Cette dernière journée a un goût bizarre ? Tous les passionnés de football féminin et les suiveurs occasionnels connaissent les quarts de finale à venir, et le groupe D va délivrer son dernier nom, dans un silence de cathédrale médiatique, du côté français, puisque on sait déjà que ce sera France Pays-Bas pour les Bleues de Corinne Diacre.
D’ailleurs, un samedi 23 Juillet, jour d’arrivée du Tour de France masculin et du départ du Tour de France féminin.
Pas concerné, en général les français sont assez objectifs avec les autres, beaucoup moins quand il s’agit de leurs couleurs. Qui de la Belgique, Italie et Islande a fourni la meilleure prestation qui justifierait de leur qualification en quart, pour un RDV face à la Suède ?
L’Italie sans Dolce Vita
L’Italie (14e mondial) a été décevante en prenant une raclée face à la France (1-5) et se battant pour égaliser contre l’Islande (1-,1, 62′) dans son second match. A nos yeux, il y avait eu comme un idéal masculin, vainqueur de l’Euro 2021, dans cette sélection féminine. C’était ajouté la décision de rendre le championnat italien totalement professionnel, le bon résultat de la Juventus face à l’OL à domicile en Women’s Champions league (victoire), leur première place dans leur groupe de qualification et l’intégration de joueuses renommées comme la suédoise Asllani pour couronner le tout. On attendait mieux, on a eu pire.
La Belgique sympathique
A l’inverse, la Belgique (19′ FIFA), pourtant première mondiale pendant plus de quatre ans du côté masculin, n’a jamais eu à supporter ce regard de comparaison.
Il faut dire que le championnat masculin belge ne dépasse pas les phases de qualification dans les compétitions masculines et que celui féminin en est au même niveau. Donc, on n’attendait rien de la Belgique qui n’a jamais rien lâché dans cette compétition.
Menée face à l’Islande (0-1, 50′), elles égalisent sur pénalty à la 67′ (1-1). Menée face à la France (6′, 1-0), elles mettent un superbe but de contre, du bout de la chaussure, à la 36′ (1-1) pour craquer à la 43′ (2-1).
La Belgique aimerait bien faire une blague belge au football féminin. Vainqueur contre l’Italie, qualifiée en quart face à la Suède et boum, la demi au bout du bout d’un soulier belge, pour faire rire tout le monde, dans une tablée médiatique qui n’attend que « la chute » pour passer un bon moment. Le titreur de l’Equipe aura la phrase facile : « la Belgique a la frite ! ».
L’Islande, figure de proue d’un monde féminin
Dottir au lieu de Son
L’Islande est l’univers rêvé des Dottir (fille de). D’abord, leur nom les distinguent par leur genre quand les autres pays ont choisi les prénoms. Une Gunnarsdottir aura un frère qui s’appellera Gunnarsson.
En 2009, Jóhanna Sigurðardóttir, est la première femme première ministre comme mariée à une autre femme. Dans la continuité, une nouvelle femme est nommée première ministre Katrín Jakobsdóttir, étudiante en Art et Littérature, en poste depuis 2017.
Le seul « truc » à changer, c’est qu’elles sont visiblement, toujours filles d’un homme. A vérifier mais cela interpelle au moment de la PMA (procréation médicalement assisté) et GPA (Gestation pour autrui) où les hommes qui aident à la procréation féminine des couples lesbiens sont des inconnus.
Peu d’habitants mais une équipe nationale très performante.
Sur le plan football, est-il nécessaire de rappeler que l’Islande est une île volcanique, peuplée d’autant d’habitants (364.000) qu’une ville comme Bordeaux (300.000) et que dans cet univers là, il faut trouver des stades, des passionnés de football et surtout des joueuses de la même catégorie d’âge.
Pourtant, l’Islande (17e FIFA) est la candidate la plus sérieuse aux quarts. Non pas pour le fait que dans leur vingt trois, on trouve six jeunes mères de famille mais plutôt pour celui de l’habitude de ses joueuses à s’impliquer dans ces décisions. Quand tu es née Islandaise, tes choix professionnels ne sont pas légions. Il ne faut pas se rater.
Lorsque les islandaises jouent au football, elles savent qu’elles doivent donner le meilleur pour avoir des chances d’avancer. Dans ce cadre, si on doit mesurer les performances au regard de la population, l’Islande serait dans les premières mondiales ! 17e FIFA quand les fédérations à la population similaire sont rangées bien après la 50e place FIFA. Avec autant de spectateurs moyen qu’en France (environ 800) et 1/3 des licenciées féminines, sans oublier, une présidente et secrétaire général féminine.
La France va les rencontrer.
Quelle France jouera ce match ?
Le problème, c’est qu’on est déjà qualifié en quart. Et quoi qu’on en dise, les français ne fournissent jamais le même contenu quand la certitude est devant eux. Ils et elles lèvent le pied.
Janice Cayman, joueuse trentenaire belge, meilleure joueuse 2021 de mémoire, connait bien les françaises -qui ne sont pas les lyonnaises-, après être passée par Juvisy, Montpellier, l’Olympique Lyonnais : « j’espère que la France va jouer le jeu ! ». Voilà « grosso modo » l’esprit de ses interventions juste après le match face à la France.
Dans une compétition féminine, l’honneur est à son apogée. Nul doute que Corinne Diacre attend et veut un contenu de victoire. Sauf que la différence est telle entre les deux équipes, France 3e mondial et Islande 17e, que le nul ou la défaite française sera vue comme une prestation sans implication des Bleues.
Dans le dernier Euro qui remonte à cinq ans tout de même (2017), la France avait peiné. Je me souviens d’une ailière inconnue qui avait fait très mal sur le côté droit. Sur ce match, elle avait signé en France (Marseille) et n’avait rien fait dans les troupes de Christophe Parra.
Les joueuses du Nord de l’Europe ne sont jamais les mêmes quand elles portent le maillot national.
William Commegrain Lesfeminines.fr
Spectateurs – Association de football d’Islande (ksi.is)
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