Les vingt deux joueuses et plus qui se sont opposées, Jeudi soir à Strasbourg, nous ont fait un cadeau : quelle vitalité pour un match de fin de saison !
Sakina Karchaoui a impulsé son côté gauche l’emportant sur Maier. L’allemande ne sachant plus si la lyonnaise dont on ne connait pas la destination était latérale ou bien attaquante. Une Tom pouce remontée à la Wonder d’un Bernard Tapie pour les plus anciens qui s’est offert un slalom spécial que Messi aurait signé des deux mains, partant de Strasbourg avec de quoi sourire pendant une bonne quinzaine de jours. Sereine, sachant que, parmi les Présidents de clubs et directeurs sportifs, aucun ne sont aveugles.
Pauline Peyraud-Magnin, revendicatrice chez les Bleues d’une place de numéro 1 après le départ de Sarah Bouhaddi, s’est jetée comme jamais pour aller chercher une balle que d’autres auraient négocié. La gardienne numéro 2 de l’Atlético Madrid, gardienne numéro 1 d’Arsenal dans un passé récent, aurait mis son coeur sur le gazon pour montrer à CorinneDiacre et à ses coéquipières, que sa place est justifiée. Justifiée. Voilà ce qu’elle a envie de crier et qu’elle montre, à chaque instant, que le Bleue orne ses épaules.
Aissatou Tounkara, honorée d’un capitanat inattendu avec 23 sélections a géré cela comme le font les seigneurs sénégalais. Avec sérieux, détermination, présence et sagesse. Un modèle que connaît Wendie Renard, dont la qualité première est certainement de savoir s’adapter à toutes les situations sans perdre de qualités.
Eve Perisset joue la tête dans les épaules. Son attitude signe sa détermination. Jamais elle ne lâchera un espace à son adversaire qui devra aller chercher, et plus que chercher l’espace de sa liberté. Jules Brand, excellente depuis son entrée à la 60′, en conviendrait aisément. Elle qui finira la tête dans le gazon, dans un plongeon sans eau.
Au milieu, Sandie Toletti a réalisé la partie qu’on attend d’une numéro six française. Entre récupération et technique. Une superbe balle chipée haut sur un pressing collectif, repris par Grace, malheureuse dans la finition. Un malheur qui sera dans quelques années une critique tellement le niveau de jeu de la parisienne a évolué. On va attendre d’elle ce qu’elle nous a montré hier soir, pour un match de fin de saison. Impressionnante de puissance, poussant ses balles sur vingt mètres, laissant loin les allemandes, harassées à revenir dans leur camp pour récupérer un ballon qu’elle ne lâchera qu’à la condition qu’il soit dans les trente mètres adverses. Kenza Dali, nait et renait en Bleue. Autant elle a été excellente sous les couleurs parisiennes, autant en Angleterre, elle joue sans éclater en comparaison de ce qu’elle fait en Bleue.
C’est elle qui donnera la victoire aux Bleues sur un but inattendu des vingt cinq mètres, lobbant Frohms pour toucher la transversale et finir dans les filets allemands.
En Bleue, elle n’est plus la même.
Les Bleues se sont imposées 1-0 face aux Allemandes (2e au classement FIFA) grâce à un super but de @KenzaDali ! #FiersdetreBleues pic.twitter.com/1ygx7Z3yuh
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) June 11, 2021
Les attaquantes, si redoutées à l’étranger, ont été bousculées par tant de volonté de leurs coéquipières. Bizarrement, c’est dans la période de temps faible qu’elles ont le plus brillé. Asseyi, toujours aussi puissante. Valérie Gauvin sans réels ballons à exploiter mais toujours dans le sens du jeu et Amel Majri, un ton en moins, ayant besoin de souffler pour faire renaître son football offensif.
A noter l’entrée remarquée de la jeune Kessya Bussy, volontaire et déterminée alors qu’Ella Palis semble encore surprise d’être sur le terrain. Une sensation qui n’existe plus pour Lea Khelifi et Clara Mateo.
