Abby Wambach part, Carli Lloyd arrive !

Lorsque la meilleure buteuse mondiale de l’époque, Abby Wambach quitta la sélection nationale (16 décembre 2015) sur un record mondial de 184 buts pour 255 matches, ce fut sur une défaite (0-1) face à la Chine de Bruno Bini. Un match amical mettant un terme à une cinquantaine de rencontres sans défaite sur le sol américain.

Une équipe qui venait tout juste de reprendre le titre mondial gagné au Canada (2015). Un titre, perdu en finale (2011) face au Japon, après s’être fait égaliser et avoir raté la séance de tirs au but. Une défaite qui avait laissé une blessure incroyable au sein l’équipe numéro 1 mondiale mais enthousiasmé le monde tellement le jeu avait été de qualité dans ce Mondial.

A trente-six ans, Abby Wambach, attaquante, commençait à goûter au banc et ne se voyait pas dans la sélection américaine pour les JO 2016, au sein d’une liste raccourcie à dix-huit.

Le temps était passé.

Au même moment, sortait de cette force américaine, une joueuse de trente-trois ans : Carli Lloyd. Milieu de terrain, elle venait de faire un triplé (3′, 5′, 16′) en finale face au Japon. En dix-sept minutes, les Nadeshiko subissaient un véritable naufrage avec un but de Lloyd qui restera longtemps dans les mémoires. Cinquante mètres et un lob qui met à la renverse la gardienne japonaise, Kaihori, championne du monde 2011, médaille d’argent aux JO 2012.

La course légendaire de Carli Lloyd après avoir marqué ce superbe lob en finale de la Coupe du Monde 2015.

Le tableau du BC place Stadium de Vancouver indiquait (4-0) pour les américaines ! 53.341 spectateurs chantaient leur bonheur. En Europe, peu encore étaient devant leur téléviseur. Pourtant personne n’avait à l’idée de partir. On avait le sentiment profond d’assister à l’Histoire.

Les américaines avaient produit une telle énergie, une incroyable puissance que rien ne pouvait les arrêter. Carli Lloyd, avec le brassard, s’était trouvée telle un général d’Empire, sabre au clair, à la Charge, galopant à tout crin avec ses coéquipières, sans se soucier des contres adverses. Renversante. Toutes Renversantes. Le match s’était terminée sur un (5-2) de légende.

Devant l’écran éteint, un seul sentiment était présent. Les USA nous avaient montré ce qu’orgueil signifiait.

Carli Lloyd avait écrit l’Histoire.

La gardienne japonaise, Kaihori, championne du Monde 2011 et Argent aux JO de 2012, subi la puissance de Carli Lloyd avec un but de 50 mètres.

Carli Lloyd, never give up !

Quatre ans plus tard, c’est en France qu’on la voit. Quatre ans avec sa place dans les vingt -trois, au niveau de la concurrence américaine cela relève de la haute performance. Être titulaire revient à la très haute performance. Cette Coupe du Monde sera l’apogée de Megan Rapinoe et d’Alex Morgan. Co-meilleure buteuse, l’une avec sa finesse, à chercher les failles adverses ; l’autre avec son intelligence. Toutes les deux, signataires du titre Mondial américain. Le quatrième pour les USA.

Carli Lloyd est là. Quand les autres reculent, elle monte d’un cran. Devenue attaquante, après deux récompenses mondiales de meilleure joueuse du monde (2015 et 2016), elle a encore un physique incroyable. On voit qu’elle se bat pour être dans le onze, entre rapports de force et compétitivité.

Là, elle nous apprend qu’en football, détester n’empêche pas de jouer ensemble. Elle nous fait comprendre qu’il faut passer au-delà de cette rancœur, que ta chance, c’est le terrain et que les quelques minutes où tu es sur le terrain, alors deviennent tiennes.

C’est à toi enfin, d’utiliser ton destin.

Les américaines savent utiliser leur don

Certainement que ses parents lui ont donné ce don. Exprime-toi. Carly Lloyd nous aura montré qu’elle a su l’utiliser.

Trente-neuf ans, deux coupes du monde (2015-2019), deux titres olympiques (2008-2012). Un record incroyable de 316 sélections, la plaçant seconde au Monde. 134 buts marqués pour une quatrième place mondiale. Meilleure buteuse américaine en 2021 et maintenant un nouveau nom qui s’affiche, Hollins, pour le reste de sa vie.

