Surpris que le site The Equalizer n’ait pas de meilleures sources d’informations sur le football français. Peut-être que le niveau des médias du football féminin américain est surévalué ? Le nouveau nom du Reign FC, légitimé par l’intégration au capital de l’OL Group pour un montant supérieur à 3 millions d’euros en contrepartie de 89,5% des parts au capital, a un sens phonétique précis en français.
« OL Reign » se comprend aussi comme « OL règne ». Le règne est attribué aux souverains. Aux Rois et Reines qui disposent d’un droit souverain sur leurs sujets. Le Lion est présenté comme le souverain de la savane. En associant les deux sur le nouveau logo, Jean-Michel Aulas remplace la Reine initiale par le Roi Lyonnais. Déjà, il touche à quelque chose de spécifique, juste avant le 8 mars 2020, journée internationale des droits des femmes.
Le nom aurait pu être REIGN OL ou conserver l’identité américaine. Qu’aurait dit les supporters de l’Olympique de Marseille si Franck Mc Court avait changé le nom du club. Idem pour les Girondins de Bordeaux ! RMC info aurait débordé d’appels et nul doute que même les Préfets ne se seraient pas amusés à interdire les manifestations d’oppositions. Coronavirus ou pas.
Cela ne dérange pas l’OL Group. C’est mal connaître le Président Lyonnais. Personne ne peut imaginer qu’il mette un tel investissement sans imposer le message que l’opportunité lui propose : « OL REIGN » soit OL Règne sur le football féminin mondial. Un sens phonétique plein d’humilité.
Ne voyez pas dans ces lignes la recherche d’un point de détails excessif. L’INPI (Institut National de la Protection Industrielle) comme l’OMPI, organismes qui gèrent les droits des marques ne s’y trompe pas en considérant que le sens phonétique d’une marque est autant protégé que celui orthographique.
Bill Predmore va devoir apprendre à communiquer diplomatiquement et politiquement. C’est à dire avaler des couleuvres légitimées par la simple propriété de moins de 10% des parts au capital. « L’essence de notre marque réside dans nos valeurs, et ces valeurs restent intactes malgré les nombreux changements que ce club et nos supporters ont connus », a déclaré le PDG d’OL Reign, Bill Predmore, dans un communiqué de presse. «Le plus grand attribut de notre club est notre capacité non seulement à supporter le changement, mais à l’adopter activement ».
C’est quasiment impossible quand on a été l’ancien propriétaire. On verra.
Quant au message sublimé envoyé et imposé, il restera à le prouver. Fait réel par le passé ; à construire aux USA, à continuer en France et Europe.
On verra d’ailleurs rapidement les choses dans l’hexagone, avec le changement ou non de la date du prochain choc entre le PSG et l’OL. Prévu Samedi 14 mars, très près des dates FIFA. Provoquant la colère d’Aulas seulement en février 2020 d’ailleurs alors que le calendrier était connu depuis Août 2019.
Pour les USA, ce règne sera à la charge de Farid Benstiti. Je suis surpris qu’il n’ait pas pris Aminata Diallo, partie à Utah Royals FC. C’est une joueuse de devoir qui va exactement au championnat américain fait de joueuses internationales rarement au feu de la compétition pour le titre. Une capacité d’adaptation, un contact français dans l’équipe ; un ensemble qui lui assurait une base solide et un premier niveau.
Au bilan, le titre est bien trouvé mais il en impose. Pas évident que l’objectif soit facilement atteint, même en prenant les grandes joueuses du PSG. Habillant les Etats-Unis pour déshabiller l’adversaire français. Qui d’ailleurs pourraient avoir envie de rester si la saison parisienne s’avérera française et européenne.
William Commegrain Les feminines.fr
PS : on vient d’apprendre le forfait face aux Pays-Bas de Delphine Cascarino (OL) pour un souci musculaire après le match contre le Brésil. Espérons qu’elle soit en bonne forme pour la prochaine rencontre.