De l’extérieur, il y a chez les français un état d’esprit particulier. Lors de la conférence de presse d’Olivier Echouafni et de Christiane Endler, toutes les questions étaient tournées dans un sens négatif, mettant en valeur les adversaires, sans une question – à part la dernière d’Anthony Rech de RMC – qui relève la position positive du Paris Saint Germain. Qualifié chez les hommes et les femmes. Présent au hand et présent au Judo.

Cela m’a ramené en arrière. Juste après les JO de Londres (2012). Le Paris Saint Germain venait tout juste d’être repris par QSI et pour la section féminine, Jean-Claude Blanc tenait une conférence de presse où Farid Benstiti et toutes ses nouvelles joueuses, étaient présentés à cinq journalistes – de mémoire, le suiveur habituel des Bleues du moment pour l’Equipe, Johann Hautbois ; l’AFP, une autre personne et moi -.

En 2012, le message avait été clair : on veut construire la même chose que le FC Barcelone. Une marque reconnue mondialement qui ait une valeur marketing. 

Sur le moment, il y avait quelque chose de lunaire dans ce propos : le PSG venait de finir quatrième d’un championnat de D1F écrasé par l’OL, cosmonaute de l’Europe, puisque vainqueur par deux fois (2011 et 2012) des allemandes en WCL « Turbine Potsdam & Frankfurt ». Potsdam l’avait gagné en 2010 ; Frankfurt avait déjà trois titres pour 12 éditions. Les joueuses de l’Equipe de France étaient lyonnaises, montpelliéraines, juvisiennes.

Dans le onze face aux américaines (4-2) pour le premier match des JO 2012 à Londres, la seule parisienne était Elise Bussaglia qui allait passer à l’OL. Les parisiennes avaient des strapontins. Laure Boulleau était entrée comme remplaçante face aux championnes du monde japonaises à Charlety.

Le football féminin, c’était l’OL et les Bleues. D’ailleurs cela créait pas mal d’anicroches. 

En 2021, bingo le deal est réussi.

Aujourd’hui, sportivement, si la France fait ce match contre l’Angleterre, c’est grâce aux parisiennes : Morroni, Geyoro, Baltimore, Katoto, Diani. Toutes les équipes du PSG ont une valeur européenne ou mondiale dans leur sport : MBappé, l’equipe du PSG, finaliste de la Champion’s League, le judo avec Teddy Riner. Le hand. Tout cela résonne dans le milieu du sport.

Sur le marketing, en 2020, le cabinet de Conseils Deloitte classe le PSG a la 5e place mondiale des clubs. Devant les anglais de City et Liverpool. Derrière, les septuagénaires Barcelone, Real Madrid, Manchester United et Bayern de Munich.

Sur la performance économique, Le CA tourne autour de 500 millions d’euros pour plus de 500 personnes en effectif d’après societe.com. Le Covid a fait perdre (-125 millions d’euros). Pas une larme à part celui du DAF qui voit ses économies baisser, sans s’inquiéter d’un régime bordelais. En 2011, c’était 86 millions avec 166 salariés.

Sur celui institutionnel. Voilà que son Président serait limite de recevoir des voix s’il avait la possibilité juridique de se présenter aux élections présidentielles françaises de 2022. Pour les amoureux de la Champion’s League « Nasser, Président ! » « Nasser, Président ! ». Même Jean-Michel Aulas lui dit « Merci ! ». Le compliment n’est pas rien et la représentation non plus : Président de l’ECA. On le présente comme le mandataire du Qatar, mais il est président de tout cet homme et il est au PSG.

C’est loin d’être rien tout cela et les questions portent sur les problèmes du PSG ou sur les points forts de Barcelone !

Le PSG, cela vous pose un club. Cela vous pose le niveau demandé pour en faire partie. Cela vous pose le niveau à produire pour en avoir les revenus salariaux. Cela vous pose la performance à fournir. Et elle est bien au niveau d’une finale de WCL 2021.

Où sont les questions sur les points forts du Paris Saint Germain ? 

Evoquer ses points forts n’est pas « ne pas prendre en considération l’adversaire ». C’est juste normal quand tu vas faire une compétition où tu dois donner le meilleur de toi-même.

Christiane Endler, êtes vous prête à faire le même arrêt que celui réalisé en toute fin de rencontre contre l’Olympique Lyonnais face à Melvine Malard ? Un arrêt décisif qui valide la qualification du PSG. Le feeling est bon ? Vous avez dû être fière d’apporter cela au groupe ! Que s’est-il passé après ? Christiane Endler, la qualification aux JO, obtenue pour la première fois du Chili, qui faisait auparavant un match tous les deux ans au mieux, vous donne-t-elle envie de vivre la même chose avec les joueuses du Paris Saint Germain ?

J’ai aucun doute que Morroni bousculera Graham Hansen. Il va falloir que la norvégienne sorte son meilleur football pour sortir. Dudek monte graduellement. Elle est meilleure d’années en années sans baisser de régime. Paredes a la qualité pour se rebeller. je serais le coach du Fc Barcelona, je me poserais la question : comment arrêter cet armada quand elle se met à vouloir percuter les adversaires ? Cela part de partout et avec une intensité de dingue.

Olivier Echouafni, ce que vous avez réussi à créer comme cohésion dans ce groupe qui est pour la première fois leader du championnat, vous donne-t-elle une force supplémentaire qui vaut bien une 1/2 finale européenne ? La défaite contre Chelsea, à la dernière minute, était imméritée. Croyez-vous que cela peut se renouveler avec l’arrêt d’Endler face à l’OL ! Êtes-vous fier de votre travail et des résultats ?

Oh, Oh ! France, France, comment veux-tu faire de la performance si tu pars dans le problème ? La fameuse peur de ne pas y arriver. L’échec, il se constate, jamais il ne se prévoit. Sinon, laisse courir. Il y a tellement de raisons pour que rien n’arrive.

Le PSG a des qualités qui font réfléchir le FC Barcelone.

Si ce n’est pas le cas, et bien la rencontre de demain, le fera.

L’équipe du Paris Saint Germain a montré qu’elle sait renverser des situations. Qu’elle sait prendre des choses qui semblaient impossibles. Elle a un adversaire, mais cet adversaire a le PSG comme adversaire. Ce n’est pas rien ! Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les lyonnaises.

Alors le match sera difficile. OK, mais,

PSG version féminine.

Vous avez faim ? Alors, à table !

William Commegrain Lesfeminines.fr

Kadidiatou Diani ne sera pas de la partie. Tant pis et tant mieux pour celle qui va jouer à sa place. On a besoin d’elle. Sans nul doute, elle va le montrer. Quand vous voyez le terrain qu’a mangé Ashley Lawrence contre l’OL ; c’est que ces parisiennes ont faim.