Il ne faut pas être grand orfèvre pour voir que l’Équipe de France féminine a développé une stratégie de communication positive autour de l’arrivée d’Hervé Renard.
La mise en vedette d’une information non-sportive
A cet égard, la question de l’accompagnement du bébé d’Amel Majri (Olympique Lyonnais, 30 ans) en est une illustration parmi d’autres.
L’essentiel des journalistes féminines ont salué la communication de l’Equipe de France et de son coach en faisant passer le message que la joueuse était accompagnée de sa fille, agée de neuf mois, ce que le coach avait intégré dans un processus normal, dès lors que le jeu et l’entraînement n’en portait pas ombrage.
Sur ce, il avait rebondi en prenant en exemple l’équipe américaine qui usait habituellement de cette possibilité.
Un ensemble qui lui a donné une sorte de légion d’honneur de la sororité. On a vu un tweet de la double championne olympique de Judo Clarisse Agbegnenou, le valoriser. Un autre d’une habituée de la communication féministe dans le sport, professeur en sociologie, Beatrice Barbusse, par terminer par celui de la Ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra !
Sans compter ceux de la foule numérique qui ont repris l’information, traitée dans de nombreux journaux, loin du sport mais connexes aux magazines féminins et télévisuels. On a vu les journaux télévisés spécialisés traiter l’information.
En oubliant de préciser que sous Corinne Diacre, cela ne pouvait pas avoir lieu car la joueuse n’avait pas encore repris son activité sportive de haut niveau et qu’étant la seule joueuse de haut niveau sélectionnable en France, à être en maternité et post-grossesse ; il était difficile de reprocher à Corinne Diacre de ne pas l’avoir fait.
Pourtant c’est oublier de lui donner le crédit d’avoir sélectionné de manière inattendue, lors de son dernier stage (février 2023), Manon Heil, gardienne de Fleury (4e du championnat), jeune maman, à qui Corinne Diacre avait proposé la même chose et qui visiblement, avait préféré refuser pour sa première entrée chez les Bleues, laissant le bébé au soin de son mari.
Portons grâce à la journaliste sportive de l’Equipe, Syanie Dalmat, de le signaler dans un tweet.
Quelqu’un qui a de l’humour pourrait même chambrer Amel Majri, de sexisme, en nous faisant comprendre que son mari ne pourrait pas s’occuper de son enfant ! Ou en s’accaparant l’exclusivité et la priorité de l’instant maternel face à celui paternel.
De toute manière, c’est sa vie et peu importe : avec ou sans enfant, elle est prise en étant joueuse.
Le fait de sortir l’info de manière transversale est la signature d’une stratégie.
Des environnements distincts qui montrent bien la réalité des liens transversaux invisibles mais réels dans le monde du sport autour de la question du sport féminin et de ses caractéristiques à gagner. Une sororité invisible mais forte qui a décidé de l’influence du football féminin comme fer de lance de cette image.
La chose aurait été décidée dans un autre sport, elle n’aurait pas dépassé les fans de la pratique.
On en conclut que le football féminin n’est pas qu’un sport. Il est aussi une stratégie collective féminine dans le monde du sport.
Qui veut s’y aventurer doit le savoir, le comprendre et y aller, à la condition d’avoir le produit ou le service qui l’accompagne et l’aider à son développement.
Terminons avec une phrase simple à retenir : Le football féminin n’est pas que du sport en France.
William Commegrain Lesfeminines.fr