Le « créateur » du Calendrier français à qui on évitera bien de donner la particule du « C » qui pourrait être un signe ostentatoire religieux dans un monde qui revient aux périodes les plus chargées du Moyen-Age quand, selon les historiens, n’avaient le vie sauve, longue et heureuse, que les personnes de Noble lignée et les Religieux, a donc bénéficié ou fait le choix d’une intelligence arithmétique : choisir comme dernière journée de championnat, chargée de valider les places européennes, le Samedi 9 Mai, Jour de l’Europe.
le 9 Mai, jour de l’Europe
Peu le savent, mais nous avons tous la double nationalité avec celle européenne que le traité Constitutionnel nous a octroyé dans un territoire qui a tout d’un pays avec un hymne national, un drapeau, une Cour de Justice, un gouvernement, une assemblée et un Président.
Pour quelque chose qui avait démarré comme étant juste un contrat économique, on ne peut pas dire que l’Europe n’a pas évolué, aujourd’hui à 28 (530 millions d’habitants) et prévu dans un temps plus ou moins court à 32 pour une zone euro qui maintenant en est quand même à 19 pays (334 millions d’habitants).
Réussite ou échec ? A chacun de se le dire mais les chiffres globaux ou agrégats pour ceux qui veulent un terme plus « technique » sont très favorables avec la première place économique au Monde, le « pays » qui exporte et qui importe le plus, le PIB le plus élevé. Une seule grosse ombre, et pas des moindres : un taux de chômage excessif (10%) quand celui d’une zone qui pourrait être concurrente, les États-unis, est descendu à 5% (la Suisse fait mieux avec un historique 3%).
En France, pour le football féminin, l’Europe s’est dessiné bien avant.
Les français sont toujours comme cela ! Ils ont l’occasion de pouvoir décerner des places européennes le 9 Mai et « voilà t’y pas ! » qu’ils décident que l’Europe se jouera quatre mois plus tôt, le 9 janvier au soir, avec le match retour entre le Paris Saint Germain, second et le Fcf Juvisy-Essonne, 3ème. Victoire parisienne qui scellera les deux premières places dans le marbre de la saison 2014-2015.
Les allemands eux, sont bien conscients qu’une date est une date, réguliers comme un mécanisme d’horlogerie, se prennent à vouloir jouer l’Europe le dernier jour de la compétition, avec ce petit charme allemand qui veut toujours plus quand il pourrait avoir comme tout le monde, un jour de plus dans la cagnotte : le 10 mai.
Alors cette dernière journée nous sert un plat que l’on connait depuis longtemps. Un plat surgelé.
Notre dernier journée a le parfum d’un plat fait par un chef cuisinier de « Top Chef » sans en avoir la consistance car il est un peu trop surgelé.
L’émission image les gestes ainsi : Gros plan sur les couleurs, mouvements vifs et répétés, règles draconiennes pour éplucher une pomme de terre avec l’art de donner aux verbes des mots, la couleur de l’artiste quand sous les yeux, nous voyons défiler une pomme de terre qui ne nous semble pas si loin de celle que nous essayons de sculpter de manière identique, pour, d’un geste déterminé, décider de la laisser glisser dans la poubelle, accompagner le demi-kilo que notre tentation d’artiste culinaire s’est essayée de faire.
La décision s’impose à qui nous donnons des airs de certitude : « on n’a pas les mêmes produits ! ». Direction, le congélateur et les produits surgelés.
Bien cuisinés, ramenés à la poêle, avec persillade et ail, chantant sur le feu du beurre fondant, elle est tout aussi belle cette assiette. Mais elle ne dépassera pas le sacré d’une cuisine bien modeste quand, l’ogre « Top Chef » ira lui, sous les lumières des stars des fourchettes, s’habiller du blanc de la réussite, pour nous faire saliver de plaisir, tout en délogeant de notre portefeuille, les billets qui iront de notre poche à la sienne.
La dernière journée de championnat a un goût qui aurait pu être princier et qui sent le surgelé.
Cela fait quatre mois que le plat est prêt au congélateur et pas loin d’un mois que le dessert attend qu’on le serve. Qui va être surpris du titre de Champion de France acquit « haut la mains » par l’Olympique Lyonnais, largement mérité avec un record de buts qui va avoir du mal à être épinglé (144 à la 21ème journée, soit 7 buts pas match, cuillère à soupe utilisée). Qui va être surpris que le deuxième soit le Paris Saint Germain qui a pris une telle avance sur le troisième (+15) qu’on devrait laisser le numéro de libre pour justifier d’une belle différence.