Ces américaines ont quelque chose de spécial. J’ai en souvenir une photo d’Alex Morgan avec son mari dans ses bras. Elle semble le protéger et en même temps, chercher la force qu’elle doit avoir pour emmener sa famille dans l’univers de sécurité et de bien être qu’elle veut leur donner. Je vois Megan Rapinoe, que j’avais senti en opposition avec Carli Lloyd lors du Mondial 2019, lever les bras au ciel, les jetant comme elle jetterais son cœur, afin de d’exiger du public, encore plus d’ovation pour sa partenaire et peut-être ancienne rivale. Je vois cette femme, Carli Lloyd, retirer son maillot, pour montrer son avenir, l’affirmer : Hollins. Elle salue son passé, les larmes aux yeux, la tête prête à s’investir vers son avenir pour en faire un présent aussi fort que l’Histoire qu’elle ne vivra plus.

Ce n’est pas pour rien qu’elles sont les meilleures.

Il y a chez elles, quelque chose d’inhumain, qu’elles ont appris à rendre humain.

Elles ont touché les étoiles.

William Commegrain Lesfeminines.fr

English translation.

Abby Wambach leaves, Carli Lloyd arrives!

When the world’s top scorer at the time, Abby Wambach left the national team (December 16, 2015) on a world record of 184 goals in 255 games, it was on a loss (0-1) to Bruno Bini’s China. A friendly match ending a fifty game unbeaten streak on American soil.

A team that had just regained the world title won in Canada (2015). A title, lost in the final (2011) against Japan, after being equalized and missing the penalty shootout. A defeat that had left an incredible wound in the world number 1 team but excited the world so much the game had been of quality in this World Cup.

At thirty-six years old, Abby Wambach, a striker, was beginning to taste the bench and did not see herself in the U.S. selection for the 2016 Olympics, within a list shortened to eighteen.

The time had passed.

At the same time, a thirty-three year old player emerged from this American force: Carli Lloyd. A midfielder, she had just scored a hat-trick (3′, 5′, 16′) in the final against Japan. In seventeen minutes, the Nadeshiko suffered a real wreck with a goal of Lloyd which will remain in the memories for a long time. Fifty meters and a lob that puts the Japanese goalkeeper, Kaihori, 2011 world champion, silver medal at the 2012 Olympics, down.

The scoreboard of the BC place Stadium in Vancouver indicated (4-0) for the Americans! 53.341 spectators were singing their happiness. In Europe, few were still in front of their television sets. However, no one had the idea to leave. There was a deep feeling of being part of history.

The Americans had produced such energy, such incredible power that nothing could stop them. Carli Lloyd, with the armband, was like a general of the Empire, with her sword in the air, in charge, galloping at full speed with her teammates, without worrying about the opposing teammates. Overwhelming. All overwhelming. The match had ended on a (5-2) of legend.

In front of the turned off screen, only one feeling was present. The USA had shown us what pride meant.

Carli Lloyd had made history !

La gardienne japonaise, Kaihori, championne du Monde 2011 et Argent aux JO de 2012, subi la puissance de Carli Lloyd avec un but de 50 mètres.

Carli Lloyd, never give up !

Four years later, it is in France that we see her. Four years with her place in the twenty-three, at the level of the American competition it is a high performance. To be a starter is a very high performance. This World Cup will be the pinnacle of Megan Rapinoe and Alex Morgan. Co-top scorer, one with her finesse, looking for the opponents’ weaknesses; the other with her intelligence. Both of them, signatories of the American World title. The fourth for the USA.

Carli Lloyd is there. When the others back off, she takes it up a notch. Now a striker, after two world best player awards (2015 and 2016), she still has an incredible physique. We see that she fights to be in the eleven, between power relations and competitiveness.

Here, she teaches us that in soccer, hating does not prevent us from playing together. She makes us understand that we have to go beyond this resentment, that your chance is the field and that the few minutes you are on the field, then become yours.

It’s up to you to finally use your destiny.

American women know how to use their gift

Certainly her parents gave her that gift. Express yourself. Carly Lloyd has shown us that she knows how to use it.

Thirty-nine years old, two World Cups (2015-2019), two Olympic titles (2008-2012). An incredible record of 316 selections, placing her second in the world. 134 goals scored for a fourth place in the world. Top scorer in the U.S. in 2021 and now a new name on display, Hollins, for the rest of her life.

There is something special about these American women. I remember a photo of Alex Morgan with her husband in her arms. She seems to be protecting him and at the same time, looking for the strength she needs to take her family into the world of safety and well being she wants to give them. I see Megan Rapinoe, who I felt was in opposition to Carli Lloyd during the 2019 World Cup, raising her arms to the sky, throwing them as she would throw her heart, in order to demand from the audience, even more ovation for her partner and perhaps former rival. I see this woman, Carli Lloyd, take off her shirt, to show her future, to affirm it: Hollins. She salutes her past, tears in her eyes, her head ready to invest in her future to make it a present as strong as the history she will no longer live.

It is not for nothing that they are the best.

There is something inhuman in them, that they have learned to make human.

They have touched the stars.

William Commegrain Lesfeminines.fr