PSG : 16-Christiane Endler : un match sérieux, maitrisé, sans grande intervention. Prend le but en n’étant pas convaincu de la qualité de tir d’Evelyne Viens dans un Paris FC inoffensif pendant 80′ mais qui a tout mentalement d’une tueuse. Un pas de côté, et elle sortait la balle avec son horizontale.

12-Ashley Lawrence (2- Bénédicte Simon) : un combat avec Clara Mateo qui a démarré sur un tatamis de judo tellement les deux joueuses ne voulaient pas perdre et ensuite prendre le meilleur sur l’autre. Egalité entre les deux opposantes en première mi-temps. La seconde a été remportée par l’internationale canadienne. Benedicte Simon doit encore apprendre du jeu parisien, entre latéralité et verticalité. On sent qu’elle est encore en phase d’apprentissage.

14-Irene Paredes © : excellente dans la gestion des relances comme dans ses interventions dans la surface. Elle a juste une difficulté face à une joueuse lancée quand elle doit se retourner (1). Une capitaine exemplaire, force morale de son équipe. Excellente dans son placement et la gestion du jeu. Aime le combat. 

4-Paulina Dudek (1) : l’internationale polonaise s’est nettement améliorée depuis les deux-trois saisons qu’elle est au PSG. Là, elle a été impeccable sur ses défenses et sur corners, elle a réussi deux coups de tête avec une montée verticale qui pourrait la faire postuler à un 6 majeur en volley-ball. Très bon match.

20-Perle Morroni : des facilités en défense comme en attaque. Elle doit améliorer ses centres qui sont la solution gagnante quand le duo Morroni-Baltimore se met en marche. Elle peut être son complément idéal.

8-Grace Geyoro : Grace Geyoro recherchait la perfection. Elle jouait plat du pied, devant sur 25-30 mètres. Comme un libéro au milieu de terrain. Aujourd’hui, Grace Geyoro apprend le tango à ses adversaires. Un coup à gauche, un coup à droite. Elle a ouvert son champ des possibles et perd rarement la balle. Pas loin d’être au niveau d’une Amandine Henry des années 2010-2013. Souhaitons-lui la même carrière et le même impact dans le jeu de son équipe.

24-Formiga (7- Ramona Bachmann) : la brésilienne a pleuré en sortant du match sur une blessure au genou. Cela montre, qu’à 42 ans, elle veut autant jouer qu’à 20 ans et surtout, appréhende la blessure comme un handicap. Personne ne peut connaître son âge quand elle joue. C’est son leitmotiv, son graal. Effectivement, qui pourrait dire son âge ? Elle n’en a pas. Elle joue et respire avec le ballon et son équipe. Ramona Bachmann a le sens du jeu. Elle aime percuter, chercher des solutions et terminer les actions. C’est une joueuse à surveiller dans les 30 mètres, surtout à la finition.

13-Sara Däbritz : l’allemande ne cherche pas à avoir le leadership du match et de son équipe. Elle joue comme une souris qui échappe au chat. Elle glisse des ballons à gauche et à droite, puis d’une accélération, se place dans un autre univers de jeu. Toujours pour faire jouer les autres.

11-Kadidiatou Diani : il y a le modèle de but de Thierry Henri. Il y aura la percussion de Kadidiatou Diani. Elle revient sur ses pas, passe la balle du droit vers le gauche. Appui fort et transperce son adversaire comme une rugbyman ferait un cadrage débordement. Le but face à Lyon a cette signature. Elle le fera une fois à son ex-coéquipière Thea Greboval. Ensuite, c’est corps contre corps. Percussion contre percussion. Cette fille est un physique à part. Elle fera une reprise avec une telle puissance qu’il aurait pu être le but de l’année.

9-Marie-Antoinette Katoto (23-Jordyn Huitema) : elle s’est élevée au-dessus des autres et avant les autres. MAK a marqué un but d’avant-centre, de la tête qui ne tient qu’à elle. A cette hauteur, il n’y avait personne. Certainement une sensation qu’elle va reconnaître. Cette fille risque d’aller chercher des balles impossibles aériennes et y prendre goût jusqu’à en devenir un talent. Je n’ai jamais pu voir réellement Jordyn Huitema en action. Là, j’ai trouvé qu’elle était plus dans le jeu du groupe avec d’excellents contacts avec le ballon, notamment un contrôle poitrine bien maitrisé et emmené. Il faudra la revoir plus souvent.

21-Sandy Baltimore : c’est un talent pur et ce n’est pas lui mettre de la difficulté que de l’écrire. C’est juste ce qui transpire de son jeu et initiative. Elle manque encore de qualités dans les centres quand elle est pleine vitesse. A l’inverse, quand elle doit déposer le ballon, elle est au meilleur niveau du football féminin. Entre milieu et attaquante, elle aime se situer pour certainement toucher plus le ballon. Le ballon, voilà son meilleur ami sur cette terre. Elle a une qualité rare : elle est libre. 

Entr.: Olivier Echouafni : connait son groupe dans le moindre détail. Notamment ses réactions et ses déceptions. Il est excellent dans son rôle d’accompagnateur en laissant aux joueuses la sensation de confiance dont elle ont besoin pour se souder entre-elles et croire en leur destin. Tout simplement, parce qu’elles en sont actrices. A la différence de Benstiti et Lair, qui avait constitué des groupes forts en appliquant eux-mêmes le ciment que les forgeait. 

