Rien à dire. Une demi-finale où il n’y a rien à dire tellement elle souffre de contenus. Les USA n’ont pas su trouver de solutions offensives dans cette compétition qui est la leur ; les australiennes ont manqué de contenus dans le jeu, à deux doigts de se faire éliminer en 1/4 de finale face au Royaume-Uni, sur un but égalisateur de Sam Kerr à la 89′.
Le bilan des rencontres de cette 32e olympiades et 29e Jeux de l’ère moderne est, de manière surprenante, en faveur des Matildas. Trois victoires, deux défaites, un match nul alors que les USA, numéro 1 mondial, n’aligne qu’une seule victoire, deux défaites et deux matches nuls.
Il est impossible de mettre les futures hôtes de la Coupe du Monde 2023 en favori de cette rencontre. Cela impliquerait que les USA termine 4e des Jeux de Tokyo, venues pour l’Or, venues pour écrire l’Histoire avec un doublé Mondial-JO ! Quelle déconvenue d’autant que ce serait la seconde édition consécutive des Jeux où les américaines rentreraient au pays sans médaille, après Rio en 2016 (1/4 de finale) et Tokyo 2020.
Pour une équipe dont le palmarès olympique annonce quatre médaille d’Or et une médaille d’Argent en six éditions, il faut s’attendre à un ouragan de critiques.
Le système de jeu de Vlatko Andonovski n’est pas convaincant. La victoire se jouera si les joueuses passent outre et dépassent leurs fonctions. Il faudra de l’intelligence, de la volonté, de la détermination à gagner. Pour cela, elles doivent être convaincues d’être meilleures que leur adversaire.
On sait que les américaines ont de l’orgueil. Ce ne sont pas les risques de critiques qui vont les faire réagir, c’est l’orgueil des championnes. Comment accepter une telle situation pour Alex Morgan, Megan Rapinoe, Tobin Heath, O’Hara, Carly Lloyd et autres ?
Impossible à accepter. D’ailleurs inacceptable.
Peuvent-elles le subir ?
La prestation des USA donnent du crédit et du contenu à cette nouvelle interrogation. Effectivement le jeu proposé américain ne garantit pas qu’il suffisse d’avoir la volonté de gagner pour qu’elle soit significative de médaille. Là, le bronze. D’autant que les australiennes, fortes dans la confédération asiatique où elles évoluent, sans pour autant en être un leader, situation partagée avec le Japon et la Chine, a la possibilité de mettre un premier pied dans l’Histoire.
Gagner sa première médaille olympique, s’installer dans un leadership continental après la déconvenue du Japon et de la Chine, dépasser le stade des 1/8e ou 1/4 dans lequel elle évolue sur le plan international, et préparer au mieux la Coupe du Monde qu’elle organise en 2023, sachant que Brisbane s’annonce pour 2032.
Dans ce cadre, elle possède une arme de confiance : Sam Kerr, deux fois meilleure buteuse de la NWSL où elle évoluait avant de s’installer en Angleterre.
Si le match est serré, elle sera décisive.
Intéressant de voir l’influence du coach australien, Tony Gustavsson, de nationalité suédoise, sur la rencontre. Coach de Tyresö (Suède), en finale de la WCL en 2014, puis dans la foulée, coach adjoint des USA avec Pia Sundhage et Jill Ellis. Il connait très bien les américaines et possède l’expérience du Mondial 2015 (victoire), de la défaite des USA (2016 Rio) et de la victoire au mondial en France (2019).
Pour les USA, mieux défendre et marquer. Pour l’Australie, tenir et ruer pour assommer.
William Commegrain Lesfeminines.fr