France Football fait une erreur marketing forte en limitant sa liste à vingt joueuses sélectionnées au lieu des trente de référence chez les hommes.
Le Ballon d’Or France Football, au féminin, c’est une reprise par tous les clubs ou équipes nationales concernées, de la sélection d’une ou plusieurs de leurs joueuses.
Les vingt nominées sont un peu comme des candidats à la Présidence de la République, actualité française en 2022. Il y a les inattendues, les oubliées, les favorites. Sauf qu’à la différence des hommes, la marque « Ballon d’Or » déclinée au féminin, seules les concernées, joueuses, clubs, équipes nationales, relaient de manière significative l’information.
Il ne faut pas « sortir de Saint Cyr » pour savoir que l’audience sera supérieure à trente au lieu des vingt concernées.
L’argument sur le nombre de joueuses ne s’entend pas dans le monde du football féminin. Certains sites internet internationaux font un classement annuel sur cent joueuses depuis plusieurs années. Avec l’évolution de la pratique dans l’élite, des championnats européens compétitifs (France, Allemagne, Italie, Espagne, Angleterre, Suède), une compétition UEFA nouvelle au format masculin, un œil sur la WNSL américaine, on a sans souci trente joueuses crédibles à proposer.
Après avoir favorablement surpris le monde avec la création de la récompense féminine, il en est de l’intérêt de France Football, du Groupe Amaury et de la marque « Ballon d’Or » déposée en 1988 pour la France, mise à jour en 2019 pour l’Europe et 2020 pour le Monde. Sinon, tout cela ressemblerait à un coup d’épée dans l’eau.
La marque « Ballon d’Or » sur internet
Si on regarde la tendance du mot Ballon d’Or, avec ou sans l’apostrophe, on s’aperçoit avec surprise que la liste récente de 2021 (Octobre) ne génère pas une pic ascendant. L’étonnement est encore plus grand lorsque le pic exprimé par le graphique réalisé sur Google Trends, marque une pointe incroyable juste après la finale de l’Euro masculin, voyant la victoire de l’Italie, championne d’Europe sur l’Angleterre, (1-1, 3 tab à 2) à domicile. La montée se fait avant, pendant et après la compétition. Visiblement, on estime que la performance d’un joueur lui donnera le titre suprême.
Le Ballon d’Or est donc plus une marque expectative. On aime se l’approprier pour attribuer le titre à l’un ou l’une. C’est une marque qui prête à la discussion. Plus on est, plus on discute.
Marque habituelle, on cherche le résultat par habitude.
Bien qu’au milieu de l’été, France football avait communiqué le désistement exceptionnel du titre en 2020 au titre du Covid. « (20-07-2020) Pour la première fois depuis 1956, le Ballon d’Or va faire une pause. Il n’y aura pas d’édition 2020, car il s’avère, après réflexion, que toutes les conditions ne sont pas réunies. » ; le mot est utilisé formant une pointe significative en décembre 2020.
Un pour rappeler que 2020 ne sera pas, -certainement- ; deux pour -« peut-être »- rechercher la récompense pour ceux qui ne l’auraient pas entendu.
La marque est la recherche sont habituelles. On ne quitte pas aussi facilement un RDV commencé en 1956.
Le football féminin n’a pas le même impact
Ce sont les nominées qui réalisent l’audience de cette nouveauté, logique, sociétale, méritée de la récompense féminine débutée en 2018 (Ada Hegerberg, 2019 Megan rapinoe).
Tout d’abord, la joueuse relaie l’information sur ses réseaux, quand le club fait de même.
Very happy and grateful to be part of the list of players nominated for the Ballon D’or 20/21 💫 pic.twitter.com/KzW3cJNr73
— Ashley Lawrence (@AshleyLawrence) October 8, 2021
Beaucoup de Parisiens et Parisiennes dans ces listes du #BallonDor, du #TrophéeKopa et du #TrophéeYachine 👀 pic.twitter.com/2EjGEkFDBe
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) October 8, 2021
Chaque club, équipe comme joueuse font de même.
30 au lieu de 20.
La nomination fait donc l’audience. On a du mal à comprendre pour quelle raison alors, la liste se limite à vingt joueuses.
Dix joueuses de plus augmenteraient l’impact, donneraient un sens à l’égalité, ouvriraient les débats. Cela ne ferait pas de mal à une récompense récente (2018), amputée dès sa création, par une année blanche en 2020.
D’autant que l’actualité montre que des oublis significatifs sont faits avec une liste de vingt joueuses. On pense à Caroline Graham Hansen (Norvège, FC Barcelone vainqueur de la WCL) et Stéphanie Labbé (Canadienne, gardienne, médaille d’Or aux JO), toutes les deux essentielles à l’obtention du titre concerné.
Pour les dix oubliées, à l’évidence elles auraient à y gagner. Juste contrepartie de l’effort et performance fournis.
Sérieux, sur le plan marketing, sociétal et footballistique, France Football, il faut passer à trente.
William Commegrain Lesfeminines.fr