L’idée n’est pas de créer une polémique mais de marquer une différence.
Nous sommes dimanche 27 juin 2021 et je viens d’assister à la victoire de Mathieu Van Der Poel, qui prend la victoire d’étape, le maillot jaune pour une première participation à cette course mythique. Quelle n’est pas ma surprise d’entendre qu’il va participer aux JO à Tokyo. Sans souci et avec enthousiasme, après avoir fait pas loin de 3.383 kms, à une vitesse moyenne de 40 km/h, et un influx nerveux incroyable quand on est en tête de liste comme lui.
L’épreuve se terminera le 18 juillet 2021. Les Jo commencent le 23 juillet pour se terminer le 8 Août. Peu de repos. Peu de vacances.
D’un autre côté, les 18 joueurs de l’Equipe de France de football aux JO 2021 sont un enjeu stratégique digne de la répartition de la carte du Monde, lors de la Conférence de Yalta, au lendemain de la guerre de 39-45.
Je te donne, tu me donnes.
Les clubs ne donnent que peu, appuyés sur une règle qui les obligent à libérer qu’à la condition des dates FIFA. Les JO n’étant pas dans ce cadre.
Pourtant, Noël Le Graët a dû intervenir pour que chaque club concerné, ne le soit qu’avec un seul joueur. Sauf que même dans ce cadre d’un consensus réfléchi qui limite les négociations téléphoniques, cinq clubs refusent de libérer leurs joueurs. L’OGC Nice pour Amine Gouiri, l’AS Monaco (Benoît Badiashile), ont annoncé qu’ils ne comptaient pas libérer leurs joueurs. Pareil pour Rennes, (Edouardo Camavinga), Fc Porto (Malang Sarr) et Olympique Lyonnais (Maxence Caqueret) qui ne devraient donc pas prendre part aux JO.
Il y a quand même une réelle différence de sensibilité entre les deux mondes.
Dans un monde où tout est possible, tout est argumenté, argumentable, ne faut-il pas placer les priorités en terme de valeurs ?
D’un côté, un jeune homme qui a les larmes à l’œil à l’idée d’avoir réussi ce que son grand-père, Raymond Poulidor, n’avait jamais réalisé. Prêt à enchaîner ce que ses valeurs lui demandent. D’un autre côté, la gestion d’un intérêt qui est celui d’un autre monde : je te donne si tu me donnes ? Sans jugement, mais avec réalité.
On est tous des encadrants de jeunes. Pour ma part, j’enseigne et je reconvertis aussi des adultes. Je leur donne souvent ce message : « Les valeurs n’ont une réalité que lorsqu’elles ont un prix. »
William Commegrain Lesfeminines.fr