Tout le monde a vu le contenu du France-Angleterre. Un match où les Bleues n’ont jamais existé en première mi-temps. Faisant même dire à certains : quelles raisons ces joueuses percevaient de tels salaires professionnels pour en faire un tel métier ? Assez incompréhensible et assez indéfendable.

Il est inutile de revenir là-dessus mais plutôt de se projeter sur l’avenir.

Hervé Renard et la communication de la FFF débutent la vidéo du résumé de ce France-Angleterre avec ces mots : « Félicitations pour cette deuxième mi-temps, … ». Ce faisant, ils nous indiquent ce que sera l’équipe de France d’Hervé Renard. Une équipe qui presse, oblige l’adversaire à commettre des fautes, pour en profiter au moins une fois. Le reste fait partie des minutes de la rencontre.

Pourtant, une seconde mi-temps qui ne produira que deux occasions réelles. La première d’une tête de Marie-Antoinette Katoto (49′) et la seconde (89′) sur un plat du pied que la gardienne suppléante, Hannah Hampton, maitrise.

Sans pénalty, pas de but.

Le constat est simple. Sans pénalty, les françaises ne marquent pas. Les habituées du football féminin de l’équipe nationale diront : sans coup de pied arrêté, pas de but (10 sur les 13 derniers).

Sauf que le pénalty n’est plus un accident dans le football actuel. Il est un élément du jeu qui peut être la résultante d’une stratégie, comme le sont les corners, les coups francs. Il s’obtient.

C’est un raisonnement lié au football masculin qu’Hervé Renard intègre pour les Bleues. Faute de pouvoir en avoir un autre, dans son esprit, qui n’a qu’une finalité : partir avec une médaille.

Un schéma qui demande une capacité physique forte, la connaissance des moments forts de l’équipe pour valider la stratégie par un but au moins (même si c’est un pénalty) et une gestion défensive qui équilibre, la réflexion du coach français, en assurant d’avoir au moins, pas plus d’un but de retard face à ces adversaires : l’Angleterre vient de nous le confirmer ; au-delà, c’est difficile.

Est-ce que cela sera suffisant pour gagner un tournoi olympique ? Ou récolter une médaille face aux douze meilleures nations, sélectionnées par continent.

C’est uniquement à l’aune de ce résultat qu’Hervé Renard doit être jugé. Il a peut-être raison, peut-être tort ?

Une bonne stratégie ou une erreur ?

A moins que son jugement pragmatique sur les Bleues, pensant qu’elles ne sont pas capables de produire du jeu et de gagner jusqu’au stade des médailles, soit erroné.

A moins que sa volonté de juger l’Equipe de France sur uniquement ses résultats et non sur son jeu à émotions, source de son ADN, soit une erreur.

A moins que la stratégie masculine ne soit pas applicable à des joueuses. A moins que la gestion positive d’un groupe féminin ait ses limites.

A moins que le football féminin français ait reculé, non pas, sur ses bases structurelles comparées à l’Espagne (défaite 0-2) et l’Angleterre (1-2), mais plus sur les capacités individuelles des joueuses à faire la différence contre des adversaires de très haut niveau ?

C’est un peu l’idée que j’en ai après les deux matches récents face à l’Espagne (numéro 1 mondial) et l’Angleterre (numéro 2 mondial). Deux matches qui nous ont montré la faiblesse psychologique potentielle des Bleues.

En éteignant le poste, j’ai eu une pensée pour le France-Colombie du premier match de Renard. Un trou d’air incroyable des Bleues, menées (0-2) à la mi-temps, finie (5-2) sur un ouf de soulagement de ceux qui l’avaient mis en place.

Ce France-Angleterre nous a montré une France potentielle méconnaissable, qui ne nous est plus inconnue maintenant. Elle peut être comme cela.

Plus interpellant, le contenu délivré lors de ses deux rencontres face au Top mondial, à comparer avec le passé, renvoie aux Bleues, avant 2011, quand elles prenaient des « fessées » de contenus face aux USA et l’Allemagne, alors numéro 1 et 2 mondiaux de cette époque.

Les JO de Paris 2024 donneront une réponse.

William Commegrain Lesfeminines.fr

France-Angleterre, 1-2 : premières réactions (fff.fr)

Qualifications à l’Euro 2025 – Ligue A – Groupe A3 – Quatrième journée
Mardi 4 juin 2024 – 21h00
FRANCE – ANGLETERRE : 1-2 (0-2) (W9)
Saint-Étienne (Stade Geoffroy Guichard) – 10 194 spectateurs
Temps dégagé (18°C) – Terrain excellent
Arbitres : Ivana Martinčić (Croatie) assistée de Sanja Rodjak-Karšić (Croatie) et Maja Petravić (Croatie). 4e arbitre : Sabina Bolić (Croatie)

Buts
0-1 Georgia STANWAY 21′ (Remise en jeu côté gauche qui trouve Russo le long de la ligne de touche qui remet en retrait sur Hemp dans la surface qui s’impose face à sa défenseure et ressort le ballon pour Stanway à 22 m qui place une frappe du droit sur la droite de Peyraud-Magnin)
0-2 Alessia RUSSO 34′ (Russo à gauche dans la surface ressort le ballon pour Stanway qui décale sur la droite sur Bronze qui trouve Hemp à l’angle de la surface côté droit qui enroule un centre du gauche et trouve la tête de Russo à 5 m au second poteau devant De Almeida)
1-2 Kadidiatou DIANI 72′ s.p. (Faute de Williamson sur Geyoro. Penalty tiré du droit par Diani sur la droite de la gardienne à mi-hauteur prise à contre-pied)

Avertissements : Kenza Dali 71′, Selma Bacha 79′ pour la France ; Georgia Stanway 71′, Lucy Bronze 71′, Hannah Hampton 81′, Chloe Kelly 87′ pour l’Angleterre

France
16-Pauline Peyraud-Magnin ; 5-Élisa De Almeida, 3-Wendie Renard (cap.), 2-Maëlle Lakrar (22-Ève Périsset 73′), 13-Selma Bacha (17-Sandy Baltimore 90+2′) ; 8-Grace Geyoro, 6-Amandine Henry (14-Sandie Toletti 46′), 15-Kenza Dali (23-Vicki Becho 90+2′) ; 11-Kadidiatou Diani, 9-Marie-Antoinette Katoto, 7-Sakina Karchaoui (20-Delphine Cascarino 46′). Entr.: Hervé Renard
Non utilisées : 1-Solène Durand (G), 21-Constance Picaud (G), 4-Estelle Cascarino, 10-Léa Le Garrec, 12-Inès Benyahia, 18-Julie Dufour, 19-Thiniba Samoura

Angleterre
1-Hannah Hampton ; 2-Lucy Bronze, 5-Millie Bright, 6-Leah Williamson (cap.), 3-Jessica Carter ; 4-Keira Walsh, 8-Georgia Stanway ; 7-Beth Mead (16-Chloe Kelly 75′), 10-Ella Toone (14-Francesca Kirby 90′), 11-Lauren Hemp ; 9-Alessia Russo. Entr.: Sarina Wiegman
Non utilisées : 13-Khiara Keating (G), 21-Lucy Thomas (G), 12-Alex Greenwood, 15-Jessica Naz, 17-Agnes Beever-Jones, 18-Grace Clinton, 19-Maya Le Tissier, 20-Jessica Park, 22-Esmee Morgan, 23-Millie Turner