Paris FC :

16-Natascha Honegger : à mon sens, elle est responsable du second but de Katoto pour un corner qu’elle laisse se jouer dans sa surface. Ce qui a été positif sur la gardienne parisienne, c’est qu’elle est allée chercher tous les autres ballons aériens ensuite. Elle sait s’autoévaluer et se remettre en question. Sur les frappes directes, elle est très forte (Diani). Sur les ballons en mouvement latéraux, elle peut s’améliorer. 

27-Julie Soyer : 35 ans, plus de 330 matches en D1F. Julie Soyer est une carte certaine. Elle sauve un ballon sur la ligne devant Baltimore. A l’inverse, la latérale droite du Paris FC a des difficultés avec la justesse technique de ses transmissions ou relances longues. Son caractère est intact. Sa justesse physique est correcte mais peut-être moins que ce qui est nécessaire pour ce genre de rencontre. 

10-Anaig Butel : 28 ans, plus de 200 matches en D1F. A 18 ans, Anaig Butel faisait au quotidien l’arrêt qu’elle a fait sur Sandy Baltimore. Aujourd’hui, elle réalise des gestes défensifs hors pair mais a eu aujourd’hui, des problèmes de relances avec des choix qui auparavant avaient une meilleure justesse technique. 

3-Kaleigh Riehl, Je ne connaissais pas cette joueuse mais je lui ai trouvé des qualités mentales au-dessus de celles de son groupe. Elle va chercher les ballons, à l’américaine, avec détermination et physique. 

19- Théa Greboval (29-Claire Savin) : J’ai bien aimé la motivation de Théa Greboval face à Kadidiatou Diani. D’habitude son ex-coéquipière lui faisait tous les malheurs du monde, utilisant sa vitesse et puissance pour impacter son côté gauche. Là, la jeune kiné s’est transformée à sa manière en bouledogue et a tenu tête à ce qui se fait de mieux en Europe. Toujours un peu derrière mais jamais perdue et toujours au combat pour mentalement être là. Elle a réussi ce challenge qui a été plus difficile pour Claire Savin.

17-Gaëtane Thiney © : 35 ans, 360 matches en D1F. La capitaine parisienne a eu des difficultés en 6. Les parisiennes étaient très rapidement sur le ballon et elle a mis plus de temps que d’habitude pour décider une passe après avoir assuré un premier contrôle. En 10, plus libérée du marquage, elle a su orienter le jeu parisien qui s’est nettement amélioré.

11-Clara Matéo : la jeune internationale était remontée comme une horloge et un combat incroyable s’est réalisé avec Ashley Lawrence. Les deux ne lâchant rien. Clara Matéo a été la joueuse la plus percutante du trio offensif parisien, emportée même par ce ballon qu’elle poussait, rencontrant rapidement des adversaires, cherchant du bout du pied, une passe qui restait possible quand même. Elle a une superbe détermination. Il lui manque encore une signature de style qui lui permettrait de prendre confiance et de s’imposer à l’équipe adverse en renversant le score pour le mettre à l’avantage de ses couleurs.

12-Oriane Jean-François (Camille catala) : C’est une jeune joueuse physique. Elle a des cuisses et sait tenir debout. Relayeuse, il lui manque de la signature pour apporter un plus au moment opportun. Elle devrait prendre exemple sur le chemin de Grace Geyoro qui au fil du temps et des saisons a étoffé ses actions et qualités.

8-Daphne Corboz : infatigable. Ce n’est pas un coffre, c’est plus qu’un coffre. Elle est sur tous les ballons, capables d’aller chercher une adversaire sans ballon sur dix mètres, tout simplement pour avoir entendu la demande du coach et de continuer ensuite, sans se poser la question de l’utilité physique de la demande sur sa condition. Comme les autres, il lui manque une signature de style même si pour elle, au vu de ce qui est décrit, elle en possède quelques marques.

23-Eseosa Aigbogun : difficile à comprendre le match de cette joueuse. A part de bloquer le couloir gauche, elle a récupéré très peu de ballons et en a joué encore moins pour une attaquante qui se devait de faire mal à des adversaires.

20-Linda Sällström (21′ Évelyne Viens), C’est une joueuse fine. J’ai été surpris de sa vitesse et son contre face à Paredes aurait pu finir dans les cages (1). Il était bien tiré malgré la pression de la capitaine parisienne. Evelyne Viens est redoutable. Elle chasse et tire avec certitude et puissance. Dans une équipe qui joue haut, elle ferait très mal au score. Quand elle prend de le vitesse et de la verticalité, elle arme sans douter. Tel un sniper.

Sandrine Soubeyrand a reconstruit une équipe. Elle a réussi sa construction. On peut lui reprocher qu’elle ne pourra pas faire reculer le Top 5 avec son groupe. On ne pourra pas lui reprocher que son équipe a été mal montée. Tout est à sa place. Il manque juste de la vitesse, des signatures de styles qui surprennent l’adversaire. 

William Commegrain Lesfeminines.fr

(1) après visionnage TV, la joueuse parisienne au combat avec Linda Sallström a été Pauline Dudek qui s’est faite prendre en vitesse par la finlandaise essonnienne et non pas Irène Paredes, la capitaine du PSG. Sur le match, j’ai confondu les deux joueuses, l’une ayant le 4, l’autre le 14.