Le Brésil a de bonnes raisons de gagner cette rencontre. Plutôt que de remonter dans le temps, il suffit de placer les faits dans les moments présents. La France est surtout attendue en 2024 aux JO de paris.
Marta et ses six Coupes du Monde
Marta joue sa sixième et dernière Coupe du Monde. Elle ne sera pas aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Ses co-équipières doivent lui construire un chemin d’Or. A l’image de l’explosion de Megan Rapinoe au Mondial français en 2019 à 34 ans. A l’image de la réussite de Carli Lloyd en 2015, au Mondial canadien, à trente-trois ans, la compétition suprême favorise les joueuses matures.
Comme tout argument, on peut le regarder de l’autre bout de la lorgnette pour exposer que lesdites joueuses, valorisées ensuite par le monde du football avec la double reconnaissance de la FIFA pour Lloyd (2015 et 2016) et celle du Ballon d’Or et de l’Awards TheBest pour Rapinoe, avaient encore du jeu et des rêves à proposer puisqu’elles ont duré, au mois quatre années supplémentaires.
On ne voit pas le football féminin faire une Reine, impératrice pour constater en Septembre, son arrêt d’activité et lui consacrer le message habituel aux retraités : RIP.
Donc l’argument Marta ne tient pas ; bien que … incroyable Marta était du premier match qui a opposé la France au Brésil en 2003 !
Pia Sundhage arrive à maturité avec le Brésil
Le Brésil a de bonnes raisons de gagner ce match face à la France car sa coach, Pia Sundhage, vient de faire quatre années continues avec ces joueuses qu’elle connaît bien, qui la connaisse bien, et dont elle a réussi à faire un mariage entre sa volonté défensive suédoise naturelle et l’apport offensif qu’ont les joueuses brésiliennes. Un ADN qui les dépasse.
Mais Pia Sundhage, a soixante-trois ans, fait partie du passé.
Il faudrait que les arguments brésiliens parlent de futur pour être entendus.
Le Brésil attend ses brésiliennes
Le ministère du Travail brésilien a voté une loi qui permet aux brésiliens qui le désire, de ne pas travailler pendant les heures des matches des féminines, sans être pénalisées. Là, on sent une attente.
Le Brésil ne s’est jamais remis d’avoir raté de si peu, les récompenses suprêmes : La finale du Mondial en 2007, la finale des JO de 2004 et celle de 2008 et plus encore, la demi-finale des JO de 2016 à Rio quand l’équipe masculine a remporté l’Or. Un doublé qui aurait été historique, grandiose et juste pour le Brésil.
Enfin le Brésil perd en 1/8e contre la France sur des prolongations haletantes et un contre qui aurait dû se terminer par un but brésilien ; laissant la porte ouverte à la détermination d’Amandine henry, d’aller chercher du bout du pied, un ballon que beaucoup aurait laissé passer. Par raison et avec raison.
Le Brésil a les joueuses inconnues pour faire rêver le Brésil des joueurs connus.
Ce sont de bonne raisons.
La France est en terre inconnue
Pour le Mondial 2023, les Bleues ont signe un deal avec la presse et on cherche les critiques objectives sur les rencontres. On entend toujours l’argument de l’ambiance, à croire qu’avant c’était l’enfer mais les joueuses sont quasiment les mêmes. On ne sait pas en fait. A part, les « Si » et « si » et encore « si ». Peut-être que la presse se dit qu’elle est allée loin avec Corinne Diacre, qu’elle a été trop près de celle qui ont mené la révolution et que derrière, dans l’après, la presse est bien obligée d’essayer d’y croire.
Pourquoi pas.
La France, sa bonne raison de gagner, elle n’est pas tant au Mondial 2023, mais surtout aux JO de Paris 2024.
Le match nul face à la Jamaïque (0-0), les premières mi-temps difficiles depuis l’arrivée d’Hervé Renard, les joueuses baignées entre l’investissement d’une compétition et les compliments positifs des prestations. Comme dans le bâtiment, tout cela est certainement un ciment pour les JO 2024 mais la prise n’est pas certaine en 2023.
Ce match est d’ailleurs l’occasion, pour le groupe de vingt-trois, de montrer que les compliments du coach ont des raisons d’être.
Tout cela indique que si la France gagne contre le Brésil, ce sera une performance.
Quand bien même dans l’histoire des oppositions, les Bleues n’ont jamais perdu contre cette nation. Six victoires, cinq nuls et une série de quatre victoires consécutives depuis 2018.
Les Bleues sont des challengers dans cette histoire. Comment en être autrement avec une arrivée d’Hervé Renard en avril 2023 et une actualité nucléaire dans le milieu du football en 2023 ? Elles sont challengers.
Elles peuvent challengers et gagner, mais objectivement, elles peuvent perdre.
William Commegrain Lesfeminines.fr
PS : rappel. Je pense qu’il fallait laisser Corinne Diacre sur le Mondial. Ne pas prendre les joueuses qui ne voulaient pas venir. Elle avait son groupe et sa chance. C’était équitable. Elle réussit, les joueuses perdent. Elle rate, changement de coach en Septembre. AUjourd’hui, Katoto n’est pas là et les systèmes de jeu montrent que les attaquantes ne sont plus aussi performantes que par le passé. Diani est dans l’ombre du Mondial 2019 et Wendie Renard tire sur la machine, avec l’exigence qu’on lui connait mais la fatigue qui en découle.