L’Angleterre venait pour se préparer pour les JO bien que la sélection sera celle du Royaume-Uni (Galles, Ecosse, Irlande du Nord et Angleterre). Elles ont pris un sévère (3-1) au score sans démériter dans le jeu.

Sauf qu’elles n’ont jamais réussi à cadrer les occasions qui le justifiaient tout en butant sur Pauline Peyraud Magnin, ex-gardienne d’Arsenal, très « concentrée à faire un gros match ce soir ».

Non-titulaire à l’Atletico Madrid, la joueuse de 29 ans a assuré sa place de numéro 1 dans le groupe France, face à un adversaire qui lui a demandé d’aller chercher des arrêts, bout de doigt, pied de côté. A l’expérience, obligeant même Kirby à centrer en retrait plutôt que de tenter sa chance ou encore Nikita Parris a joué la finesse d’une tête, fuyant le cadre, quand l’impact et la certitude auraient dû la faire canonner.

Des erreurs, il y en a des deux côtés. Des pertes de balle faute de disponibilités ou par excès d’intentions. Chacun a pu relever les limites du moment, soit pour l’Angleterre comme pour la France.

Là, où le jeu a eu « de la gueule« , c’est dans la volonté de verticalité des attaquantes anglaises comme françaises. A chercher la faille dans leurs appels, sans pour autant paniquer quand leur défense respective avait eu « un coup de feu », quelques secondes auparavant.

Les joueuses offensives des deux côtés avaient de la certitude et de la volonté dans leur jeu. A ce jeu, et c’est si rare pour le noter, la France a été meilleure mentalement. C’est ce qui a fait la différence.

Quand Kirby, Parris, Walsh sur le poteau ont réfléchi avant de jouer leur chance ; Sandy Baltimore (PSG) avec sa lucarne du gauche, Kadidiatou Diani avec ses deux percées franches et physiques terminées par deux passes décisives et Marie-Antoinette Katoto (PSG), seule face à cinq anglaises immobiles dans la surface ; aucune n’a eu cet instant d’hésitation qui fait la différence entre une occasion et un but.

La France a été plus forte mentalement. 

Viviane Asseyi ne dirait certainement pas le contraire. Entrée à la 59′, elle plante un tir qui touche la transversale à la 60′ puis finit par marquer le pénalty obtenu à la 61′ dans la foulée.

Alors peu importe que les Bleues soient 3e mondial face à l’Angleterre 6e. Peu importe que les anglaises ont été 1/2 finaliste de l’Euro 2017 et du Mondial 2019 quand la France ne dépasse pas les 1/4 de finale depuis 2013. Peu importe que l’Angleterre est qualifiée pour les Jo de Tokyo quand la France n’y sera pas. Peu importe que l’Angleterre fait écrire des lignes à tous ceux qui l’envient. Cartésiens des informations, oubliant les faits de la performance.

En 2021, une bande de jeunes Bleues, imparfaites, courageuses, en confiance a écrit sa nouvelle Histoire. Une autre Histoire.

« Merde » ou « Fuck » au passé.

Vive l’avenir avec ses incertitudes et ces nouvelles certitudes.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Corinne Diacre au micro de Carine Galli (W9) : « C’est une belle victoire. C’est sûr. Il y a eu quelques moments difficiles mais sur 95′ on ne peut pas tout maitriser tout le temps. Mais j’ai un groupe solide qui avait envie de défendre les couleurs du maillot ce soir (…)Je sais que j’ai un groupe élargie depuis un bon moment. Voilà, celles qu’ont joué ce soir l’ont montré. Cela va mettre certainement un petit peu de la concurrence. De la saine concurrence, parce qu’on voit que le groupe vit bien et on a fait une bonne performance. »

Prochain match Mardi face aux USA. Ces Bleues m’ont redonné envie de faire des kilomètres pour raconter et vivre leur Histoire.

FRANCE– ANGLETERRE : 3-1 (1-0)
À Caen (Stade Michel d’Ornano). Match disputé à huis clos en raison du contexte sanitaire. Arbitre : Mme. Persson (SUE).

BUTS. – FRANCE : Baltimore (32e), Asseyi (63e, s.p.), Katoto (82e) ANGLETERRE : Kirby (79e s.p.). Avertissements. – France : Palis (58e), Torrent (77e) ; Angleterre : Mead (17e), Daly (90e).

FRANCE : Peyraud-Magnin – Torrent (cap., Perisset, 85e), Tounkara, De Almeida, Morroni – Diani (Dali, 85e), Geyoro, Palis (Jaurèna, 60e), Baltimore – Katoto, Gauvin (Asseyi, 59e). Sélectionneure : Corinne Diacre. Remplaçantes : Durand (g.), Picaud (g.), Deslandes, Kazadi, Thibaud, Jean-François, Khelifi, Fleury, Le Sommer. Blessée : E. Cascarino.
ANGLETERRE : Roebuck – Daly, Greenwood (Charles, 46e), Walsh, Bright – Williamson (Wubben-Moy, 64e), Parris (Kelly, 46e) – Scott (Nobbs, 73e), Kirby, Mead (Hemp, 64e) – White (England, 74e). Sélectionneure : Hege Riise. Remplaçantes : Maciver (g.), Telford (g.), Bardsley (g.), Turner, Toone, Stanway, Morgan.