Cette femme joue naturellement au football. Elle le voit comme un moment de partage et de présence. Un bonheur à vivre. Son bonheur. C’est son tempérament qui l’a certainement porté à être joueuse de haut niveau, plus que son football. Elle ne lâche rien, et il n’est pas rare qu’elle prenne le meilleur sur une adversaire, vingt plus jeune, qu’elle rattrape en vitesse pour faire le geste juste, de lui prendre le ballon.
Elle, déjà replacée. L’autre, inévitablement, à se demander comment elle a pu être reprise par cette femme. Même si elle est Formiga.
La brésilienne, à elle toute seule, elle est la colonie de fourmis travailleuses qui vous fait, si ce n’est une victoire, le détail qui vous évite la défaite.
Si l’aventure vous tente d’écouter les rares videos de Formiga, elles vous confirmeront qu’il est impossible de penser que cette joueuse est celle au monde qui a joué le plus de Coupe du Monde (sept) et, certainement le plus de JO (six) qui feront un septième pour Tokyo si Pia Sundhage décide de faire ce que les autres sélectionneurs ont fait : prendre Formiga, même dans un groupe restreint de 18 joueuses quand un Mondial se joue à 23.
41 ans, titulaire en sélecao brésilienne. Au milieu de terrain, récupératrice. Joueuse pour laquelle Olivier Echouafni ne tarit pas d’éloges princiers. Une grande dame du football féminin, une princesse. Un signe qui ne trompe pas. Venue pour deux saisons en 2017, la voilà qui commence sa quatrième à un âge où la plupart sont soit sur un banc, soit devant un micro à commenter.
Titulaire c’est bien. Mais c’est encore plus difficile dans une sélection brésilienne, huit championne de la Copa America, sortant pour chaque année bissextile, une championne titulaire : Marta, Cristiane, Erika, Debinha.
Elle risque de cumuler les records. D’abord celui de la joueuse la plus âgée en compétition. La plus âgée qui aura marqué un but si d’aventure elle trouve l’angle qui lui fera dépasser les 3 buts Olympiques à son compteur.
Mais la vraie performance serait qu’elle prenne le titre Olympique. Un record à 41 ans qui devrait tenir longtemps. Comme Elle, aux portes de l’Histoire de son sport, un pied à mettre dans la Grande.
William Commegrain Lesfeminines.fr