Lorsque Chelsea a terminé 3e de son championnat en 2019, laissant sa place européenne à Arsenal, championne et Manchester City. Rien n’a bougé, au contraire, le club d’Emma Hayes a continué d’avancer.

Emma Hayes, celle qui a quelques semaines de l’accouchement de ses jumeaux, était sur le banc pour un match de championnat et de coupe d’Europe, donnant naissance à son fils en mai 2018 à 41 ans. A la tête de l’équipe féminine depuis 2012, elle doit faire partie d’une liste très courte et rare de coaches encore en place, neuf ans après son installation, dans un football féminin qui pendant ce temps, n’a pas arrêté d’évoluer.

Evoluant dans le football féminin depuis 2003, elle connaît très bien cette pratique. Les joueuses, son évolution, et mesure à quel point les récompenses sont rares et longues à venir. Les premiers titres arriveront en 2015. L’Europe mettra bien plus de temps, le football féminin anglais ayant connu une période de régime après son élimination à l’Euro en 2013 et des clubs qui ne passaient par les 1/8e de finale européen, à l’exception d’Arsenal.

Depuis, la troisième place au Mondial canadien de 2015, les demi-finales de l’Euro 2017, la quatrième au Mondial 2019, des performances qui ont donné du corps à l’ambition anglaise.

L’Angleterre en évolution constante depuis quatre ans.

D’abord, une saison nordique dans le passé qui s’est calée sur celle du continent européen pour la saison 2017-2018. De septembre à Juin.

Puis, un championnat exclusivement professionnel dont le ticket d’entrée était à l’image de celui américain. Il suffisait d’avoir le budget minimum (500.000 €) pour y participer, sans montée ni descente de prévue. Pour qu’ensuite, la FA le transforme en un principe mixte avec onze clubs (2018-2019) pour lui donner une crédibilité, des montées et descentes conservant l’obligation de professionnalisme de toutes les joueuses. Une obligation obligeant Sunderland (2019) et Yeovil Town à baisser le rideau, remplacés par Tottenham et Manchester United.

Un championnat bénéficiant d’un support de qualité, la banque Barclay’s, investissant plus de 10 millions de livres sur trois ans. Avec un pot de £ 500,000 pour les champions de la ligue.

Barclays

Les fans se délectent du « plat anglais ».

L’Evolution est la première demande des fans du football féminin. Bien plus importante que le contenu et les résultats. Dans ce cadre, les fans se délectent de l’évolution anglaise.

Les anglais avec un championnat totalement professionnel, des joueuses étrangères à foison, une copie-conforme du football masculin, .. Tous les regards européens sont positifs quand on parle de Chelsea et surtout de l’Angleterre.

D’ailleurs, dans cette équipe faite d’européennes, l’Europe trouve identité.

En consultant les vingt-trois du club, on trouve seulement huit anglaises dans cette équipe. Soit 1/3 de l’effectif. Telford, Blundell, Bright, Carter, Charles, Spence, England et Kirby. L’essentiel est fait de deux écossaises, une canadienne, une danoise, une galloise, une coréenne du sud, deux norvégiennes, deux allemandes et trois suédoises.

Enfin, dans un monde très LGBT, l’histoire romanesque et magnifiquement vécue de Pernille Harder, danoise et Magdelena Eriksson, suédoise emporte les cœurs. Même la FIFA a communiqué sur cette union.

En football, Emma Hayes a les mêmes joueuses sur le terrain

En quart de finale face au Paris Saint Germain en 2019, les parisiennes étaient revenues au score sur (0-2) subi à l’aller. La norvégienne Mjelde avait éliminé les joueuses d’Olivier Echouafni sur un magnifique but obtenu à la 91′.

Du caractère. Assez fort pour ne perdre en 1/2 finale contre l’Olympique Lyonnais sur d’une courte tête (2-1 ) à Lyon. (1-1) à domicile. Deux buts marqués à l’OL, est un indicateur de marque.

2020, Chelsea regarde Arsenal ne pas exister contre le Paris Saint Germain (2-1). Préparant 2021 avec l’annonce en pleine compétition de la signature de Pernille Harder, considérée comme la meilleure joueuse européenne actuelle. De Wolfsburg, elle ratera sa finale contre l’OL, sans que l’on sache si cette annonce stratégique -à la Bernard Tapie- du club anglais, n’a pas déstabilisé la joueuse de Wolfsburg.

Ces joueuses sont à l’image d’Emma Hayes. Qu’elles adorent, déjà en 2017 !

2017, Bayern contre Chelsea. Les joueuses principales sont les mêmes.

Une finale porteuse

La présence en finale de Chelsea n’est pas le fruit du hasard ! Elle a disposé du Bayern de Munich sur un score impressionnant (4-1) après avoir perdu l’aller en Allemagne (2-1). Les joueuses ont du caractère.

Pernille Harder mais aussi Fra Kirby, Sam Kerr l’australienne meilleure buteuse aux USA et en Angleterre, Ingle, la coréenne Ji, la norvégienne Reiten, la canadienne Fleming. Toutes ont du caractère. Dans leur jeu. Et que dire de Berger, la gardienne qui a annoncé un cancer pour revenir sur le terrain depuis peu.

Têtues. Pour elles, la finale est la marque anglaise d’un futur leadership européen. C’est dans cet esprit qu’il faut voir l’équipe anglaise.

Elles concourent pour dire que le futur est professionnel, totalement professionnel, donnant un éclairage à l’Euro 2022 qu’elle organise à la maison. Eclairage encore plus prégnant si le Royaume-Uni prend une médaille aux JO de Tokyo à venir.

En cas de défaite, Chelsea continuera. Il n’y a pas plus têtu que des anglais.

Pourtant quatre dirigeants ont démissionné de leurs fonctions dans les clubs WSL Birmingham, Manchester United, Arsenal et Aston Villa. Carla Ward, l’entraîneur sortante de Birmingham, a remis en question l’engagement de certains clubs tandis que Casey Stoney, le manager sortant de Manchester United, aurait démissionné en raison de problèmes non résolus liés au manque d’installations d’entraînement et d’autres infrastructures.

William Commegrain Lesfeminines.fr