L’Allemagne, le dinosaure du football féminin.
Elle frappe à cette porte pour l’ouvrir. En face, c’est l’Allemagne première mondiale, 8 titres de championne d’Europe, 2 titres mondiaux, 9 Women’s Champions League, 1 titre mondial chez les hommes en 2014, 1 titre mondial chez les U20 en 2014. C’est une vraie montagne qui est à escalader et vaincre en 95′ de jeu lorsque la France démarre son Histoire de Compétitrices avec deux quatrièmes places (Coupe du Monde 2011, JO de Londres 2012, 3 finales de Ligue des Champions (2010, 2013, 2015) et deux titres avec l’Olympique Lyonnais (2011-2012).
En contenu, les françaises ont le même niveau que les allemandes. Inutile de rentrer dans les détails, mais les deux équipes ont des armes incroyables qui sont de même niveau et rien ne peu laisser penser que l’une est favori par rapport à l’autre.
Avantage à l’attaque allemande.
Les attaquantes perçantes de Simone Laudehr valent celles d’Elodie Thomis. La force d’Eugénie Le Sommer vaut celle d’Anjà Mittag. La performance d’Amandine Henry est du niveau du talent Marozsan et la défense allemande vaut celle française, même si on donnerait une petite avance à cette dernière.
Avantage à la défense française
L’Allemagne a marqué 19 buts dans cette compétition quand la France en a marqué 9 et l’Allemagne a encaissé deux buts quand la France en est au même résultat. Pourtant, si on sait que la France peut passer « au travers » d’un match (0-2 face à la Colombie) ; on sait que l’Allemagne, face aux grosses équipes, encaisse au moins un but (Norvège et Suède).
La bataille du « milieu »
Je voudrais utiliser cette phrase connue du milieu féminin pour d’une part, lui donner une réalité, mais surtout l’illustrer à la mode du « parrain », sans le côté illégal. Il y a bien un milieu du football féminin, des habitué(e)s de ce sport, des historiques de la performance et là, nous nous trouvons face à une véritable bataille du milieu du football féminin.
la France est reconnue par tous comme une équipe mondialiste et mondialisable face à l’Allemagne, une équipe déjà mondialisée. L’une veut une forme de pouvoir ; l’autre a le pouvoir.
L’Allemagne connaît très bien la France et depuis que le PSG a intégré d’excellentes joueuses dans le championnat français, les performances françaises ont été respectées et suivies avec l’olympique Lyonnais, le PSG et Juvisy.
La France connaît très bien l’Allemagne et les oppositions de club ont donné lieu à un mano à mano entre les deux nations.
- 2010, l’Ol perd en finale de la Ligue des Champions contre Potsdam aux tirs au but.
- 2011, l’OL gagne la Ligue des Champions face à Potsdam
- 2011 la France perd en coupe du monde 2-4 face à l’Allemagne
- 2012 l’Ol gagne en finale de la Ligue des Champions face à Frankfort dans l’antre du Bayern de Munich
- 2012 la France fait match nul face à l’Allemagne (1-1)
- 2013 la France fait match nul face à l’Allemagne (3-3) à Strasbourg
- 2013 l’olympique Lyonnais perd face à Potsdam en 1/8è de finale de la Champion’sLeague
- 2015 le PSG élimine le double champion Wolfsburg en demi-finale de la Wom’en Champions league
- 2015 Frankfurt gagne le titre en finale de la Women’s Champions League face au PSG
Sur ces cinq ans de compétitions récentes, vous avez la quasi-totalité de l’effectif des 26 joueuses qui seront concernées par ce quart de finale.
Les chances françaises
. Les féminines de l’Olympique Lyonnais, détentrices du titre de Championnes de France depuis 9 saisons savent ce que gagner veut dire et sont donc, de même, dans la connaissance des défauts qu’une domination peut avoir et ce qu’il faudrait faire pour qu’un adversaire les utilise pour renverser cette tendance.
Cette connaissance du monde du leadership est une chance française. Elles seront où et comment taper pour mettre à mal les allemandes.
. La seconde chance française est que la qualité des joueuses « bleue, blanc, rouge » est professionnelle. Plus dans l’attitude qu’uniquement dans le statut. Et c’est ouverture récente du football féminin vers le très haut niveau est la chance du football féminin dans cette rencontre.
. La volonté des françaises est réellement de gagner cette rencontre car elles ont les moyens et pas seulement l’envie. L’enjeu de la rencontre qui est de ne pas « rester au pas de la porte » pour une troisième fois est bien plus fort que celui de l’Allemagne, de vouloir gagner une rencontre importante, comme toute celle déjà réalisée.
Si la partie se jouera dans le détail, et bien les détails qui étaient avant en faveur des allemandes s’équilibrent au niveau des françaises et c’est certainement pourquoi, chaque coach sait que la partie se jouera réellement sans favori.
La meilleure l’emportera tout simplement.
William Commegrain lesfeminines.fr