La victoire française s’est dessinée sur une force supplémentaire que les américaines n’ont pu contrer.
A mon sens, tout s’est joué dans les vestiaires.
En effet, marquer deux buts en deux minutes, 5 minutes après le retour sur le carré vert. C’est loin d’être neutre. Surtout face aux américaines.
Deux buts en 1 minute, c’est assez surprenant pour le noter. Mais surtout, c’est la volonté de la France de démarrer cette seconde mi-temps sur les ‘chapeaux de roue’, en allant pousser son adversaire à la faute, alors que rien ne prédisposait de le faire à ce niveau au cours de la première période.
Il y a là quelque chose à apprendre, à comprendre, et surtout à savoir. La France possède des forces en dehors du terrain et dans un match, ces forces s’expriment. Dans la tactique, dans la vision du match mais aussi dans le physique comme dans le rôle dévolu aux gardiens. Arrêter un pénalty n’est pas neutre. Il faut le vouloir et y croire. Là, le tir d’Abby Wambach n’est pas excellent mais il n’est pas sur la gardienne. C’est la concentration de Sarah Bouhaddi, son envie de ne pas prendre ce but et le sentiment de pouvoir l’arrêter qui a fait la différence. Sur ce match, et derrière ce match, sur cet ensemble, il y a un travail et une force. Sans fioriture. C’est un groupe ce banc, ce staff. A l’évidence, il est au niveau de l’ambition qu’il s’est fixé.
1m61, le chiffre du bonheur.
Talent n’attend pas le nombre des années. J’aurais tendance à dire que talent n’attend pas la taille des années. Les deux buteuses sont petites, attaquantes dans l’âme, et font pile, la même taille. Alors que l’on loue la qualité physique des américaines, ce sont deux joueuses d’1m61 qui mettent à terre les américaines. Cela fera certainement le bonheur de Fred Aubert, qui répondait à cette question en 2013.
Il avait raison et on a vu des joueuses ‘au petit format’ avoir la tonicité pour percer une défense américaine rugueuse et déterminée. C’est venu à l’usure. Sur un duel. Comme dans un combat de boxe où le fait de savoir si l’un va craquer avant la fin est aussi important que la force de ces crochets. La France a ‘up grade’ sa tonicité. C’est une arme. Les autres le savent. Rien n’est joué, mais le travail est fait.
Et pour la petite histoire, Eugénie Le Sommer marque de la tête, ce qui n’est pas si courant et surtout pour la troisième fois de suite quand Jessica Houara marque son premier but en bleu.
William Commegrain lesfemines.fr [Crédit Photo Gianni Pablo]