Pierre-Yves Bodineau me fait penser à une nouvelle génération de coachs qui est en train de sortir et qui cultive l’optimisme comme valeur de communication. C’est un trait de caractère ou une expérience de vie qui fait fi des raisons à énoncer « qui pourraient mettre à mal » cet optimisme déclaré.

Une victoire est toujours extraordinaire, d’autant plus dans le cadre où elle a été réalisée.

Les jeunes féminines du PSG (U19) ont fait un exploit en prenant le titre à l’Olympique Lyonnais (double vainqueur 2014-2015) pour faire le triplé du PSG cette année chez les jeunes, permettant au Parisien de titrer « Chez les Jeunes, le PSG rafle tout aussi ! ».  Oubliant d’ailleurs de citer les féminines.

Il n’est pas inutile de rappeler que cette tranche d’âge est d’abord spécifique puisque c’est la dernière avant d’être en concurrence avec les A de chaque club, où les places sont déjà prises.

Si au début du football féminin, faute de joueuses, il n’était pas rare de les voir jouer en A dès l’âge de 15 ans ; aujourd’hui, pour les clubs du Top Four, peu sont certaines de pouvoir jouer dans l’équipe fanion de leur club. D’où l’importance incroyable d’avoir le titre. En France, c’est réellement une consécration tant, plus tard, les titres sont difficiles à prendre, devenus la propriété de l’Olympique Lyonnais (série en cours de dix titres de Champion de France et cinq de Coupe de France).

C’est donc une performance que d’être titrée, et cela peut être encore plus quand on développe un esprit optimiste.

La lecture des réponses de Pierre-Yves Bodineau, coach des U19 du Paris Saint Germain, me donne ce sentiment de positivisme. Des réponses qui pourraient être une réalité puisque la performance a été établie et d’un autre côté, l’utilisation de termes très positifs qui relèvent d’une interprétation qui peut paraître excessive, sans encadrement mais pourquoi pas réel.

J’ai ressenti la même chose avec Théodore Genoux qui a amené, dès sa première année, les Girondins de Bordeaux en D1F alors que le club professionnel venait de reprendre ses voisines de Blanquefort, attachées à la D2F depuis plusieurs saisons.

Je crois que la nouvelle génération va aller dans ce sens. L’optimisme. L’Histoire nous le dit. Quand l’environnement extérieur est grave, tendu, les gens développent l’optimisme qu’ils ont en trait de caractère ou soit comme protection. Les guerres nous l’ont montré. Les sondages nous décrivent « en tension ». Notre sentiment commun parle « d’explosion ». Oui, l’environnement dans lequel nous vivons depuis quelques années n’est pas loin de cette situation.

Lesféminines. Bonjour, bravo ! vous avez un super groupe. 
Pierre-Yves Bodineau : Bonjour à tous, merci beaucoup. C’est vrai ! Ce groupe est une somme de talents individuels certains, très agréables à encadrer quotidiennement car elles ont toutes des profils exceptionnels. Aujourd’hui,  elles ont su conjuguer leurs talents pour se mettre totalement au service du collectif et imposer leur jeu.
Lesféminines. Un résultat bien mené ? 
PY Bodineau : Pour être sincère, le match aurait dû être plié dès la mi-temps, tant notre domination était incontestable. Le score du match ne reflète pas la partie. Bien que nous soyons heureux de cette victoire, nous sommes déçus de ne pas avoir réussi à gagner plus largement, tant nous souhaitions démontrer notre supériorité cet après-midi.
Lesféminines. Quelles sont les forces de votre groupe ? 
Elles cultivent leurs différences. Pour elles, le foot est une fête, un spectacle intense. Elles sont sérieuses dans les petits efforts au quotidien pour espérer devenir très vite les meilleures; elles sont déterminées. Elles savent donner au PSG tout leur amour. C’est incroyable.
Lesféminines. Si vous deviez décrire votre groupe vous lui donneriez quel qualificatif ?
Extraordinaire.
Lesféminines. Visiblement plusieurs jeunes postulent à l’entrée en D1F et seront sollicitées par Patrice Lair. Quelles sont leurs qualités ? 
Elles sont toutes capables de dépasser leur fonction car habituées à évoluer à divers postes. Leur technique est remarquable et fait la différence. Au fil de leur formation, elles ont appris à devenir de bonnes collaboratrices, mais surtout de bonnes personnes.
Lesféminines. Le PSG fait le triplé avec les U17M et U19M. Une certaine fierté ? 
Oui car je l’avais annoncé! En tant qu’éducateur du club, bien que nous soyons plus axé sur le résultat de la formation en tant que tel, le sentiment de fierté ne peut tout de même qu’être décuplé à son paroxysme ce week-end, après ces trois succès majeurs!
Lesféminines. L’an prochain, un nouveau cycle. Beaucoup d’espérance ? 
Exactement! J’ai hâte de pouvoir participer à faire éclore cette nouvelle génération très prometteuse car bosseuse et avide de progrès. Alors préparez bien vos yeux à ce qu’ils restent un long moment écarquillés, grâce à nos princesses parisiennes!
La règle pourrait être d’encadrer ces réponses en laissant le doute s’installer puisque nous parlons de l’avenir. Est-on toujours « extraordinaire » ? Sont-elles des « Princesses parisiennes » ? Donnent-t-elles tout leur amour au club ?
Je n’en ferais rien. Quelle importance. Si cela est le cas et bien tant mieux et si ce n’est pas le cas, alors, ce sera pour la prochaine fois. Il y a des caractères qui ne sont pas gênés de subir l’obstacle plutôt que de le prévoir.
On les appelle « les jeunes ».
William Commegrain lesfeminines.fr