Viviane Asseyi, née en novembre 1993, attaquante de 28 ans a connu une trajectoire ascendante depuis qu’elle pointe ses crampons dans l’élite du football féminin.
Du jeu à la D2F
Joueuse de la région rouennaise de 2000 à 2008 (15 ans), elle joue au football simplement à l’US Quevillaise. Elle s’engagera dans la compétition féminine avec le FC Rouen (2009 et 2010), D2F, qui connaitra son heure de gloire en accédant, plus tard, à une demi-finale de Coupe de France (2015) contre l’OL. Une première évolution alors qu’elle n’atteint pas encore la majorité. Un parcours gagnant avec 23 buts en 19 matches sur les deux saisons. Une statistique qui interpelle le club de la famille Nicollin, équilibrant le niveau de la D2F avec le potentiel d’un jeune talent.
De la D2F à Montpellier
A l’orée de sa majorité, ce seront six années à Montpellier HSC, habituel pensionnaire de la D1F, placé dans la Top Four de la division d’élite. Un saut de niveau conséquent qui a laissé plus d’une joueuse sur le carreau des bonnes intentions. D’autant que l’époque n’est pas à une forte concurrence, les titulaires habituelles conservent facilement leur place. Il faut montrer des qualités pour entrer sur un onze titulaire. Un groupe Montpellierain où on trouve Gauvin, Jakobsson, Makenza, Thomas, Tonazzi.
A l’exception de la première saison, elle jouera au minimum les trois-quarts des matches avec plus de la moitié comme titulaire. Son apport offensif se réduit cependant, face à une adversité de meilleure qualité. Elle naviguera entre trois et neuf buts par saison.
Une entrée sur la pointe des pieds chez les Bleues.
A 21 ans, sur la pointe des pieds, elle entre chez les Bleues dont l’équipe est constituée d’un trio Juvisy, OL, PSG. Après avoir fait un des derniers matchs de Bruno Bini (juin 2013), préparatoire à l’Euro ; elle plaît à Philippe Bergerôo qui cherche à donner du volume et de l’impact à ses joueuses. Trouvant que le jeu des Bleues est trop léché, pas assez tactique et d’une qualité moindre sur le plan physique aux américaines et allemandes, principales adversaires des Bleues sur le podium du classement FIFA.
Dans cette période qui couvre le Mondial 2015 au Canada et les JO de Rio en 2016, elle fera les matches amicaux et certains matches de qualification mais n’entrera pas dans le groupe des compétitions.
De Montpellier au risque de l’OM
Elle surprend tout le monde en décidant de rejoindre l’OM de Christophe Parra qui venait tout juste de monter dans l’élite féminine. Un parcours compliqué puisque les marseillaises sont bloquées dans les équipes relégables au premier tiers du championnat pour renverser tous les pronostics et finir quatrième d’une D1F qui n’en revient pas !
Olivier Echouafni ne la prendra pas sous son mandat.
La seconde saison, 2018, sera catastrophique pour l’OM. Elles finiront dernière du championnat avec seulement 3 victoires pour 19 défaites. On l’a croit perdu.
Les BLEUES l’envoient dans les étoiles du Mondial : sa première compétition internationale.
Pourtant Viviane Asseyi convient à Corinne Diacre qui l’appelle dès son premier match (septembre 2017) et la conservera tout au long de ses quatre années de mandat, l’amenant à 48 capes à ce jour. Tout le monde se souviendra de la réaction de sa mère à l’annonce de sa sélection pour le Mondial 2019 français.
Bordeaux la remet sur le Top Four du championnat ou elle met Bordeaux à la quatrième place.
Elle part à Bordeaux où la concurrence est sévère (Lavogez, Garbino, Laurent, Sarr, Tarrieu). Le club ne veut plus revivre le fil de la relégation de la saison 2017 où le maintien s’est joué à moins d’un cheveu face à Saint-Etienne. Dans l’Aquitaine, elle jouera le Top Four de la D1F devenue D1F Arkema pendant deux saisons.
Direction le Bayern de Munich
Pour la saison 2021, elle part en Allemagne où les réussites françaises n’ont pas été si nombreuses, à l’exception d’Elise Bussaglia. Elle joue seize matches en Bundesliga malgré un arrêt dû à une blessure et « plante » huit buts dans ce nouveau championnat. Un total de neuf buts avec une demi-finale en Women’s Champions League perdue contre Chelsea.
La voilà, championne d’Allemagne pour la saison 2021.
Si vous regardez son parcours, il a toujours été ascendant : D2F, D1F, Top Four avec Montpellier, Marseille, Bordeaux. Les Bleues en amical, en matches de qualifications, en compétition. L’Europe en découverte, l’Europe en 1/2 finale de la WCL. Un titre de championne d’Allemagne.
Avec Viviane Asseyi et son sens positif de la vie, elle prend l’ascenseur dans le bon sens : celui de la montée.
William Commegrain Lesfeminines.fr