Tout au bout de l’émotion, il y a le jeu et une Coupe du Monde.
Canada (1-1) Pays-Bas. Si le Canada n’a pas réussi le début de sa Coupe du monde en terme d’attaques et de certitudes, il est évident qu’elle a crée les éléments nécessaires au public et aux médias : le doute et l’interrogation face à la sanction suprême .. l’élimination ou une fatidique 3ème place.
De son côté, les Lionnes Oranges sont loin de baisser les bras et elles continuent leur jeu vers l’avant bénéficiant des espaces libérés par les Canuks, pressées d’aggraver le score, « tuer le match » pour mettre les deux buts de différence qui sont à l’origine de cette expression.
C’est au fin fond du temps de la partie (87′) quand le cœur de chacun, suivant son camp, est passé du rouge au vert, du vert au rouge, que le bras de l’expérimentée Kirsten VAN DE VEN (30 ans) se lève pour saluer l’intensité de sa frappe gagnante, obtenue sur un contre qui ne demandait qu’une chose : cadrer et ne pas rater. Ce qu’elle avait réussi à faire, si près du coup de sifflet final.
C’est donc sur un tempo wagnérien que les six dernières minutes se sont jouées, dans un match plein de vérités, celles du jeu et de l’émotion : terminant par dire sa vérité .. les deux équipes se valent et finiront par un score de parité.
Au décompte des points, le Canada passe 1er de ce groupe de la Mort avec deux matches nuls quand les Pays-bas se souviendront s’être inclinées qu’une seule fois, de trop, face aux talents chinois qui pourraient être la GROSSE SURPRISE de ce tournoi, avec une joueuse qui peut finir meilleure joueuse du tournoi si les Roses d’Aciers, vont en finale. Il s’agit de WANG LI (numéro 21) qui respire le talent et qui m’avait estomaqué avec un coup franc qui dit tout de sa technique : unique au monde dans le milieu féminin.
Chine (2-2) Nouvelle Zélande.
Quand la Nouvelle Zélande ouvre la marque par Rebekah STOTT (21 ans) à la 28′, les football ferns sont au paradis. Enfin, elles sont sur le chemin d’une première victoire en Coupe du Monde depuis leur quatrième participation et surtout, elles se placent pour le second tour. Il ne faut pas longtemps pour qu’elles se rendent compte que la République Populaire de Chine est une équipe redoutable avec un but sur pénalty de Wang Lisi, (41′) appelée à être la révélation de ce tournoi si les Roses d’Aciers vont loin dans la compétition.
Il ne faut pas plus de 4′ pour que la Nouvelle Zélande rappelle aux Roses d’Aciers que le rêve se partage, surtout lors de la dernière journée de tableau et Hannah WILKINSON (64′, 78 sélections, 2-2) met au fond avec une détermination incroyable, une balle qui traînait dans cette surface.
Il reste à peu près 30 minutes pour que la partie bascule d’un côté comme de l’autre. Ce fut grandement assez pour que les 22 joueuses se forgent un souvenir incroyable et que le public pousse pour avoir une réponse, sa réponse, celle de l’instant, si proche d’un fil entre la 16ème équipe mondiale et la 17ème.
Un fil les sépare. A la fin du match, il était toujours là. La Chine se qualifie au second tour pour avoir été l’équipe qui a marqué le plus de buts dans ce groupe (3) et envoie les Pays-bas dans la chambre d’appel, en attendant qu’elle soit parmi les quatre meilleurs troisièmes. Ce qui devrait être le cas.
Un groupe où la compétition a parlé. Certainement très dangereux pour la suite du Tournoi. Rien de tel que l’émotion pour aller au bout de ses rêves. La Nouvelle-Zélande éliminée, n’aura toujours pas gagné un match en Coupe du Monde mais repart plein d’espoir pour les Jeux Olympiques de Rio en 2016.
William Commegrain lesfeminines.fr
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