Simone Biles a un palmarès long comme le bras en gymnastique. La jeune américaine d’1m42, âgée de 24 ans, multiples championnes du monde (2013, 2014, 2015, 2018, 2019) au concours général, primée au sol, outre at saut de cheval a été bercée à la victoire et à l’excellence. Championne Olympique au général, par équipe, au saut de cheval et au sol lors des JO de Rio (2016) a crée, plus que l’actualité, une interrogation quant à sa décision de ne pas se produire aux Jo de Tokyo, bien que sélectionnée et installée dans le village des athlètes américains.
L’argument est qu’elle avait perdue sa confiance pour réaliser des figures, précisant qu’il s’agissait de « Twistties ». Mentalement, ses figures n’apparaissaient plus, elle subissait une perte de repères dans l’espace.
« Après la performance que j’ai faite, je ne voulais tout simplement pas continuer. Je dois faire ce qui est bon pour moi et me concentrer sur ma santé mentale et ne pas compromettre ma santé et mon bien-être ». Ajoutant devoir « faire face à ses démons ».
« Nous devons protéger nos esprits et nos corps et pas seulement faire ce que le monde veut attend de nous ». Terminant par ces sentiments : « Je n’ai plus autant confiance en moi qu’avant, je ne sais pas si c’est une question d’âge. Je suis un petit plus nerveuse quand je fais mon sport. J’ai l’impression que je ne prends plus autant de plaisir qu’avant« . « Nous ne sommes pas que des athlètes. Nous sommes des êtres humains et parfois il nous faut prendre du recul. »
Le monde entier l’a soutenu. Sa fédération, le Comité Olympique américain, Sarah Hirshland, a déclaré que Biles nous a « rendus si fières », ajoutant : « Nous saluons votre décision de donner la priorité à votre bien-être mental par-dessus tout et vous offrons le soutien et toutes les ressources de notre équipe. » Finalement, elle est passée à l’épreuve de la poutre, a effectué ses exercices pour finir par recevoir une médaille de bronze, sous les applaudissements du public.
Osaka Naomi, a connu la même désespérance dans la pratique de son sport. L’ennui émanait d’elle lorsqu’elle a allumé la vasque olympique à Tokyo.
A l’encontre de l’idée habituelle que le sportif ou la sportive doivent passer « au-dessus » du mal.
Il est intéressant de noter que seules les femmes ont fait connaître cette situation au public. Notre porte-drapeau, Samir Aït Saïd, a continué sa compétition malgré une double déchirure au biceps droit. Renaud Lavillenie vient de tenter sa chance dans la finale de la Perche, avec les deux chevilles fracassées. L’une par une entorse fin juillet, l’autre en retombant sur les talons, d’une hauteur de quatre mètres, dans sa course d’entraînement pour la finale.
L’effort n’a de sens que s’il a un sens. Quand on le perd, la dose d’effort devient inaccessible comme inutile.
La tendance de la jeunesse actuelle, habituée à gérer les exploits et à les relativiser par un monde médiatique qui en créent de nouveaux, à chaque semaine, mettant le précédent au rang des souvenirs voire de l’oubli ; les sportifs ou sportives voient clairement l’avenir. En fait, le leur. N’existant qu’un instant, il préfère aller vers des situation stables et calmes. Dans ce cadre, ils s’éloignent de l’excès et pensent à elles.
On verra d’autres situation similaires se renouveler.
L’effort doit avoir un sens.
William Commegrain Lesfeminines.fr