Nelson Mandela avait inventé la formule : « Soit je gagne, soit j’apprends ! ». Et sur le ton de l’humour, n’oublions pas de préciser qu’il a mis 29 ans à apprendre !

Nous les français, nous inventons : « Quand je perds, en fait je gagne ! » Et comme on est un peu « grande gueule », on ose l’utiliser et le dire dans les plus grandes occasions. Pas peu fier, les français !

Vive la France.

Difficile de faire un compte rendu objectif sur la seconde demi-finale européenne pour l’accession en finale, mi-mai, à Turin. Le match opposait, au Groupama Stadium, l’Olympique Lyonnais au Paris Saint Germain, les deux clubs leaders depuis dix ans, du football féminin français.

Décevant pour une demi-finale européenne

Tout d’abord dans le cadre du contexte calendaire des deux demi-finales, après la démonstration vendredi (5-1), au camp Nou du FC Barcelone face au Vfl Wolfsburg, devant 91.568 spectateurs ; on peut affirmer que les catalanes ont dormi du sommeil du juste. Ce n’est pas le contenu de la rencontre qui a dû les inquiéter plus que de raisons.

Les deux équipes ont joué pour être en vie au match retour. Ce qui est le cas.

On peut même dire, qu’à l’image de la soirée de l’élection présidentielle de 2022, bien qu’il y ait eu un gagnant et donc un perdant, les deux clubs se quittent selon la formule la plus usitée hier soir : « On a gagné ! ».

Une formule qu’un enfant ne comprendrait pas en regardant les chiffres et qui revient à la subtilité des adultes que de chercher l’once de positif quand le négatif menace de déborder.

Donc le bilan grammatical est le suivant : le PSG est en vie après trois erreurs graduelles de sa gardienne dont la dernière touche les sommets de l’Everest quand tu joues une demi-finale européenne. Elle est même inconcevable. Et d’un autre côté, les deux équipes sortent gagnantes quand on analyse que les trois buts marqués par l’Olympique Lyonnais sont le lot d’erreurs parisiennes qui ne devraient pas se renouveler.

Deux gestes de qualité

Au final, et cela n’est compréhensible que pour ceux qui ont vu la rencontre, le match à l’idéal aurait dû se finir sur les deux réalisations des meilleures joueuses des deux camps :

-> le premier avec l’intelligence de Marie-Antoinette Katoto qui juge de la qualité du moment de Wendie Renard, estime qu’elle peut réussir un geste compliqué, le réalise, s’empare du danger et termine à bout de souffle, par un gauche du bout du pied qui ne casserait pas « trois pattes à un canard » mais est la signature des buteurs et buteuses. Marquer, marquer, n’importe comment, mais marquer (6′, 0-1)

-> le second est celui de l’intelligence d’Ada Hegerberg, qui sait qu’elle ne peut plus faire ce qu’elle faisait les années précédentes. Alors elle utilise sa hargne et son envie, autrement et ailleurs. Elle descend plus bas, harceler les milieux qui tournent avec le ballon, le récupère. Là, elle bénéficie d’un mauvais dégagement de Votikova, pour décider de lancer le nouveau talent lyonnais : Macario. L’américaine est en pleine vitesse, elle sait que cela doit faire but et non pas tir. Elle prend le temps de l’information pour assurer sa frappe, qu’elle soit cadrée et elle voit dans l’instant, sa réalisation se terminer dans les filets. (34′, 2-1).

Ces deux gestes ont été extraordinaires. Compliqués. Pas faciles et assez justes au score pour terminer la rencontre imagée sur un (1-1) qui renvoie les deux équipes à la semaine prochaine.

Un résultat imagé car l’UEFA va enregistrer (3-2) pour l’Olympique Lyonnais. Un résultat qui laisse autant d’espoir des deux côtés. Les buts ne comptent plus double ; l’olympique lyonnais prend des buts quand auparavant elles n’en prenaient pas ; le Paris Saint Germain produit des matches de qualité mais aussi des matches moyens et les deux équipes ont eu du mal pour se qualifier en demi-finale européenne.

L’Olympique Lyonnais face à la Juventus. Le Paris Saint Germain contre le Bayern.

L’idée est donc de se qualifier en finale. Avec un meilleur contenu, si c’est possible. En tout cas, c’est souhaitable face au Fc Barcelone qui pourrait s’annoncer.

Avec quelles joueuses et quels talents ?

Pour le PSG, Marie-Antoinette Katoto s’est imposée dans sa position d’avant-centre. Sandy Baltimore et Kadidiatou Diani ont joué un match avec trop peu d’impacts significatifs. Le milieu, Geyoro, Dabritz et Fazer a tourné pour que les projections du milieu adverse n’aillent pas dans les trente mètres parisiens. Du côté défensif, la sérénité est restée au vestiaire et on cherche encore les projections des latérales, militairement alignées en défense. Ne parlons pas du 3e but de Votikova, à ce niveau-là, c’est inconcevable.

