Gaetane Thiney vient de signer, en ce 31 Octobre et au lendemain de ses 35 printemps (28 Octobre 2020), son 400e match en D1F, Coupes de France certainement comprise.

Une aventure qui a commencé lors de saison 2000-2001 à Sainte-Memmie (2001-2007) pour se poursuivre pendant deux saisons à Compiègne (2007-2008) dont une année en D2F. Le reste sera un long mariage avec Juvisy (2008), devenu Paris FC en 2018. Soit 254 matches de championnat selon le site footofeminin.fr. Auquel il faut rajouter 35 matches de coupe de France et 17 de Coupe d’Europe (2011-2013).

Vingt ans de football dans l’élite où sa légion d’honneur sera certainement de n’avoir jamais connu de blessures. On se rappelle ses mots dans le documentaire « Les yeux dans les Bleues » en 1/8e face au Brésil lors du Mondial 2019. Un cri sorti d’une réalité de sportive de haut niveau. (0-0) à la mi-temps.

« Ca fait 20 ans que je me bats pour vivre ce moment-là, hors de question qu’on sorte les filles ! ». Le match s’était terminé sur la plus grande joie certainement des joueuses de ce groupe (1-1) avec une prolongation où Amandine Henry, capitaine de l’Equipe de France, avait marqué un superbe but vainqueur (2-1, 106′).

LE HAVRE, FRANCE – JUNE 23: Amandine Henry of France celebrates with teammates after scoring her team’s second goal during the 2019 FIFA Women’s World Cup France Round Of 16 match between France and Brazil at Stade Oceane on June 23, 2019 in Le Havre, France. (Photo by Alex Grimm/Getty Images)

Aujourd’hui, elle se lance dans le domaine du vin.

Un tweet de son amie pour la féliciter, directrice de la PSG Academy, Nadia Benmoktar, nous a mis sur la voie. Un champagne labellisé Dixit Thiney que vous trouverez à l’adresse web suivante (ici). Une gamme de Cinq champagnes différents, segmentés pour répondre à des accompagnements de bouche distincts.

Une performance que d’avoir réussi à mettre son nom sur des produits de viticulteurs.

Mettre sa marque inconnue sur le travail des producteurs, il y a une performance à noter. Les producteurs de vins sont très sensibles au nom de leur produit. Accepter que la chef d’entreprise, inconnue dans ce milieu, mette son nom sur leur travail, on touche au rare.

Notamment quand le vin est de qualité et n’a pas pour objectif d’être une marque distributeur. Marque acceptée à la condition principale que le volume soit là.

Là pour le champagne Dixit Thiney, on est loin de ce cas-là. La femme a dû convaincre qu’elle avait un objectif qualitatif de haut niveau. Les producteurs d’ailleurs, signent les crus. François Moutard, Bernard Sandrin, Jean-Pierre Vezien, Stéphane Joly. Une première étape qui donne la réalité à la suivante, essentielle : la vente dans un milieu de CHR qui achète « les références » pour la simple raison qu’elles sont connues, demandées, bues et re-consommées par leurs clients.

Il faut convaincre, dans un travail d’équipe qui demande du haut niveau à tous les stades.

Le vin, un monde d’hommes.

La voilà courtière. Dans le cadre de mes très anciennes activités dans le domaine des commerciaux de haut vol ; je suis intervenu ponctuellement dans le milieu du vin. Je n’ai connu qu’une seule femme de mémoire. Françoise Vadé-Felon. Assez connue, voire « wellknow » pour être plus précis. Elle était courtière, et vendait des crus de qualité en Allemagne. Une classe certaine. Elle a néanmoins bénéficié du portefeuille de son père, ancien courtier, pour se lancer. Agent transformée en Oenotria, accompagnée de son mari, un ancien directeur des chaussures André.

Parmi ces très grands commerciaux, pour rester dans le monde du football, je me souviens de Jurilli Raphaël, ex-joueur de football professionnel avec son frère jumeau au FC Metz, dont le portefeuille était aussi de très grande qualité, mis sur un secteur réduit. J’ai vu sur internet qu’il était récemment décédé. Une forte pensée pour ce rêveur qui, à chaque instant, cherchait à aller de l’avant, pour donner plus et mieux, à sa femme et sa fille.

Un monde qui ressemble à la haute compétition. Des candidats, où il faut savoir trouver sa place.

Les footballeurs qui ont investi dans le vin sont nombreux. Jean Tigana, Alain Giresse. Le coach portugais du PSG, et ex-joueur, Artur Jorge voulait acheter un Entre-deux-mers. Il n’y a plus rien de confidentiel depuis. Cela remonte à un certain temps.

Cela n’a jamais été une réussite. Associé, partenaire « oui » comme Johan Micoud. Propriétaire, comme Bixente Lizarazu, plus difficile. Le vin est un capital capricieux qui ne vaut qu’à la condition d’être aimé. Et quand on aime, on compte moins quand il faut payer. Et dans le vin, il faut payer pour voir.

Gaetane Thiney, 35 ans, va jouer dans un autre rectangle. Celui de chef d’entreprise. Pas simple de se positionner dans ce monde où de mémoire, seul l’ex-rugbyman Jean-Baptiste Lafond (37 sélections, Racing 92) a fait son chemin en tant que courtier. Il s’agissait, je crois, là encore, initialement de l’affaire de son beau-père et d’une base déjà faite.

Entreprendre, rien de plus difficile. Un monde où les conseillers ne seront jamais les payeurs.

Pour un entrepreneur, il y a cinq conseillers potentiels qui viennent vous donner une opinion. Entre l’expert-comptable, l’avocat, le commissaire aux comptes, les amis et la famille. En France -souvent- pour prendre le moins de risques possibles. C’est leur job, ils sont payés pour cela et il faut les prendre pour cela.

Le reste, le plus difficile, c’est d’agir et de prendre la décision. C’est là que se situe le talent, dans la prise de décision et dans la capacité de s’adapter pour la mettre, plus ou moins en oeuvre. La marge, la confiance et la réussite se situent dans « ce plus ou moins ».

Bonne chance pour celle qui a tout pour être « The French girl » si elle trouve ses réseaux et du volume dans cette activité.

William Commegrain Lesfeminines.fr