Un score en première mi-temps autant inexplicable qu’inexcusable (5-0)

On ne peut pas analyser cette rencontre en lui trouvant une excuse. Quand on est le Paris Saint Germain féminine, avec de telles joueuses, on n’a pas le droit de prendre 5-0 face à n’importe quelle équipe en demi-finale de la Ligue des Champions.

C’est inexcusable. Et rien ne peut justifier un tel score, quand bien même il s’agisse de l’Olympique Lyonnais qui d’habitude, score ainsi en seconde mi-temps.

Prendre 5 buts dans les 45′ minutes, c’est du domaine de ce qui est arrivé au Japon face aux USA en finale de la Coupe du Monde. Quatre buts en 17′. Le match s’était terminé sur le score de 5-2 pour les américaines. Là, la partie se terminera sur un sévère 7-0 pour les lyonnaises qui établiront deux records :

  • celui du nombre de spectateurs au Parc OL avec 22.050 spectateurs
  • celui du nombre de victoires en Ligue des Champions pour Camille Abily (50è)

et ont failli donner au Paris Saint Germain celui de la défaite la plus importante prise en demi-finale dans l histoire de la Ligue des Champions qu’elles partageront, à égalité, avec Brondby (2015) qui avait pris un sévère 7-0 à l’aller contre Frankfurt pour perdre à la maison, la demi-finale retour sur le score de (0-6).

Frankfurt ayant fini champion, espérons et souhaitons que cela soit un heureux présage pour l’Olympique Lyonnais.

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Les deux buts de la seconde mi-temps seront marqués par les remplaçantes. 

Et quelles remplaçantes : Lotta Schelin et Louisa Necib.

Si un tel score est inexcusable avec de telles internationales parisiennes qui savent fermer un jeu ; à l’inverse, le jeu lyonnais a été d’une puissance rare.

Incroyable, prêtes à profiter de chaque opportunité qui se présentait pour bénéficier soit d’erreurs, soit de passes qu’elles ont transformées, soit d’initiatives pleines de talents avec par exemple un superbe coup franc de Camille Abily (45′) comme une frappe pleine lucarne de Louisa Necib (73′), entrée à la 63′.

Quand Lotta Schelin y va de son but pour le 7è au compteur lyonnais (76′), vous vous dites que les remplaçantes (entrée à la 60′) avaient envie de marquer autant que les titulaires et vous comprenez l’esprit lyonnais.

Lyon chante pour l’Europe. C’est sûr et certain. Cela n’explique pas la déroute parisienne.

Montage trouvé sur twitter.

Montage trouvé sur twitter.

Un score incroyable de Lyon à la mi-temps : 5-0. 

Seul Brondby (2015) au match retour avec pris 0-5 à la mi-temps face à Frankfurt à ce niveau de la compétition. Comment penser que le Paris Saint Germain puisse craquer ainsi en une mi-temps ? Tout simplement parce que les lyonnaises ont décidé de le leur faire penser et vivre.

Ada Hegerberg va chercher une balle impossible pour marquer le premier que seul un esprit de « tueuse » peut vouloir aller chercher, tel que Camille Abily le disait dans son interview à footoféminin. (18′, 1-0, Hegerberg).

En 25′, le PSG en prendra quatre autres. Laure Boulleau sort et c’est lisa Dahklvist qui entre (21′). A la 28′, c’est Eugénie Le Sommer qui aggrave la marque (28′, 2-0, Le Sommer) après un but hors jeu refusé qui était valable. Cela reste encore jouable pour le PSG qui peut revenir dans l’enjeu avec un but de marqué.

L’Olympique Lyonnais met 3 buts en 6 minutes.

Soudain, comme une marque du sort ou une marque divine, voilà Kheira Hamraoui (32′) et Laura Georges (39′) qui sortent sur blessure remplacées par Morroni et Rosana ce qui donnent les trois changements parisiens de faits.

A cet instant. Soit on prend cela comme un problème, soit l’équipe se ressoude sur cette difficulté pour faire face.

Pourtant l’Olympique Lyonnais mettra trois buts en 6 minutes à compter de la 40′ ! Ce sera Ada Hegerberg qui fait un doublé sur une passe d’Eugénie Le Sommer (40′, 3-0, Ada Hegerberg). Eugénie Le Sommer qui double aussi suite à une perforation d’Elodie Thomis (43′, 4-0 Thomis) et Camille Abily qui met un superbe coup franc à la 45′ (5-0, Abily).

On assiste à l’incroyable. Comment aller dans les vestiaires avec un tel score dans « la musette », pris dans un tel stade, face à une telle audience et devant un public de choix. C’est purement catastrophique.

Le Paris Saint Germain n’aura qu’une seule occasion pour sauver l’honneur. Mais que dire et que faire ? Il n’y a pas à l’évidence une telle différence entre les deux équipes, sur la pelouse, il n’y avait que des internationales.

Pourtant le PSG a pris 7-0 en demi-finale aller de la Ligue des Champions contraint par la qualité de l’Olympique Lyonnais, c’est indéniable mais tout autant par ses erreurs et ses faiblesses dans ce match. Et pourtant, regardez la feuille de match. Quelles joueuses alignées ! Après la défaite à Montpellier, le constat s’impose. Il manque quelque chose d’important au PSG qui ne manque pas à l’Olympique Lyonnais.

Le match sera difficile au Parc des Princes pour le retour.

William Commegrain lesfeminines.fr

PS : le PSG jouait sans Shirley Cruz et Jessica Houara D’Hommeaux. L’Olympique Lyonnais jouait sans Amandine Henry et Claire Lavogez.

Jean-Michel Aulas, président de Lyon : « Ce succès entrouvre les portes d’une finale en UEFA Champions League. Quand on est dirigeant, c’est quelque chose de merveilleux. C’est vrai que cela fait longtemps que je cours après ces victoires. Pour les garçons, on s’est arrêté en demi-finales. Avec les filles, on va aller à nouveau en finale. Il faut encore jouer le match de lundi, mais on peut dire qu’il y a 99 chances sur 100 d’aller à Milan. Le stade aussi a été magique ».

Farid Benstiti, entraîneur de Paris : »C’est un état d’esprit d’une section de football féminin au Paris-Saint-Germain qui doit être certainement plus agressive, dans toutes nos entités. C’est indispensable. À l’Olympique Lyonnais, quand elles jouent contre le Paris-Saint-Germain, elles veulent nous écraser. Il faudrait inverser la chose, comme les garçons le font. Mais ça ne va pas être de sitôt. Ce n’est pas facile de récupérer les joueuses de Lyon. Elles sont à Lyon et elles y sont bien. »

« C’est compliqué, dans le football, quand on est mené deux buts à zéro, rien n’est terminé. Mais nous faisons des erreurs grossières. On sait que notre force est a vitesse, on fait des erreurs dans l’alignement ».

« Il fallait rentrer à deux buts à zéro à la mi-temps. L’ambition des joueuses d’aller les chercher a compromis la match. Un bloc un peu trop haut, c’est ce que notre adversaire recherchait. Il y a eu aussi la succession de blessures, ce fut très compliqué. Mais cela aurait pu finir plus qu’à sept. C’est une catastrophe. Pour l’instant, je n’ai pas vraiment d’explication ».

Farid Benstiti, entraîneur de Paris :  » Pour le match retour, nous avons essayé de terminer sur un bon résultat, sans penser à la qualification. Notre équipe vaut mieux que ça. C’est certain. On va essayer juste de faire un bon match, éviter des erreurs d’enfant ».

source fr.UEFA.com