Historique. Il y a un côté napoléonien dans ces quarts de finale de l’édition 2022.
Qui vient au football féminin se doit de savoir que la balle tapée par les femmes a toujours navigué entre beauté du geste et de l’instant et revendications sociales et sociétales dans un monde perçu masculin.
Qui vient au football, qu’il soit masculin ou féminin, doit savoir que les allées institutionnelles sont bien plus faits de pantalons que de jupes et robes féminines.
Il parait qu’il faut en avoir pour jouer à ce sport et à un âge avancé, ils sont nombreux à vouloir toujours montrer qu’ils en ont encore, malgré leurs rondeurs bien marquées. Il est si difficile d’avoir un fauteuil dans ce cénacle proche du Cardinal que personne ne veut se lever, pour laisser à leur moitié, une place qui les réduiraient de moitié.
Sauf que les jeunes filles, devenues femmes, se sont créées leurs univers, leurs références et c’est avec la grâce de l’amante qui dénonce le futur mari volage, que la Présidente de la Fédération Norvégienne de football, Lise Klaveness, avocate dans le civil, a remonté l’allée du tirage de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, après avoir rappelé la corruption pour l’attribution au Qatar, le manque de droits des femmes au Qatar, des homosexuelles (sept ans de prison), les morts pakistanais à la construction des stades, dans une Assemblée qui se faisait fort, de ne pas utiliser la fonction « traduction » de Google.
Les quarts de finale européens n’ont pas échappé à cette nouvelle réalité féminines qui placent les féminines dans une forme d’autonomie et de différence.
Barcelone cherchant un record mondial de spectateurs pour un match de football féminin. Obtenu avec 91.553 unités comptabilisées au Camp Nou. Une dynamique internationale que le Paris Saint Germain a enclenché, fort de plus de 27.000 spectateurs au Parc des Princes quand l’OL, suivait le mouvement avec plus de vingt mille autres dans la région lyonnaise.
Tous ces grands clubs, devenus maintenant propriétaires des clubs féminins, s’essayent au marketing féminin.
Un marketing inséré dans une stratégie européenne, fort d’un volume suffisant initié sur un continent, quand les chiffres nationaux limitent l’action financière, pour que les sponsors s’intéressent à ce marché. Vendant du PSG, OL, Juventus, Barcelone, Real Madrid, Bayern, Arsenal, Chelsea, à un prix bien plus abordable que la poignée de mains d’un MBappé, d’un Messi ou d’un Levandowski.
Si le marketing est une force, encore faut-il que le contenu lui donne la puissance qui en fait une arme essentielle à la pénétration de marché !
Sur ce plan, les quarts de finale de la compétition féminine européenne ont été historiquement, d’une qualité rare qui ont fait frémir les statistiques d’un Opta masculin, bousculés le cœur des spectateurs, interpellés les souvenirs des observateurs, perdus dans des voix blanches où l’émotion et la surprise ont laissé leurs marques.
Des quarts à émotions, contenus et spectateurs
Le FC Barcelone, championne d’Europe, par deux fois se fait dominer par le Real Madrid en début de rencontre ! Menées à Madrid (1-0) et 0-1 au Camp Nou, alors que déjà, à plus de dix journées de la fin, elles ont été titrées championne d’Espagne 2022 ! Obligées de revenir au score, le dépassant pour écraser au final l’adversaire (5-2) à la maison. Rien de tel comme écriture de scénario d’un Clasico.
Sous un bruit de fond incroyable, comme peut le faire 100.000 personnes à respirer, parler, chanter pour vingt deux actrices.
Le tout, faisant une ligne de plus dans l’émotion de ces Clasicos qui ne vivent que d’extrêmes.
Pour les trois autres quarts, les scénaristes de Netflix ont été au RDV.
Le Paris Saint Germain, capitale de l’extrême, Empereur des stars, SDF des titres, s’est vu bousculer par un défilé allemand du Bayern. Prenant de force les Champs Elysées du Parc des Princes (2-2), obligeant les féminines du PSG, à jouer les snipers du combat. L’Olympique Lyonnais a oublié sa carte de visite dans son RDV turinois (2-1) pour s’obliger à révolutionner le monde bien tranquille des bourgeois lyonnais, l’emportant au retour sur la Juve (3-1). Arsenal, isolé sur son île (1-1), n’a pu repousser les assauts de Wolfsburg à l’aller, se faisant dominer en sérénité, par la puissance ancienne et culturelle du Mark allemand (2-0). Disparu avec l’Euro, imprimé au cœur des germains pour longtemps.
Une exception ou une réalité européenne ?
Nul ne peut savoir ce que sera le contenu des demi-finales européennes. Elles s’annoncent émotives en France pour les nouveaux fans avec un PSG-OL en aller-retour, et professionnelles pour les habituées. Tellement le scénario a été joué, commenté, développé et vécu depuis les dix années où les deux clubs s’opposent, l’un pour passer devant l’autre.
Le FC Barcelone, a reçu des louanges que même, la Reine d’Angleterre n’a obtenu par les européens, qu’après soixante dix de règne ! En une année, d’ousiders les voilà devenues Reines, certains attendant de les élever au statut d’Impératrice, avec un doublé 2021, 2022 qui parait à l’auteur, plus qu’excessif.
Excessif, c’est le signe premier de la médiatisation pour qu’une vague se transforme en marché durable.
L’Europe de la WCL sera peut être la fusée qui enverra le football féminin dans les étoiles.
William Commegrain Lesfeminines.fr