Qui va être surpris que le Fc Metz, Issy et Arras déscendent quand la décision s’est faite le 22 mars (45 jours déjà) pour les deux premiers et quasiment acquise à cette date pour les lorraines, seulement précisée arithmétiquement le 3 mai compte tenu qu’il y a eu 1 mois d’arrêt.
Nous avons affaire à des résultats surgelés mais il y a longtemps que je sais que le surgelé se cuisine correctement même s’il a moins de parfum que le réel. On fait avec ce que l’on a et cette saison, les résultats ont donné ce résultat.
Les français sont amateurs de cuisine. Nul doute que la saison prochaine, le plat sera moins surgelé et avec un peu de chance, peut-être que les maitres cuisinières de nos émotions que sont les joueuses de football féminin nous concocteront la surprise « de Top Chef » pour un résultat à la lumière de la dernière journée.
Qui sait ?
William Commegrain les feminines.fr
22ème et dernière journée
Montpellier – Issy FF : la course à la troisième place pour Montpellier qui la retrouverait à la triple condition d’une victoire et d’un match nul de Juvisy et de Guingamp. La dernière pour Issy avec une belle performance à obtenir si nul ou victoire, pour retrouver le palmarès de la saison 2012-2013.
Arras FF – PSG : Après un score sévère face à l’Ol (14-0), Arras va chercher à ennuyer le PSG comme il l’a toujours fait, notamment en coupe ou en championnat avec des 2-0, sur des terrains difficiles. Le PSG a la tête à la finale de la Coupe d’Europe, et le reste lui semble bien accessoire. Alors, il pourra laisser les jeunes porter les couleurs du maillot parisien pour prendre en charge le début d’une Histoire à venir, un jour la leur.
Guingamp – Lyon : Guingamp reçoit Lyon depuis deux saisons en fin de saison et cela permet aux bretonnes de donner le ton d’un football féminin à une partie de la population bretonne qui aime ce spectacle. Eugénie Le Sommer revient sur ses terres avant de recevoir les trophées de sa réussite et c’est tant mieux pour elle, qui le mérite bien. Guingamp peut rêver à l’extraordinaire mais Lyon a le don et surtout la capacité de ne jamais laisser les autres rêver sur son compte. 22 victoires, dans un département qui porte le numéro 22, cela ne se refuse pas.
Soyaux-Charente – Fcf Juvisy-Essonne : Soyaux reçoit pour gagner face au gros du championnat et le (0-0) de la Coupe de France face au PSG montre que les charentaises, si proches d’Angoulême temple de la BD, jouent au football avec la plume du dessin et le feutre des mots qui peuvent, à eux seuls, renverser des montagnes. Juvisy vient en sachant qu’elles vont être reçues pour leur faire mal, et les retirer de cette troisième place. La force de Juvisy est dans le combat et l’émotion. Elles sont capables de gagner face aux montagnes. Faire le parcours qu’elles font depuis trente ans, c’est une réalité qui se respecte et surtout qui s’impose aux adversaires. Le football féminin respecte les gagnantes. Il s’agira de se faire respecter, pour éviter les portes cassées des vestiaires.
Metz Fc – Albi Asptt : voilà deux clubs qui pourraient s’asseoir à une table et n’en sortir que cinq heures plus tard. Car manger, dans ces régions est tout autant un devoir qu’une religion. Comment manger sans parler, raconter et jouer. Sans attendre autre chose que le plaisir du moment, laissant aux autres le soin d’en calculer les effets comptables. Quand on est à table, quelle impolitesse que de parler argent et chiffre quand le moment est au rire et aux plaisirs. Certainement un beau match de football féminin.
Rodez – Saint-Etienne : Rodez qui perd Nicolas Bach, son coach pour la dernière journée, appelé certainement sous d’autres cieux et qui a montré sa qualité à la tête de Rodez. Rodez, équipe qui se perd dans ses différences physiques avec des joueuses petites et d’autres si grandes mais qui n’a qu’une seul coeur quand il s’agit de jouer et de défendre : abnégation. Saint-Etienne dont je ne comprend toujours pas sa place et qui s’amuse à jouer avec le bas du classement alors que sa qualité lui permettrait de proposer au championnat un gant spécial avec une main à six doigts, un Top six du championnat. Caractère stéphanois qui joue avec l’émotion quand d’autres comptent les mots.
Dernière journée. Bon appétit.
William Commegrain lesfeminines.fr