Sara Däbritz est née un 15février 1995. Elle aura 26 ans très prochainement. Vice-capitaine de la sélection allemande, joueuse du Bayern de Munich, elle est arrivée au Paris Saint Germain dès le lendemain de la Coupe du Monde 2019 (1er Juillet 2019). A cet âge, c’est une recrue de choix et d’avenir que le PSG a réussi à convaincre, sans qu’elle ne parle un mot de français.
La filière allemande a été la première à s’insérer au PSG avec les arrivées des doubles championnes du monde, Annike Krahn et Linda Bresonik en 2012. Au fil du temps, elle a été supplée par les américaines (Heath), suédoises (Asllani, Seger), brésiliennes (Cristiane, Erika), jusqu’à chinoise (Wang).
Depuis, elle a peu joué pour les couleurs parisiennes subissant la trop célèbre blessure des « croisés » en décembre 2019 et l’arrêt du championnat mi-mars 2020 (12 matches et 4 buts toutes compétitions confondues). On ne la reverra qu’en Août (2 Août) au cours de la 1/2 finale de la Coupe de France (1-2) et en finale face à l’OL (0-0, défaite au pénalty). Entrée en cours de jeu, elle sera titulaire lors du Top 8 face à Arsenal (1/4, 1-2) en quart et chutera contre l’OL (0-1) en 1/2.
On connait peu Sara Däbritz.
Elle connait déjà bien la France.
On peut découvrir une joueuse par son jeu sur le pitch. Il reste qu’elle obeit à des consignes tactiques et ne peut s’exprimer qu’en fonction de la disponibilité des partenaires sur l’instant où de la situation que ces dernières lui ont donné à exploiter. C’est la particularité du regard qu’on doit avoir sur les attaquantes, quand les défenseurs expriment leurs qualités pour s’opposer à un adversaire.
A l’inverse, quand la joueuse vient s’exprimer en conférence de presse après un match, elle est totalement elle. Encore sous le coup de sa prestation, ses réactions sont celles que l’on pourrait voir dans sa vie quotidienne. Vendredi soir, le Paris Saint Germain avait choisi Sara Däbritz comme représentante des joueuses pour répondre aux questions des quelques personnes présentes.
Qui est Sara ?
Elle écoute tout ce que qui se passe autour d’elle. Juste un mot et immédiatement, elle l’intercepte. Le ressent et y répond. C’est une personne incroyablement positive qui se présente devant les quelques micros présents. Sa fiche sur le site du PSG annonce 1m71. Elle fait plus grande que cette taille et encore plus que ce que nous voyons sur le terrain où, en mouvement, sur des cuisses puissantes, elle parait moins grande, toujours prête à bondir comme un chat.
Cette fille a un mental à part. Les ennuis glissent sur elle. C’est visiblement une adepte invétérée du « verre à demi-plein ». Je ne crois pas qu’un seul souci puisse l’empêcher d’être heureuse de vivre. C’est son talent. Elle a le sourire au bord des lèvres.
Je ne crois pas qu’elle joue au football par ambition. Elle y joue pour son plaisir. Ce jeu est un plaisir.
Pourquoi est-elle si collective dans son rôle de milieu offensive ? Tout simplement car elle ressent tout des autres. Quand elle joue, sa perception est totalement « open » ; ouverte au monde. Défenseurs comme partenaires. Elle voit la partenaire bien placée, ne s’enferme pas dans son monde. Et donc, elle passe. Elle passe.
Chez certaines joueuses, la passe est un effort. Chez elle, la passe est naturelle. Si ses partenaires pouvaient se démarquer plus souvent, déstabiliser la défense adverse par un mouvement, elles seraient surprises de voir la balle arriver dans la profondeur. Qu’elles soient certaines que la numéro 13 parisienne les aura vu et compris dans l’instant.
J’ai tout entendu dans cette conférence de presse pour les questions posées par d’autres. En voilà une autre qui valait son pesant de cacahuètes. La comparant à Dzsenifer Marozsan ??? La joueuse est bien éduquée, elle a marqué sa surprise de manière diplomatique « Marozsan a son jeu, j’ai le mien ». Si j’avais à la comparer à une joueuse, je dirais qu’elle a un regard sur le jeu et sur la vie proche de celui de Gaetane Thiney. Un jeu de passes au-dessus des autres et des qualités physiques pour jouer au plus haut niveau. La française est plus individualiste.
Ses tirs sont rares mais ils sont certainement plus puissants ou -aussi puissants- que ceux de Kadidiatou Diani. Une référence quand on sait la puissance que peut envoyer l’internationale française quand l’envie lui en prend. Son gainage lui offre la possibilité de faire des intérieurs puissants et droits que peu de joueuses peuvent faire. Elle est capable de faire un plat du pied des 30 mètres avec une balle plongeante tout en restant puissante.
Une frappe qui bloque les gardiennes, la pensant au-dessus. Le regard perdu et impuissant quand elles la voit descendre inéluctablement sous la barre, sans perdre un soupçon de force.
Cette joueuse joue avec la balle comme elle joue avec les autres. Si elle était un peu plus égoïste, elle ferait très mal aux défenses féminines, transformées aujourd’hui, en montagne physique. En difficulté devant un pied gauche qui chercherait le trou de souris.
Est-ce que cette joueuse est intelligente ? Il n’y a qu’à l’écouter comprendre et parler le français en 18 mois en France. C’est un vrai bonheur et une évidence.
« Être, c’est percevoir ! ». Il ne manque à Sara Däbritz qu’à plus s’imposer cette phrase ancienne de George Berkeley (philosophe et evêque anglican (1685-1753) qu’on utilise dans le coaching de performance : « Être, c’est être perçu ».
La saison où sur le terrain, elle donnera corps un peu plus à cette maxime, elle sera dans le Top 5 mondial et vainqueur de quelque chose de grand et d’unique avec le Paris Saint Germain au féminin.
Elle a le sourire pour. Heureuse, tout simplement.
William Commegrain Lesfeminines.fr
Cette interception 💨
La passe en retrait 👌
Une finition parfaite 🎯Un duo @PerleMorroni/Sara Däbritz pour entamer de la meilleure des manières cette année 👊#PSGFCGB pic.twitter.com/KFu3UbPQFX
— PSG Féminines (@PSG_Feminines) January 17, 2021