Les derbys sont souvent le lot d’écritures médiatiques et dans ce cadre, si on doit y mettre du contenu, je dirais que le meilleur derby du Paris Fc qui n’en manque pas, se trouve à …. 600 kilomètres, face à Bordeaux.

Premier derby : Fleury, un voisin qui s’annonce proche en contenu

Il faudrait chercher la meilleure adversité du Paris FC auprès de Fleury Fc 91, touchant à huit kilomètres de distance, l’ex-club Juvisy, entité historique du football féminin, repris par le club de Pierre Ferracci en 2017 et la ville de Fleury-Merogis.

Une distance encore plus courte puisque l’ex-Juvisy joue comme résident officiel dans la ville de Bondoufle (stade départemental Robert Bodin), à quelques six kilomètres de son adversaire en D1FArkema, monté en 2018. La contrepartie d’un engagement contractuel avec le département de l’Essonne, cherchant un locataire à son grand stade, trop souvent inoccupé.

Ecran google maps.

Je ne sais pas s’il existe en football féminin, au sein de l’élite des championnats du monde, deux clubs adverses aussi proches et dans le même championnat !

Appelé Val d’Orge vainqueur du championnat de D2F en 2017, devenu Fleury 91 Coeur d’Essonne en D1F l’année de sa montée, les voisines de l’ex-Juvisy devenu le Paris FC la même saison, finissent huitième de la saison écoulée. Jamais dans le lots des équipes condamnées, elles titillent le Paris Fc, pas loin de mettre au mot Derby, un contenu interrogatif leur laissant une chance de le remporter.

Aujourd’hui, à la fin de la 8e journée, elles se trouvent juste derrière le club de la capitale. Excellent 3e depuis le début de la saison avec 18 points (6V, 2D) quand Fleury se trouve à trois points (5V, 3D). Les troupes de Sandrine Soubeyrand ayant remporté le premier acte (0-1) à l’extérieur ; la revanche se jouera le 12 mars lors de la 16e journée.

Second derby : Celui avec le Paris SG, calqué maintenant sur le nom de la ville ! Paris

Il fut un temps où Juvisy pointait devant le Paris Saint Germain. Puis de 2012 à 2016, l’histoire du Paris Saint Germain a été de courir après l’Olympique Lyonnais et d’un autre côté, de repousser Juvisy de la seconde place du championnat. Une action réussie rapidement mais avec difficulté lors de certaines rencontres.

A cette époque, Juvisy ne vivait qu’un seul derby : celui face au PSG et l’opposition était au RDV.

Credit photo : Giovanni Pablo. Janice Cayman face à Alushi (PSG).
Credit photo : Giovanni Pablo. Janice Cayman face à Alushi (PSG PFC-2014-2015).

Aujourd’hui, il existe une totale différence entre les deux clubs, équipes et joueuses. Deux finales européennes (2015-2017), deux coupes de France (2010-2018) et un titre de championne (2020) quand l’histoire de Juvisy se conjugue dans les décennies 1990-2010.

Si derby avec émotion, il peut y avoir ; la vérité lui donne corps de par le nom des deux clubs, incluant la ville de Paris. D’un côté le Paris Saint Germain, issu d’ailleurs du Paris FC ancien, devenu étoile mondiale du football avec un classement qui le situe dans le Top 10 des clubs mondiaux et le Paris Fc (Ligue 2) qui a réussi à s’imposer comme le second club de la capitale, quand les candidats étaient nombreux : Red Star (N1), Créteil (N2) et autres. Une place plus modeste.

Troisième derby : celui face au GPSO Issy 92, ville d’Issy les Moulineaux, banlieue de Paris, qui n’ira pas plus haut.

La vile d’Issy les Moulineaux navigue aux alentours de 9.000 € du m2 pour les futurs propriétaires d’ appartement Prix immobilier Issy-les-Moulineaux (92130) (meilleursagents.com). Un prix parisien quand Juvisy, à 30 kms de Paris tourne autour de 3.500 du m2, selon le même site de référence Prix immobilier Juvisy-sur-Orge (91260) (meilleursagents.com).

Une ville qui s’est tourné vers les métiers de l’audiovisuel et du cinéma. De nombreuses chaînes de télévision (on en compte 18 sur ce site Chaînes de télévision à Issy-les-moulineaux (92130) – Mappy) y ont leurs sièges (RFI, France 5, CNews, France24, Eurosport, Canal Plus, etc ) ou des bureaux.

Avec tous ses éléments, on a là une ville qui pourrait inquiéter Bordeaux, le Paris Saint Germain et Paris FC, Montpellier et l’Olympique Lyonnais.

