Je ne sais pas si les cris de Jean-Michel Aulas dans l’Equipe lui auront servi ? Fustigeant une D1F en retard sur les championnats anglais et espagnols. Prévoyant ou prévenant de l’arrivée prochaine d’une déchéance de la division d’élite française en comparaison de ses concurrentes européennes.
Sans se soucier du regard du Président lyonnais, les filles de la D1FArkema se sont éclatées dans cette 16e journée, à quelques encablures de la fin du championnat (22e journée).
Le Paris FC se démonte et remonte face à un valeureux Fleury (3-1) ; Montpellier, à l’extérieur, ne recule pas face au Paris Saint Germain (0-0) donnant au club de la capitale au lendemain de la défaite des pros à Madrid, l’amer goût de l’insatisfaction ; le lendemain, l’OL, attendu royal ou plutôt reines, se fait bousculer à Saint-Etienne, dernier (1-1) ; Reims, après une élimination récente en CDF prend le vent de la victoire à l’extérieur (0-1) face à Guingamp ; le GPSO Issy 92 fait de même à Dijon (0-1) quand Bordeaux réussit, seulement en fin de match, à valider sa victoire à Soyaux (0-3), en mettant deux buts après la 90′.
Le Paris Fc et Fc Fleury s’éclatent dans une bonne rivalité
Pour l’illustrer, quoi et que de mieux que les chants des joueuses du Paris FC (3e), célébrant leur victoire après avoir été menées à domicile face à leurs concurrentes directes et voisines, Fleury FC 91, juste derrière au classement. Un chant qui n’a rien d’habituel, où l’initiative mène la danse, loin des « répétitions trop répétitives » et avec le sens commun du plaisir et de l’échange en commun.
C’est frais où le passé n’a pas de place avec un regard dynamique et positif vers l’avenir. Ce que le football féminin était auparavant.
Les joueuses parisiennes étaient menées (0-1) dès la 13′ par la puissante avant-centre GRABOWSKA, buteuse dans la même situation où elle avait échoué la semaine dernière, en Coupe de France, face à la même équipe. Un coup du sort à domicile sur lequel le Paris FC aurait pu s’écrouler.
Pourtant, elles sont revenues et ont marqué par trois fois. Sur un doublé de Mathilde Bourdieu, entrée en cours de rencontre lors du match de Coupe, revenue de blessures, (27′ et 61′), pour que Clara Matéo (88′) entérine cette victoire, annonciatrice de 3e place européenne pour le club qui n’a gouté à l’Europe qu’en 2013.
Montpellier, orgueilleux au Camp des Loges
Le Paris Saint Germain féminin joue en solo quand les hommes gagnent et sont sous le feu des projecteurs si ces derniers perdent. La défaite en Coupe d’Europe face au Real Madrid de mercredi dernier ne peut que marquer le quidam qui a vu les couleurs parisiennes à l’écran. Lorsque l’arbitre a sifflé la fin de rencontre sur un (0-0), les stéréotypes sont ressortis.
Cinq points de différence avec l’OL s’annonçaient. Les ex-championnes de France (quatorze titres de rang) et d’Europe (sept titres), à la course des titres perdus en 2021 qui semblaient leur appartenir, allaient à quelques cent kilomètres, s’opposer aux dernières du championnat. La victoire les attendait.
Un simple calcul sur son portable rendait le rubicond de la différence entre le PSG et l’Ol infranchissable. D’autant plus infranchissable qu’on jouait la 16e journée d’un championnat qui en compte vingt deux.
La perte du titre chèrement acquit en 2021 se dessinait à l’horizon, limitant l’impact des féminines parisiennes dans le concert des équipes leaders avec ce stéréotype profilée à l’horizon. Pour les hommes, toujours perdants en Europe, quant aux féminines, toujours seconde en championnat.
Les deux équipes mariées au désaveu par la réalité.
Saint-Etienne retourne la situation.
Le destin aura eu le mérite de ne pas se poser la question pour les parisiennes. Dès le lendemain, l’OL se fait bousculer par Saint-Etienne (1-1) remettant les deux équipes à la même différence (1-1). Un résultat offrant même la possibilité de croire en une défaite lyonnaise dans un des cinq matches restants, avant l’opposition directe de l’avant-dernière journée à Paris, entre les deux leaders.
Les parisiennes ont terminé ce samedi d’une bien meilleure manière qu’à son début ! Les joueuses ayant le téléphone de beaucoup de joueuses. Cela a dû « chambrer », sur les réseaux privés.
Saint-Etienne, dernier, à deux doigts de gagner contre l’OL, leader
Saint-Etienne réussit l’exploit incroyable de faire match nul face à l’Olympique Lyonnais (1-1).
Un exploit car les stéphanoises sont dernière du championnat. Quarante point les séparent du leader l’Olympique Lyonnais. Un exploit inattendu compte tenu que les lyonnaises, sachant le résultat des parisiennes la veille, n’avaient qu’à entériner la différence pour ensevelir les rêves parisiens.
Un exploit incroyable, réellement incroyable, car ce n’est pas Saint-Etienne qui est revenu au score mais Saint-Etienne qui a ouvert le score (73′), réanimant le cœur des parisiennes dans l’optique de croire en une défaite lyonnaise, contre balançant l’incroyable (6-1) subi dans le Rhône en Novembre.
Imaginez ce qui ce se serait passé si l’Ol perdait contre Saint-Etienne, dernier du championnat ? Une porte grande ouverte au PSG ! Et que dire pour les fans lyonnais ? En sachant la rivalité historique avec l’AS Saint-Etienne au masculin.
Alors l’OL est revenu par l’inévitable et performante Melvine Malard (79′). Sauf que dans les dix minutes restantes, elles n’ont pas réussi à marquer. Donnant de l’espoir aux futures adversaires lyonnaises, en mal de points à quelques encablures du terme de la saison, et remettant Paris dans le sens du rêve possible : une défaite lyonnaise ?
Une joueuse a porté son équipe. Comme quoi, rêver à l’impossible, c’est toujours possible. La gardienne Emily Burns.
En attendant, le faux pas du PSG est annulé par celui lyonnais. Les ex-championnes de France et d’Europe devront chercher des solutions avec un nombre important de blessées (Marozsan, Edler, Morroni, Horan, Cascarino) comme de retours (Gunnarsdottir).
L’homogénéité est là
Soyaux ne craque qu’à toute fin de la partie
Soyaux, mal classé (10e), dont on ne sait si les projets entrepreniaux ont une réalité économique (création d’un centre privé de formation au niveau de l’élite) ou sociétale (projets de reconversion) concrêtes faisant penser à la difficulté d’équilibrer une performance sportive de haut niveau avec une logistique et une stratégie d’entreprise.
Soyaux, exclusivement féminin sur le terrain, n’est mené que de (0-1) face à Bordeaux, ex-européen, qui lui rend, depuis plusieurs saisons, plusieurs tailles dans ce championnat. Les bordelaises, dans ce derby, ne s’imposeront finalement à la 90′ et 93′ (0-3).
Le Stade de Reims, éliminé par Nantes (D2F), la semaine dernière, retrouve le goût de la victoire, sur un score serré (0-1) à Guingamp. Petit score, grande victoire. A l’extérieur !
Dijon et le GPSO Issy 92 s’oppose. L’avant dernier du championnat l’emporte sur la plus petite des marque (0-1). A l’extérieur …..
Sérieusement, sans savoir si cela va continuer mais pour cette 16e journée, les joueuses de la D1F Arkema se sont éclatées !
William Commegrain Lesfeminines.fr