsburg sur le bord du sable sur un (5-1) atomique à l’aller dans l’autre 1/2 finale de la Women’s Champions League 2022

Les joueuses parisiennes frétillent d’impatience à l’idée de jouer sous une telle bronca potentielle. L’internationale et attaquante Kadidiatou Diani le confiait au soir de l’aller, perdu sur le score de (3-2) au Groupama. « On a hâte d’être à ce match retour, disait-elle. Forcément leur mobilisation nous touche. Ça prouve que les supporters ne sont pas que du côté des garçons, ils sont aussi toujours là à nous soutenir. Ça nous fait énormément de bien, ça nous motive pour remporter les matchs. »

Là, on ne va pas être loin d’un Parc des Princes plein, ce qui n’était jamais arrivé pour la section féminine du club de la capitale.

Au placard, les rebondissements judiciaires de l’affaire Hamraoui. Au placard, son altercation avec Sandy Baltimore et les conséquences juridiques à suivre après sa mise à l’écart pour la semaine à écouler. Au placard les erreurs de la gardienne internationale tchèque Votikova à l’aller (3-2) donnant aux coéquipières de Wendie Renard, un léger avantage pour ce retour.

Si le Paris Saint Germain met le son, on ne sait pas si l’Olympique Lyonnais, sept fois championnes d’Europe, pourra le supporter !

WIlliam Commegrain Lesfeminines.fr

Même pour le stade parisien, son record féminin français remonte à la Coupe du Monde 2019 avec un France-USA (1-2) en 1/4 de finale du Mondial (plus de 45.000 spectateurs) que les américaines ont remporté. Le record pour les Bleues est de 57.900 pour la finale de la Coupe du Monde 2019 entre les USA et les Pays-Bas, au Groupama stadium.