Son maire, André Santini, 82 ans à ce jour, élu depuis 42 ans, y promène sa bonhomie, son cigare, son pouvoir avec une aisance de jeune homme. Tranquille. Ayant exercé un nombre de pouvoirs qui l’aurait fait Maréchal s’il avait été militaire.

Le GPSO d’Issy 92 qui subit la concurrence ou complète l’offre féminine de la ville si on voit dans le sport amateur féminin, une stratégie politique, de l’équipe championne (1 coupe de la Ligue, plusieurs finales nationales et européennes) devenue Paris 92 en 2018 et dont la situation actuelle convient bien à tout le monde.

De temps en temps en D1FArkema (3 descentes, 3 montées) et une hiérarchie locale claire pour tous et toutes. Une situation donnant peu de possibilités au club d’Issy, naviguant entre la 10e et dernière place de ces précédentes montées.

Le mètre carré monte. Les entreprises sont bien à Issy les Moulineaux. Tout va bien. Peu de chances que le derby avec le Paris Fc donne du contenu. Les filles de Sandrine Soubeyrand l’ayant emporté à l’extérieur (0-5) lors de la 7e journée. Croissants et toasts à la sortie.

Quatrième derby : Bordeaux titille le Paris FC. Peut-être le vrai derby !

Claire Lavogez, ex-joueuse de Montpellier, Ol, Fleury et maintenant Bordeaux. Pressentie à Juvisy un temps. Crédit Bordeaux Fcgb

L’Histoire est récente mais elle a le mérite d’avoir du goût et du tempérament.

Sandrine Soubeyrand et Patrice Lair, coaches respectifs des deux équipes, ont des histoires à se mettre sous la dent quand l’une était joueuse, capitaine de l’Equipe de France et de Juvisy et que, Patrice Lair, montrait ses dents pour faire gagner l’Olympique Lyonnais. Ceux qui ont un peu d’histoire se souviennent d’un bras d’honneur à Gerland et la colère de la joueuse dans les couloirs du stade avant d’aller au contrôle anti-dopage.

Depuis le temps est passé par là. Les caractères se sont modelés mais l’histoire reste.

La seconde anecdote à associer entre le jeune club de Bordeaux à celui historique du Paris FC. C’est la signature de plusieurs joueuses essentielles et d’avenir vers le club de la gironde en 2020. Des joueuses qui dans l’esprit parisien, étaient redevables à leurs nouvelles couleurs de les avoir mise en valeur et qui prenant le train de la meilleure proposition et du contenu, affaiblissait encore plus, un Paris Fc, malmené sur le terrain et au classement. Faute de compétences dans son coach de l’époque. Bordeaux, récent en D1F (2017) finissait 4e devant le Paris FC (5e).

Estelle Cascarino, jumelle de Delphine, venue en 2016 et partie pour la saison 2020 à Bordeaux après trois saisons à Paris, auréolée d’une sélection internationale à 20 ans. Charlotte Bilbault, 29 ans, quatre saisons au Paris Fc, partie la même année, ayant gagné 18 sélections à Paris. Ines Jaurena, six saisons à Paris, prenant le même train. Un crime de lèse-majesté dans ce club qui instaure, l’installation, l’évolution, la maturité et le départ de ses joueuses comme une règle de vie et d’obligations.

Pas un match où ses joueuses n’ont pas été essentielles à la victoire bordelaise, plus courantes que ce soit en championnat ou en coupe de France. Dans des matches, souvent au couteau.

Lors de la saison 2020, le retour ayant été annulé pour cause de Covid, l’aller avait vu la victoire bordelaise (0-3) à Bondoufle avec une victoire en Coupe de France (1-1, dernier tir au but d’Ines Jaurena réussi). Pour la saison 2021, les bordelaises avaient remis le couvert (0-1) à Bondoufle quand le Paris FC avait obtenu sa revanche à l’extérieur (2-3) lors du retour.

https://youtu.be/tyxDyeV2e_U Voyez l’impact de cette victoire des parisiennes à Bordeaux. « Historique » crie un membre du club au coup de sifflet final.

Même si rien ne les oppose en tension, à noter néanmoins qu’aucune ex-joueuses bordelaise ne sont venues, pour l’instant, jouer au Paris FC. Les deux clubs sont vraiment très proches et la balance penche actuellement pour Bordeaux (5e), vainqueur à Charlety, stade du Paris FC (3e), sur le score de 1-3.

Entre ces deux clubs, il y a un esprit Derby. Les joueuses ont certainement coché le retour.

William Commegrain Lesfeminines.fr