La question du genre sexuel et de l’expression des minorités est au centre de la période actuelle dans les pays du Nord de la planète, si on reprend l’image connue du dialogue entre le Nord et le Sud sur le plan économique.

Le terme minorité me parait d’ailleurs discriminant car il suppose la force du regard des uns, -dans la norme-, face à celui des autres, qui ne le sont pas ; quand ces soi-disants autres, vivent leurs identités à 100% et se voient donc, dans bien plus qu’une minorité. Je parlerai plutôt d’une différence.

Notre monde a, de principe, l’esprit colonisateur. Nos idées doivent conduire à s’imposer à celles des autres.

Le brassard

Qu’est-ce qui est condamnable ? Est-ce le fait d’exprimer ou pas une opinion ou plutôt l’obligation d’avoir tous la même position ?

Hugo Lloris, capitaine de l’équipe de France, a développé un message dans lequel il considérait, qu’invité dans un pays aux traditions différentes, il ne porterait pas un message que ledit pays n’accepte pas ou peu dans sa culture. Les médias ont repris sa position, lourdement discuté et condamné, bien plus que valorisé.

D’un autre côté, l’ex-joueuse d’Arsenal, Alex Scott, commentatrice pour la BBC au Qatar lors de cette Coupe du Monde, a arboré un brassard aux couleurs arc-en-ciel, afin de manifester son soutien à la cause LGBTQ. Peu importe qu’elle soit ou non cette expression individuelle et personnelle.

Deux positions différentes mais qui ressemblent bien à l’expression : « les deux font la paire ! »

Alex Scott, commentatrice à la BBC, affirme son opinion.

Dans ces deux cas, les médias ont repris les positions et les messages sont passés donnant droit aux uns et aux autres, -nous, audience des médias-, de se demander si sa position était la bonne ? Je ne parle pas des gens concernés, LGBTQ d’un côté, anti-LGBTQ de l’autre. Je parle de la majorité d’entre nous. De l’audience, dont les grands médias sont soit les guides, soit les caisses de résonance.

S’interroger. Ce qui ne serait pas si mal et au mieux, de se dire qu’il n’est pas le seul à penser. D’écouter une autre voix. Le fait d’avoir des positions différentes donnent du crédit aux deux positions sans oublier de les interpeller dans leur excès de conviction.

Ainsi, je m’interroge sur la FIFA qui promet des sanctions si les capitaines des sélections portent le brassard, ce qui me fait comprendre le niveau des hiérarchies punitives au sein de l’institution internationale et en même temps, le besoin institutionnel à queiques mois des JO de Paris, et/ou la nécessité d’encadrer « l’expression autre que sportive » que l’audience des grandes manifestations internationales attirent.

Est-ce que l’ex-joueuse risque sa vie ainsi en s’exprimant ainsi au Qatar ? Une exclusion ? Non, elle montre sa différence et c’est bien. Au même titre que le Qatar doit savoir qu’on ne peut pas bâtir au prix d’un sang humain sans en payer le juste prix médiatique ou le rejet.

De notre côté, écoutons aussi ce qu’ils nous ont montré.

On parle ou on a parlé du manque de tolérance et d’ouverture des pays arabes en prenant l’image du Qatar.

Mais quelle leçon nous a été donnée avec la présence, au centre de l’arène, de la personne handicapée, le Youtubeur qatari Ghanim al Muftah, tenant « LE » discours d’accueil du Mondial 2022″, face à une star mondiale comme Morgan Freeman. Il n’était pas au coin d’une photo. Il en était LE CENTRE !

500 millions de personnes étaient face à leur écran. Quelle image pour l’inclusion ! Qui aurait fait cela avant ? Et qui l’a déjà fait à ce niveau de promotion mondiale ?

Personne.

L’envie qui m’est venue, au moment de son passage, c’est de travailler avec des personnes handicapées.

La réalité qui s’en est suivie, c’est que, formateur pour des personnes qui veulent se reconvertir et évoluer en plus de mon travail d’enseignant, j’ai encore plus fait attention à la différence puisque j’ai, actuellement, deux personnes légèrement handicapées dans un des groupes de l’instant. Je fais déjà pas mal, mais j’ai eu envie de faire plus et mieux.

Et je me suis dit, « belle leçon ! »

En dix minutes, j’ai appris, en laissant les autres être ce qu’ils sont, sans préjuger.

Il m’a juste suffi de voir, et d’écouter ce qu’ils montrent.

« Ecouter ce qu’ils montrent », l’écrire ainsi est volontaire. Typique de la philosophie arabe.

Et d’un autre côté, ce matin à l’aube, je me demande pourquoi personne n’en a réellement parlé dans les colonnes médiatiques des pays du Nord, à part de factuellement l’écrire ?

Nous avons vu mais nous n’avons pas écouté.

Cela mériterait d’en savoir plus et mieux sur l’inclusion et la différence physique dans les cultures arabes.

William Commegrain Lesfeminines.fr