Formiga, joueuse de football professionnelle, est la mère de toutes les générations actuelles et passées de joueuses qui se trouvent sur un terrain de football. Brésilienne de 43 ans, elle joue son dernier match avec le Brésil, dans une rencontre amicale face à l’Inde. Son premier maillot brésilien en A a été porté en 1995.

Sa performance humaine

Une mère, car elle autant protectrice dans le jeu que peut l’être celle qui vous a donné le jour et souhaite vous préserver des embarras de la vie. Là, du jeu. A un poste où, milieu défensive ou relayeuse, elle n’est jamais loin de vous et de votre balle, prête à recevoir la passe qui vous débarrasse d’un problème. Une mère-amie, une mère complice.

Une mère quand elle va dans les pieds adverses, chercher cette balle qui pourrait vous envoyer en enfer. Là, elle est forte, dominatrice, puissante, physique. La mère copine, quand à l’entraînement, elle rit, plaisante, s’amuse des jeux du football. La mère caline, quand, dans le froid d’un vestiaire, ou d’une salle neutre d’hôtel, vous ne voyez pas votre nom à l’affiche.

Une mère exigeante, dure, quand dans l’effort du combat qu’oblige le sport de haut niveau, par son regard, elle vous juge et vous demande d’aller plus loin que le loin. L’infini de la performance.

Une mère tolérante, acceptant toutes les sarabandes d’une Cristiane, Marta, Débinha, parties comme des feux follets, pour s’encastrer dans la défense adverse, prises par le feu de leur talent et innocence, obligeant l’équipe à un retour en arrière qui vous brûle les poumons quand l’adversaire envoie du bois du plus haut niveau.

Une mère car elle sait tellement de choses, qu’un simple geste est déjà la réponse.

Sa performance sportive

Milieu de terrain, elle a convaincu tous les sélectionneurs brésiliens (douze), depuis ses 17 ans (1995) alors qu’elle entrait dans la sélection nationale. A cette époque, il n’existait qu’une seule édition de la Coupe du Monde, créée en 1991 et remportée par les USA.

Avec ce dernier match en sélection nationale, elle aura porté pendant 234 fois le maillot auriverde. Un record brésilien qui lui permettra de faire sept Coupes du Monde (1995, 1999, 2003, 2007, 2011, 2015, 2019) et les sept Jeux Olympiques (1996, 2000, 2004, 2008, 2012, 2016, 2020). Un record mondial qui risque de rester définitivement dans l’histoire. Homare Sawa (Japon, 6 world Cups), championne du Monde a joué sa dernière coupe du monde en 2015 au Canada. Marta et Christine Sinclair, toujours en activité, n’en sont qu’à cinq.

La concurrence et les exigences du football féminin rejoignant ceux du football masculin, où le record est tenu par quatre joueurs : Antonio Carbajal, Lottar Matthaus, Gianluigi Buffon, Rafael Marquez.

« La fourmi », pour son influence au milieu de terrain, a fait plus de dix sept clubs différents, naviguant au Brésil (11 périodes différentes), puis quatre séjours aux USA (New Jersey, Sky Blue, Gold Pride, Chicago Red Star) faisant sa plus longue période au Paris Saint Germain (2017-2021). Des titularisations avec le brassard de capitaine, notamment au PSG et en équipe nationale.

Elle aura gagné sept titres de Championne d’Amérique du Sud (Copa America) avec le Brésil, n’en manquant qu’un (finale). Deux finales des jeux Olympiques en 2004 et 2008. Une finale mondiale en 2007 lors de la 4e Coupe du Monde. Une période où le Brésil titille le Monde.

En clubs (17), elle aura sept titres nationaux, trois coupes Libertadores, 3 Coupes nationales, 1 championnat et une Coupe en France.

Toutes les joueuses internationales la connaissent. C’est la mère du football féminin.

William Commegrain Lesfeminines.fr

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