Les sportives ne veulent plus que le sport les gère ; elles veulent gérer leur carrière sportive.
Lorsque la numéro 1 mondial du tennis féminin, Ashleigh Barty, annonce sa fin de carrière à 25 ans (15 titres dont 3 grands Chelem), on voit là la suite logique de plusieurs événements émotionnels dans le monde féminin du sport de haut niveau.
La tenniswomen japonaise Naomi Osaka, dans le Top mondial et première en 2018 à l’âge de 21 ans qui depuis Roland Garros 2021 prend ses distances avec la presse, le tennis (proche de la 70e place), les attentes et comportements souhaités dans un milieu professionnel, jusqu’à en venir à pleurer suite à des commentaires désobligeants entendus à Indian Wells 2022 (Californie).
Aux JO 2021 à Tokyo, la gymnase américaine multi médaillées, Simone Biles (25 ans) qui demande à ne pas concourir pour préserver son état mental, heureuse au bras de son ami, applaudie pour une médaille de bronze quand les médailles d’Or lui étaient prédestinées.
Trois sportives au plus haut niveau, première mondiale dans leur sport qui craquent et arrêtent, à un âge où sportivement, elles sont considérées comme à la genèse du meilleur potentiel, quand on parle de performance.
Ces trois situations différentes peuvent avoir plusieurs points communs :
- la réussite sportive : les trois sportives ont atteint le maximum de ce qu’elles pouvaient atteindre sans avoir la garantie de s’améliorer. L’amélioration, un des marqueurs forts de la volonté des sportives de haut niveau à s’investir.
- la réussite médiatique : toutes les trois sont connues, médiatisées, identifiées, bankables pour les audimats des médias.
- la réussite financière : toutes les trois ont touché à la barre des 20 millions de dollars dans leur carrière laissant, même avec les charges de leur équipe, assez pour assurer leurs futurs arrières.
Le sport de haut niveau est exigeant. Très exigeant, limitant à une portion congrue la possibilité de « vivre ».
Dès lors que le besoin de vie dépasse la fameux « jour off » d’une vie de sportive, il met en balance les efforts à fournir, les doutes, les inconnues et les pressions face à une autre vie où les contraintes sont bien moins fortes. Un style de vie plus « cool », plus humain, moins fort mais avec une couleur plus douce, tempérée.
Si la pensée vient dans tous les domaines sportifs, dans les sports individuels, quand l’expression médiatique et financier sont au niveau du sportif, cela facilite la décision de la sportive.
A un moment, les sportives de haut niveau veulent vivre ailleurs.
William Commegrain Lesfeminines.fr