Le HAC montre les dents et se lance dans une opération sauvetage que l’OM avait excellement réussie lors de la saison 2016-2017. Dernier fin novembre, les olympiennes de Christophe Parra avaient terminé à la 4e place de la D1F !

En football, s’il y a des matches de référence, cette remontée historique fait en quelque sorte partie de l’histoire récente du championnat français. Elle est trop peu rappelée et mériterait une analyse plus précise afin de distinguer le conjoncturel du structurel.

Le club le plus ancien du football français a pris deux décisions stratégiques fortes : se séparer de Thierry Uvenard, le coach qui avait fait monter le club normand du niveau régional à celui de l’élite après une victoire et neuf défaites consécutives pour opter, volontairement ou par défaut de choix, sur une solution interne avec l’intronisation de Mickaël Bunel, responsable des jeunes au sein du HAC, ayant organisé et vécu l’arrivée de la section féminine (80 jeunes dans la tranche d’âge des 6-13 ans).

De fait, avec Laure Lepailleur comme manageuse de la section féminine prenant le maillot d’adjointe qu’elle avait déjà tenue au FC Juvisy (2015-2016), nouvelle au HAC puisqu’en entrée au sein du club en début de saison, la solution prise par le club normand est totalement interne.

L’idée maitresse ne peut être que d’agir sur le terrain des « valeurs » avec la défense des couleurs « ciel et marine » que le coach a ardemment défendu, dans l’ombre, depuis la quinzaine d’années qu’il officie au HAC.

A quel niveau se situe l’équipe dont Thierry Uvenard disait à quel point les résultats étaient à regarder avec précision. Une victoire non-méritée face à Issy FF plaçant l’équipe du maire et ex-premier ministre Philippe Edouard en tête du championnat dès la première journée (0-4) pour ensuite, prendre neuf défaites avec des contenus de qualité qui malheureusement, ne durent pas les 95’ de la rencontre.

Le challenge du HAC sera là. Comment tenir 95’ face à des équipes qui ont l’expérience de cette D1F, devenue exigeante en qualité mais surtout sur la durée de la réalisation de la performance ?

« Est-ce que c’est jouable ? En tant qu’entraîneur je vous dis oui parce qu’aujourd’hui, je suis quelqu’un d’optimiste. On va travailler pour aller chercher ces points. Est-ce qu’aujourd’hui l’effectif peut le faire ? C’est ce sur quoi on est en train de travailler actuellement. Redonner confiance aux joueuses et croire en leur équipe. » Telle est la position du coach communiqué par francetvinfo.

Il sera intéressant de voir, non pas l’analyse de Laure Lepailleur, consultante TV pendant le tournoi du Final 8 de la Ligue des Champions de la saison dernière mais la manière qui sera mise en place sur le terrain, pour aboutir à l’objectif du maintien, face à des équipes comme Soyaux (10e) en cours de recrutement avec 8 saisons dans l’élite au compteur ; le Stade de Reims plus récent puisque vivant sa 2e saison et dont le fait marquant aura été de mettre 3 buts à l’OL la saison dernière ; Issy FF inconstant mais fort d’une victoire sur Bordeaux (3e du championnat) et Guingamp, cabossé par une sanction incroyable de 17 matches de suspension à l’attention de son coach : Frederic Biancalani.

Si le changement de coach a été fait à l’initiative de Laure Lepailleur dans le cadre de son poste ; son positionnement comme adjointe va être compliquée : avoir du pouvoir et se mettre en numéro 2 est très compliquée à tenir dans un environnement fait de jeunes adultes (20-30 ans) qui ont -sans grande expérience humaine – des stéréotypes classiques comme outils de perception.

« Je suis là pour apporter mon expérience en tant que joueuse. Je suis beaucoup sur l’individualisation, sur des petits conseils à donner aux joueuses, des petits détails qui, je l’espère feront la différence le week-end pour aller grappiller des points. » précise Laure Lepailleur, normande de naissance (35 ans, 38 sélections de 2005 à 2011)

A moins que Mickaël Bunel n’ait joué la carte tactique de la sécurité. Pour ceux ayant suivi la Ligue des Champions, l’ex-joueuse est très directe dans ses commentaires comme directives dans ses jugements. Ue qualité comme un défait suivant les situations. 15 ans au sein d’un club ne se joue pas face à six mois de gestion. Peut-être que le coach a l’esprit normand. « Peut-être bien oui, peut-être bien non ». Ne voulant pas être seul sur un bateau qu’on lui demande de prendre, à l’initiative d’une autre. On le sait, la position de coach en football est celle qui correspond au « siège éjectable » du football.

A suivre et à voir.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Intervention de Mickaël Bunel dans son rôle de responsable de la section féminine au HAC