Du côté allemand, on peut avoir des regrets de ne pas avoir égalisé. Lena Oberdorf joue pour ne pas perdre. La jeune Jules Brand a quelque chose que les autres n’ont pas. Des enjambées d’une joueuse de 400 mètres. Si sa technique et au niveau de ses capacités athlétiques, on entendra parler d’elle à l’Euro 2022.
William Commegrain Lesfeminines.fr
la réaction de Corinne Diacre :
La réaction de Corinne Diacre
« On aurait pu s’en prendre un. A partir du moment où on ne met pas le deuxième on s’expose évidemment sur les contres. Malgré tout dans la difficulté on a su tenir. On a fait une belle prestation ce soir même si au niveau des animations offensives, je pense que l’on doit se mettre à l’abri beaucoup plus vite. On a fait un match sérieux, dans ces conditions pas faciles en fin de saison, où les organismes sont fatigués. Il a fallu les remobiliser. Je suis fière d’elles parce qu’elles ont fait le boulot. Il faut encore que l’on continue à travailler cette finition qui nous fait défaut ce soir. On a réussi malgré tout à en mettre un qui nous permet de gagner contre l’Allemagne. Ce n’est pas anodin. »
Match amical
Vendredi 10 juin 2021 – 20h55 (Diffuseur : W9)
FRANCE – ALLEMAGNE : 1-0 (1-0)
Strasbourg (Stade de la Meinau)
Spectateurs : 1 000 environ
Temps dégagé avec quelques nuages (24°C) – Terrain excellent
Arbitres : Ivana Martinčić (Croatie) assistée de Sanja Rođak-Karšić (Croatie) et Maja Petravić (Croatie). 4e arbitre : Victoria Beyer (France)
But
1-0 Kenza DALI 30′ (Action côté gauche partie de Périsset qui joue avec Gauvin, le ballon dévié sur Majri est ensuite remis vers l’axe pour Dali. La milieu s’excentre légèrement vers la droite puis déclenche une frappe piquée du droit de 22 m qui lobe la gardienne avancée qui ne peut qu’effleurer le ballon avant qu’il ne frappe le dessous de la barre puis entre dans le but)
Avertissements : Aïssatou Tounkara 85′ pour la France ; Linda Dallmann 34′, Leonie Maier 90+4′ pour l’Allemagne
France
21-Pauline Peyraud-Magnin ; 2-Eve Périsset, 5-Aïssatou Tounkara (cap.), 3-Wendie Renard, 7-Sakina Karchaoui ; 8-Grace Geyoro, 6-Sandie Toletti (12-Léa Khelifi 84′), 15-Kenza Dali (14-Ella Palis 31′) ; 18-Viviane Asseyi (17-Kessya Bussy 84′), 13-Valérie Gauvin (19-Clara Matéo 65′), 10-Amel Majri. Entr.: Corinne Diacre
Non utilisées : 1-Solène Durand, 16-Constance Picaud, 4-Marion Torrent, 22-Elisa De Almeida, 23-Perle Morroni
Allemagne
1-Merle Frohms ; 4-Leonie Maier, 6-Lena Oberdorf, 3-Jana Feldkamp, 17-Felicitas Rauch ; 9-Svenja Huth (cap.), 25-Sjoeke Nusken, 8-Sydney Lohmann, 19-Klara Buhl (28-Jule Brand 60′) ; 7-Lea Schuller (15-Tabea Waßmuth 70′), 16-Linda Dallmann (26-Lena Lattwein 60′). Entr.: Martina Voss-Tecklenburg
Non utilisées : 12-Laura Benkarth, 21-Stine Johannes, 2-Sophie Kleinherne, 14-Laura Freigang, 20-Fabienne Dongus, 22-Turid Knaak, 23-Maximiliane Rall, 27-Sandra Starke, 29-Nicole Anyomi