L’Equipe a annoncé un salaire de 37.500 € mensuel de Kadidiatou Diani (25 ans) pour une reconduction de contrat avec le Paris Saint Germain. Un salaire qui ferait d’elle la joueuse française la mieux payée du marché français. Elle passerait devant la défenseuse centrale Wendie Renard, bientôt 30 ans, 13 titres de championnes de France et dans l’attente de la validation d’un 14e, 6 Coupes d’Europe à son actif et 7 Coupes de France aux alentours de 30.000 € mensuel.

Même devant l’attaquante norvégienne (50.000 € mensuel annoncé) sous les couleurs lyonnaises, Ada Hegerberg, meilleure joueuse UEFA en 2018 et Ballon d’Or la même année, sur un salaire de base inférieur puisque proche de 25.000 € avant son Ballon d’Or. A voir avec les primes.

Attaquante de l’Equipe de France avec 56 sélections et 10 buts à son actif quand Wendie Renard, défenseuse centrale, en annonce 24 à son actif pour 120 sélections au 6 mai 2020 et qu’Ada Hegerberg est passée meilleure buteuse européenne de l’histoire européenne de la WCL avec 53 buts après avoir été trois fois meilleure buteuse du championnat (2016-2017-2018) alors que le compteur européen de Kadi est bloqué à 4 à ce jour, pour 13 en championnat (2018-2019).

Une bonne Coupe du Monde, un potentiel à affirmer, le maintien de la présence du PSG au niveau européen du football féminin et le défaut de possibilités sur le marché de pallier au départ de la parisienne (Ol et Portland), faute d’offres disponibles, a fait le prix.

Le PSG participe à l’inflation des salaires.

D’habitude, le maillot bleu permet une rémunération conséquente pour les joueuses. Quasiment un doublement de salaire mais à des hauteurs de grille de rémunération qui tourne -au mieux- autour de 5.000 à 8.000 € pour les plus significatives. Il faut que les clubs aient les moyens, et ils ne sont pas si nombreux.

Seul l’Olympique Lyonnais, en tant que club, ajoutait une valeur ajoutée aux salaires, en contrepartie de titres à gagner pour les joueuses majeures. Championnes de France, Coupes de France, Championnats de France. Là, si ce chiffe est exact (*), le Paris Saint Germain se lance pour la première fois dans l’inflation des salaires ; les meilleures rémunérations tournaient autour de 15.000 €. Le club parisien touche au quasi-monopole de l’Olympique Lyonnais pour maintenir les meilleures joueuses.

Un salaire qui a explosé en 7 ans.

En 2013 ou 2014, de mémoire, son projet professionnel était de faire un BTS SP3S, genre de secrétariat médical, pour suivre la même voie que sa soeur, impossible à réaliser en tant que SHN compte tenu de la durée de stage obligatoire à faire dans le domaine de la santé. Elle discutait avec sa soeur venue voilée auprès du Juvisy de l’époque, un mi-temps contrat fédéral d’environ 1.000 € mensuel qui avait été validée par son conseil, jeune avocat.

Voyez la différence. En 2017, son salaire de base au PSG à la signature était de 7.000 €. Une première grande différence qui avait été réactualisé.

Avec le salaire actuel annoncé de 2020 pour 37.500 € mensuel (soit 450.000 annuel), un gouffre. Pour situer la somme reçue par la vitryote (Vitry sur seine), cela représenterait 220.770 € annuel net (après impôt) pour la française. 450.000 € sur deux ans. Une perle ! Elle aurait en plus un budget de 150.000 € par an de défiscalisation avec les différentes niches fiscales qui existent dans le Code Général des Impôts.

Son salaire est celui du budget d’un club de D1F

Pour le Paris Saint Germain, la charge totale est de 613.529 €. A elle seule, elle coûte le budget de Soyaux Charente ou de Guingamp EA et pas loin, toujours à elle seule, de manger les 50% des autres. Pour Montpellier, Bordeaux, et le Paris FC, on touche les 30%.

Aucun club français ne pourra suivre. Les clubs étrangers qui auront les moyens de le faire sont limités. Encore faut-il qu’ils en aient l’intérêt.

L’Argent impose résultats.

Kadidiatou Diani (25 ans) va porter une charge nouvelle. Celle d’être une star, attendue en terme de performances et de résultats. A cette hauteur, c’est le niveau mondial qu’elle doit atteindre. Pour l’instant, elle n’a pas été nommée dans les récompenses européennes (UEFA) et mondiales (Best FIFA) et ses statistiques demandent à s’améliorer, même en Equipe de France.

Cela impose d’être déterminante pour le parcours européen du PSG. De l’être tout autant pour l’Equipe de France ou elle côtoiera certaines joueuses à 3-6.000 € mensuel. Une charge nouvelle, en plus de celle familiale.

Attendue.

Réussira ! Réussira pas ?

William Commegrain Lesfeminines.fr

(*) Le chiffre est évalué au maximum à mon avis mais ce n’est pas certain, avec réussite d’obtention de toutes les primes. Y compris de titres. Ce qui suppose des victoires face à l’OL. Plus certaines à l’OL qu’au PSG pour l’instant. Il est certain que c’est un chiffre qui a été donné à la presse pour déstabiliser.