Pour l’Olympique Lyonnais, Wendie Renard a eu une faiblesse, elle n’en aura pas d’autres. Endler comme Votikova n’a pas été au Top. Carpenter comme Karchaoui ont raté des dégagements incompréhensibles. Selma Bacha a surnagé dans cet ensemble, déjà sur un nuage à jouer Diani, espérant une grande opposition qui n’est pas venue de la parisienne. Buchanan a fait un match comme elle sait faire.

Henry et Horan n’ont pas réussi à se projeter et c’est Macario qui a donné du tournis à la défense parisienne. Cette joueuse sent et voit ce que les autres vont faire avant qu’elles ne le fassent. Les trois forces offensives lyonnaises que sont Cascarino, Hegerberg et Malard ont apporté sans avoir la possibilité d’être décisives.

L’Occasion d’Ada Hegerberg de la 95′ doit aller au fond. Votikova défend son but comme une gardienne de hand.

Le football a choisi que le match se termine sur ce score qui laisse le PSG en vie et avec le sentiment partagé par les deux teams, d’avoir gagné … l’Ol la rencontre, le PSG le droit de pouvoir se qualifier.

William Commegrain Lesfeminines.fr

(source footofeminin.fr) UEFA Women’s Champions League – Demi-finale aller
Dimanche 24 avril 2022 – 17h00 (DAZN/Youtube)
OLYMPIQUE LYONNAIS – PARIS-SAINT-GERMAIN : 3-2 (2-1)
Décines-Charpieu (Groupama Stadium) – 22 774 spectateurs
Temps partiellement couvert (17°C) – Terrain excellent
Arbitres : Ivana Martinčić (Croatie) assistée de Sanja Rodjak-Karšić (Croatie) et Staša Špur (Slovénie). 4e arbitre : Ivana Projkovska (Macédoine du Nord). Arbitres VAR : Maurizio Mariani (Italie) assistée de Daniele Doveri (Italie)

Buts
0-1 Marie-Antoinette KATOTO 6′ (Ballon récupéré par Baltimore suite à un pressing sur Buchanan couloir gauche, Däbritz sert Katoto dans la surface qui se déjoue de Renard en se retournant pour la déborder et marque d’un plat du pied gauche entre le poteau droit et la gardienne)
1-1 Wendie RENARD 23′ s.p. (Votíková repousse une frappe de Malard mais relâche le ballon et vient connaître une faute dans les pieds de l’attaquante. Renard frappe le penalty de l’intérieur du droit et le place sur la droite de la gardienne à mi-hauteur dans le petit filet)
2-1 Catarina MACARIO 33′ (Coup de pied de but de Votíková qui arrive directement dans les pieds d’Hegerberg à 30 m qui contrôle et trouve dans la profondeur Macário à 20 m qui s’infiltre à gauche dans la surface et de l’angle des 5,5m place une frappe de l’intérieur du gauche entre la gardienne et le poteau droit)
3-1 Catarina MACARIO 50′ (Ballon disputé à l’entrée de la surface par Macário avec Dudek qui le contre et l’envoie involontairement vers sa gardienne. La gardienne ne veut pas se saisir du ballon à la main alors que Dudek la protège. Macário surgit et vient le pousser du droit dans le but)
3-2 Paulina DUDEK 58′ s.p. (Intervention de la VAR pour une main de Malard sur un ballon dévié par Katoto. Dudek le frappe du gauche à mi-hauteur sur la droite d’Endler qui le touche)

Avertissements : Grace Geyoro 13′, Sandie Baltimore 34′, Sakina Karchaoui 64′ pour le PSG

Lyon
1-Christiane Endler ; 12-Ellie Carpenter, 21-Kadeisha Buchanan, 3-Wendie Renard (cap.), 4-Selma Bacha (5-Perle Morroni 66′) ; 9-Lindsey Horan, 6-Amandine Henry ; 13-Catarina Macário ; 20-Delphine Cascarino (19-Emelyne Laurent 90+2′), 14-Ada Hegerberg, 28-Melvine Malard (9-Eugénie Le Sommer 66′). Entr.: Sonia Bompastor
Non utilisées : 16-Sarah Bouhaddi (G), 40-Emma Holmgren (G), 8-Sara Björk Gunnarsdóttir, 18-Alice Sombath, 25-Inès Benyahia, 29-Griedge Mbock Bathy Nka
Suspendue : Damaris Egurrola

PSG
1-Barbora Votíková ; 12-Ashley Lawrence (5-Élisa De Almeida 86′), 15-Amanda Ilestedt, 4-Paulina Dudek, 7-Sakina Karchaoui ; 18-Laurina Fazer (25-Magnaba Folquet 79′), 8-Grace Geyoro (cap.), 13-Sara Däbritz ; 11-Kadidiatou Diani, 9-Marie-Antoinette Katoto, 21-Sandy Baltimore (10-Ramona Bachmann 77′). Entr.: Didier Ollé-Nicolle
Non utilisées : 16-Constance Picaud (G), 40-Charlotte Voll (G), 6-Luana, 17-Celin Bizet Ildhusøy, 19-Estelle Cascarino, 23-Jordyn Huitema, 27-Léa Khélifi, 28-Jade Le Guilly